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Maxime CHAO : son Top & Flop de 2020

2020 : Top & Flop de JEUXACTU, l'année de la désillusion mais le GOTY acclamé

JEUXACTU.COMPlus de 16 ans que JEUXACTU est debout. Né un beau matin de Mai 2004, quelques semaines avant le coup d’envoi de l’E3, ce site né de la séparation de la société Funbook (ex-Mixicom) et des frères Morcos (JeuxFrance.com, devenu Gamekyo depuis) - que je salue au passage - ne pensait peut-être pas devenir l’un des sites les plus importants de France au moment de sa création. Internet était en train d’exploser, les sites de jeux vidéo pas encore aussi prolifiques qu’aujourd’hui, mais une chose est sûre : il a su anticiper les nouvelles tendances en termes d’édito. Traiter les rumeurs, lancer en premier une WebTV du jeu vidéo en France, travailler conjointement avec des YouTubeurs sans pour autant les voir comme des ennemis, lancer une chaîne YouTube, proposer des reportages hors JV lors de nos déplacements à l’étranger (comme au Tokyo Game Show), populariser et généraliser les unboxings dans l'Hexagone, tout cela, on l’a fait avant les autres, ce qui nous a d’ailleurs valu systématiquement les critiques les plus acerbes de notre milieu. On en a entendu des vertes et des pas mûres sur notre gueule, mais le résultat, c’est qu’aujourd’hui, tout le monde s’y est mis ; et au diapason, parfois aux forceps pour certains, et ça se retrouve con aujourd’hui. En vrai, balek total, on a tellement l’habitude de manger des balles qu’on s’est forgé une carapace en kevlar. Rien à foutre des autres, on avance, on trace. On a toujours fait les choses dans notre coin, avec les moyens du bord, souvent proche de l’artisanat, mais on continue de soulever des montagnes (1,3 million de visiteurs uniques en moyenne sur le site - source Google Analytics, 30 millions de vues en 2020 sur notre chaîne YouTube). Déjà parce qu'on a toujours été une team de 4 CDI + 2 pigistes (rarement plus), mais aussi parce qu’on savait qu’en étant le plus économe possible, on pouvait tenir sur la durée et pourquoi pas trouver de belles idées. On a tous fantasmé à des moyens de titans quand on s’est fait racheter. Que nous étions naïfs ! On n’a jamais autant lutter pour notre survie en 4 ans au sein d’un géant qu’en 12 ans de petites économies. On ne rentrera pas dans les détails, car ce n’est pas notre genre de laver notre linge sale en public, mais on était loin de se douter qu’on ferait face à tant de désillusion, d’hypocrisie et de trahison. Alors certes, c’est tous les jours Game of Thrones et mon armée est aujourd’hui décimée, mais il me reste encore mon honneur et mon épée pour ne pas vaciller. For JEUXACTU !!

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LE VOICI MON TOP 5 DE 2020

Les années se suivent et se ressemblent me concernant. Comme l'an passé, je ne vais pas avoir de Top 5 à vous proposer en 2020, mais plutôt une sélection de trois jeux qui m'ont particulièrement touchés. A ceux-là, je vais rajouter un coup de coeur, mais également un coup de gueule, parce que ça fait du bien de râler, même si on le fait suffisamment sur Twitter, terrain fertile pour créer des dramas inutiles. Bah ouais, cette année, j’ai encore moins joué que les années précédentes. Non pas que les jeux étaient moins intéressants en 2020, quoique, mais entre la vie de famille, les enfants qui grandissent, les obligations personnelles, les projets annexes qui continuent et se multiplient (LeMatin sur LeStream + 5 News & Rumeurs par jour), il est très difficile pour moi de continuer à jouer H24 comme je le faisais auparavant, surtout quand le réveil sonne à 4h30 du mat' tous les jours. Et malheureusement, une journée ne fait toujours que 24 heures. Il fut un temps où dormir 4h par nuit, c'était de la rigoulade, aujourd'hui, à mon âge, mon corps me dit parfois qu'il est grand temps de ne plus trop déconner. Allez, trêve de fragilité, il est temps de passer aux choses sérieuses.


TOP 1 | LE GOTY 2020 : THE LAST OF US PART 2 (PS4)

