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Pendant très longtemps, seuls les mâles (avec un grand M) avaient le droit de rentrer dans le Panthéon du jeu vidéo. Des icônes masculines souvent musclées, parfois tatouées, et systématiquement dotées d’un flingue ou avec un sabre à portée de main, de pied ou de dents... A leurs côtés, on retrouvait des demoiselles à moitié nues dans le rôle de victimes, de princesses à sauver ou tout simplement de faire-valoir. Un monde d'hommes donc, profondément machiste, jusqu'à ce jour bien heureux où une certaine Lara Croft en mini short a pointé fièrement le bout de ses tétons pour s’affirmer comme la véritable première héroïne du jeu vidéo. Une plastique de rêve, mais pas que ! La belle savait tirer, réfléchir et se défendre comme une grande. Non seulement, l’héroïne de la série Tomb Raider incarnait – et incarne toujours – le fantasme ultime, mais en plus, elle a réussi à faire plier les gamers jusqu'à présent peu enclins à se glisser dans la peau d'une femme. La révolution sexuelle avait commencé, et Lara a ouvert une brèche, permettant à d'autres demoiselles de s’y engouffrer pour notre plus grand plaisir. Car dans le genre fantasme armé et pixellisé, Samus Aran, Bayonetta, Sheva (de Resident Evil 5), Faith de Mirror's Edge ou les sœurs Williams de Tekken ont clairement contribué à montrer à ces hommes que les filles aussi en ont parfois dans le pantalon.
Girl power
Quatorze ans après ses débuts, Lara Croft est toujours aussi sexy. Pas un gramme de cellulite, pas une mèche qui dépasse, le t-shirt toujours moulant, la poitrine toujours opulente et le short court juste comme il faut. Tout simplement parfaite. Il faut bien avouer qu’Eidos Interactive a réussi son coup en sortant Tomb Raider en 1996, premier épisode d’une grande saga, qui devint rapidement l'une des références dans le jeu vidéo. Ouverture d'esprit, de jeu, ouverture tout court, Tomb Raider a parfaitement concouru à l'arrivée du Girl Power vidéoludique. C'est d'ailleurs à ce moment-là que bon nombre de filles ont commencé à se dire que les consoles, c'était bien chouette quand même. Dix jeux et deux films avec Angelina Jolie plus tard, elle est toujours ce même sex-symbol, et s'offre aujourd'hui une nouvelle jeunesse avec l'annonce d'un Tomb Raider Reboot pour 2011. Soyons clairs, cette chère Lara ne fut pas la première héroïne de jeu vidéo, loin de là, mais c'est incontestablement celle qui a tout changé. Prenez Samus Aran, par exemple. Longue chevelure blonde, yeux bleus magnifiques, corps sculptural, jamais la dernière pour le combat. La belle était là avant que Lara trouve son premier trésor, puisque le premier Metroid date de 1986. Seulement, pour affronter Mother Brain, la demoiselle se glissait dans une armure énorme et colorée, qui lui conférait davantage un air de robot futuriste à ne pas énerver. Ce n'est d'ailleurs qu'à la fin du premier épisode que l'on découvrait le pot aux roses… Enfer et damnation, Samus Aran est une femme ! Désormais, elle se montre fièrement cheveux au vent, à l’instar du dernier Metroid : Other M, sorti sur Wii en septembre 2010. Encore une qui a tout là où il faut, mais également dans le ciboulot. Un peu comme Bayonetta, ce "pur fantasme de geek" pour reprendre les mots de Maxime Chao, apparu un beau matin de janvier 2010. Avec sa tenue en latex, sa sucette dans la bouche et son air de dominatrice SM, la demoiselle a ce quelque chose de diaboliquement sexy qui fait tourner la tête des hommes, mais n'enlève en rien son expertise dans le maniement des armes et en a fait la nouvelle reine du beat'em all old school.
Dix jeux et deux films avec Angelina Jolie plus tard, elle est toujours ce même sex-symbol, et s'offre aujourd'hui une nouvelle jeunesse avec l'annonce d'un Tomb Raider Reboot pour 2011."