The Last of Us Partie 2, GOTY de l'année. Est-ce vraiment une surprise ? Le 20/20 que je lui ai collé en juin dernier, suivi de notre test-vidéo d'une heure et de notre analyse de cette suite inattendue, était tout sauf overhypé. Comme la quasi totalité des membres de JEUXACTU et de mes confrères de la presse spé du jeu vidéo, c’est évidemment le titre de Naughty Dog qui prend la place de meilleur jeu de 2020. Ça ne pouvait pas en être autrement. Et pourtant, la tâche pour Neil Druckmann et ses équipes de Naughty Dog n’était pas aisée, puisque le premier épisode se suffisait à lui-même. Comment trouver le point d’accroche pour en faire une suite pertinente et suffisamment forte pour retrouver cette ambiance terriblement anxiogène ? Un tour de force que l'on doit à Neil Druckmann et à Harley Gross, qui ont co-écrit le scénario ensemble. Un tel contre-pied pour un jeu de cette envergure, c’est tout simplement du jamais vu dans un jeu, encore moins dans une suite ! La prise de risque a été énorme, mais elle a été payante, même si le jeu a divisé, à la fois pour des raisons scénaristiques et certains choix moraux. The Last of Us 2 reste et restera pour moi la fleuge de 2020, parce que c’est en premier lieu un ascenseur émotionnel puissant, qui au-delà du récit et d’une narration maîtrisée, améliore grandement la formule en gommant les défauts d’antan et en y ajoutant des nouveautés qui en font un jeu résolument moderne. Le close combat ultra nerveux, la verticalité dans le level design, les graphismes d’un niveau rarement atteint (en termes de production pure, c’est un peu le milestone à atteindre avec les jeux de Rockstar en vrai), le jeu fait la nique à tout ce qui a été sorti cette année. Et ne venez pas me parler de Cyberpunk 2077, même sur PC, qui n'arrive même pas à la cheville de GTA V en termes de cohérence dans son open world.

 

Alors oui, The Last of Us Part 2 est un jeu qui ne fait d’ailleurs pas dans la demi-mesure et exprime une forme de violence assez inouïe pour un jeu vidéo ; chose qu'on lui a souvent reproché. Le fait-on pour une oeuvre cinématographique ou littéraire ? Non. Plus en 2020. Preuve que les mentalités ont encore besoin d'évoluer dans le jeu vidéo, même de la part de personnes censées nous représenter. Trop de fragilité, ça me rend fou ! Oui, c’est cru. C’est même souvent sauvage et il se dégage parfois du jeu une certaine gêne, comme un mal-être, celui de devoir assassiner des gens qui ne méritent pas nécessairement la mort instant. Cette haine qui mène à la violence sans limite est d’ailleurs le fil rouge du récit de ce The Last of Us Part 2, qui souhaite nous faire prendre conscience de la réalité de certaines choses. Malgré toute cette noirceur assumée, des éclaircies viennent atténuer le propos, et nous rappeler que de ces drames peuvent aussi naître des moments de grâce et de poésie. Par la finesse de leur écriture, Neil Druckmann et Harley Gross parviennent à faire de leur œuvre un sabayon d’émotions où se mélangent des sentiments contraires, atténuant ainsi la frontière entre ce qui est censé être bien et ce qui représente le Mal. C’est en cela que The Last of Us 2 est un jeu remarquable : en assumant ses choix et ses propos, quitte à ne pas plaire à tout le monde. Un jeu d'auteur dans un écrin de AAA. Un jeu qui ne va pas dans le sens du joueur, mais celui de ses auteurs, on en veut d'autres des oeuvres aussi pertinentes. Ceci étant dit, même si vous n’adhérez pas à la vision de Naughty Dog dans le récit, il sera en revanche difficile de nier les qualités intrinsèques du pur produit jeu vidéo en tant que tel.




TOP 2 : GHOST OF TSUSHIMA (PS4)

Le deuxième jeu de mon Top 3 que j’ai choisi, c’est Ghost of Tsushima, le titre développé par Sucker Punch qui est sans doute l’un des plus beaux voyages que j’ai pu entreprendre cette année. C’est simple, en ces temps de confinement, c’est le jeu qui m’a permis de m’évader et de retrouver un pays que j’affectionne tout particulièrement : le Japon. Mieux, on se retrouve en plein Japon fédodal, dans les années 1274, avec un personnage qui au départ ne m’avait guère convaincu dans les premières heures. J’ai mis du temps à prendre conscience des qualités incroyables de ce jeu. Frêle, fragile, tête à claques, au départ, Jin Sakai était typiquement le personnage que j’avais envie de secouer pour qu’il nous montre réellement ce qu’il avait en lui. Et ce choix délibéré de nous proposer un protagoniste qui manquait de courage faisait partie du plan séduction des développeurs, puisque notre samurai va prendre du galon au fil de l’aventure, jusqu’à devenir le ronin tant redouté.

Bon, l’histoire de Ghost of Tsushima n’est pas bien folle, mais il y a tout de même de beaux moments de loyauté et de trahison que je n’oublierai pas. Mais c’est surtout dans son gameplay que le jeu m’a le plus convaincu. Alors oui, il y a une certaine redondance dans ses mécaniques, avec des objectifs qui ont tendance à se répéter sur la longueur, mais le système de combat est tellement bien ficelé que chaque affrontement était l’occasion pour moi de sortir le meilleur de mes skills. Je me prenais pour un vrai samourai en vrai. En vrai, Sucker Punch a réussi à trouver un bel équilibre entre accessibilité et une dose d’exigence dans le système de combat pour pousser le joueur à aller plus loin. Alors oui, techniquement, le jeu affiche des lacunes, notamment sur certaines textures et modélisations, mais le jeu compense ces défauts par sa direction artistique grandiose et son atmosphère comme nul autre pareil. C’est simple, c'est le seul open world de 2020 que j'ai platiné, au point même d'avoir ramené ma PS4 Pro en vacances. C'est dire le niveau d'addiction.



TOP 3 : STREETS OF RAGE 4 (PS4)
On termine ce Top 3 de 2020 par un jour qui m'a tapé dans l'oeil immédiatement, comme un coup de foudre inattendu, ce jeu-là, c'est Street of Rage 4, le fameux beat’em all développé par les Français de DotEmu et de LizardCube qu’on avait eu le plaisir de recevoir dans l’émission JEUXACTU sur LeStream quand l’émission existait encore… RIP l'émission, merci le COVID. Street of Rage 4, c’est le jeu du coeur pour plusieurs raisons. Déjà parce que c’est le quatrième épisode d’une série qui a bercé mon adolescence. Alors même si j’étais plutôt Team Super Nintendo et surtout Team NeoGeo, j’ai toujours su apprécier les qualités de ce beat’em all emblématique. Non seulement, le jeu a été adoubé par SEGA, mais en plus, il est bardé de qualités incroyables, à commencer par sa réalisation d’orfèvre, c’est bien le terme qu’on peut employer. La 2D est somptueuse, le chara-design réussi et surtout le gameplay est aux petits oignons. En fait, le tour de force de Street of Rage 4, c’est d’avoir pleine conscience de son héritage et de proposer des éléments de gameplay nouveaux pour en faire un jeu résolument moderne. C’est du Neo Rétro quelque part. Très accessible pour le quidam moyen, le jeu dévoile tout son potentiel lorsqu’on s’attarder aux multiples possibilités de combos, qui se rapprochent des jeux de baston techniques. Alors oui, le jeu est court et se termine en ligne droit en 4/5h, mais la replay value est juste gigantesque, puisque non seulement, il y a plein de personnages à jouer et à débloquer, mais en sus, chacun d’entre eux se joue différemment. Et puis, c’est blindé d’Easter Egg dans tous les sens, notamment lié à l’univers de SNK et de la NeoGeo, car oui, les devs sont aussi fans de l’ex Rolls-Royce des consoles.




MON COUP DE COEUR DE 2020 : Astro's Playroom (PS5)
Alors que la next gen' m'a globalement déçue (j'en parle juste après dans mon coup de griffe), Astro's Playroom fut indéniablement la surprise du lancement des consoles nouvelle génération. Sony nous a promis des jeux visuellement à tomber par terre, c'est du côté des sensations in-game que j'ai pris ma petite claque. Forcément, avec un jeu qui a été développé spécialement pour les nouvelles fonctionnalités de la DualSense, on ne pouvait qu'être agréablement surpris. C'est d'ailleurs le seul point sur lequel la PS5 ne s'est pas ratée, à savoir délivrer des sensations uniques dès lors qu'on a lancé le jeu. Qu'il s'agisse des petits pas dans le sable, les glissades sur la glace, les plongeons dans l'eau, les éboulements, ou bien encore le fait de se balancer de corniche en corniche, tout a été étudié avec une minutie et une précision chirurgicale. C'est simple, chaque seconde passée dans le monde d'Astro's Playroom est un émerveillement de tous les instants. On se met alors à rêver au fait que chaque studio puisse soigner les interactions entre le jeu et l'utilisateur, mais les jeux du line-up de lancement nous ont déjà prouvé que ces moments de bonheur et de découverte ne seront jamais généralisés, tant ils demandent des ressources et une attention particulière. Autant vous dire qu'on est déjà blasés...

Astro’s Playroom


MON COUP DE GUEULE DE 2020 : La Next Gen', pas si next gen'
Que ça soit du côté de Sony ou de Microsoft (un peu plus du côté de la marque au X vert avec une mise en avant très appuyée des 12 téraflops), on nous a promis monts et merveilles pour l'avènement des consoles nouvelle génération. Une claque visuelle sans précédent, comme si on passait de la 2D à la 3D pour reprendre les propos de Phil Spencer ; et au final, que de la déception... Où sont les jeux qui sont censés nous fracturer la rétine ? Spider-Man Miles Morales ? Une extension à peine améliorée... Godfall ? Un jeu qui manque complètement de profondeur... Sackboy A big Adventure ? Un jeu PS4 à peine déguisé... Assassin's Creed Valhalla ? Red Dead Redemption 2 lui fait la nique sans le moindre patch supplémentaire... Halo Infinite ? Ah bah il a été reporté à fin 2021 pour éviter un bashing à la Cyberpunk 2077... Reste un seul titre qui visuellement nous donne le sentiment d'être passé à la next gen' : Demon's Souls. C'est pauvre tout de même... Alors oui, vous allez me parler de 4K native, de 60fps, de Ray-Tracing, mais tout cela n'est que rattraper un retard de 2 ans sur le monde du PC qui se gausse chaque jour davantage. Il faudra évidemment attendre quelques années pour que les studios puissent commencer à maîtriser les outils et un certain Unreal Engine 5, mais impossible pour moi de ne pas vous décrire mon sentiment de déception face à ce lancement qui plus est compliqué par la crise sanitaire. Allez, passons à 2021.

PS5

Xbox Series X



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