Et oui, même des jeux aussi nerveux que Borderlands proposent d'incarner la gent féminine, sous les traits de Lilith, une adepte des armes à munitions incendiaires, explosives, électriques ou corrosives. Une fille dans un FPS ?! Rendez-vous compte mes bons messieurs ! En 2008, Faith nous donnait déjà le vertige avec Mirror's Edge. La demoiselle exécutait bon nombre d'acrobaties façon Yamakasi sur les toits des immeubles dans cette expérience imparfaite mais ô combien grisante. Une justicière un peu lisse, qui s'écroule après deux uppercuts, mais qui a su se faire une place dans ce monde de brutes. Pour preuve, elle fera de nouveaux sauts de cabris dans Mirror's Edge 2, actuellement en cours de développement toujours dans les studios de DICA. Même chose pour Jade, la photographe de Beyond Good & Evil. A défaut d'avoir lancé la mode du rouge à lèvres vert, la brunette de Michel Ancel sera de retour prochainement dans une suite "qui sera parfaite" dixit son créateur. Rappelez-vous, en 2003, cette reporter de chic et de choc offrait un voyage dépaysant, poétique et utopique, dans un monde vaste pour l'époque, mélange de Zelda et de Metal Gear Solid avec ses extraterrestres. C'était d'ailleurs la douce Emma de Caunes qui prêtait sa voix à la demoiselle. Un jeu ultra original, qui n'a pas rencontré le succès commercial escompté, malgré une réussite incontestable. Heureusement, nous aurons le loisir de suivre les nouvelles aventures de la baroudeuse, aussi douée en infiltration qu'en combat, dans une version HD du jeu, prévue pour 2011 sur PS3 et X360, si tout va bien. Et comme c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures, sachez que le studio Rare planche également sur les nouvelles aventures de Joanna Dark, l’héroïne de Perfect Dark, rouquine à la chevelure de feu qui avait eu sa place dans les rêves de nombreux joueurs à l’époque. Décrit comme une suite "spirituelle" de Goldeneye 007 (à cause d'un gameplay similaire), devenu culte par la suite, le premier Perfect Dark est sorti sur Nintendo 64 il y a dix ans déjà. "Mystérieuse, et c'est justement ça qui la rend attirante" dixit Laurely Birba, l'agent secret Joanna Dark devait bousiller de l’alien avec un attirail assez impressionnant (fusils, mitraillettes, lance-roquettes, couteau, mines, grenades, armes extraterrestres...). Agile et complète, la demoiselle portait à elle seule le jeu, qui connu pourtant une suite catastrophique (Perfect Dark Zero) dans lequel le seul intérêt était de la voir en haute définition, avec un décolleté à retourner un mort. Heureusement, Rare devrait revenir aux origines de la rouquine pour Perfect Dark 2, prévu lui aussi pour l'année prochaine.
Belles à faire peur !
Comment ne pas non plus évoquer les héroïnes de la franchise Resident Evil ? L’éternelle tueuse de zombies Jill Valentine, mais également Ada Wong (Resident Evil 2), sans oublier la petite dernière : Sheva Alomar, belle "à croquer" selon ces abrutis de zombies dans Resident Evil 5. Armes au poing et sang froid dans les veines, elle volait sans problème la vedette à son acolyte masculin – Chris Redfield, excusez du peu – dans leur enquête sur la mutation du virus en Afrique du Sud. Musclée, capable de se débrouiller toute seule et plutôt impressionnante avouons-le, la belle marque elle aussi un pas dans la révolution féministe. Elle est très loin de la fille boulet et chochotte qui pleurniche que fut Ashley Graham dans Resident Evil 4 par exemple. Bref, Buffy l'a démontré, les filles sont capables d'assurer devant des forces surnaturelles... On se remémore d'ailleurs Heather Mason (Silent Hill 3), petit brin de femme qui fut le premier personnage principal féminin de la saga. Konami ne cache d’ailleurs son inspiration pour Charlotte Gainsbourg ou encore Vanessa Paradis pour façonner son joli minois. Une ado rebelle, très loin des critères de la nana à forte poitrine pixellisée, mais avec un charme naturel certain ; d'autant qu'elle doit faire face à un monde cauchemardesque, sans avoir rien demandé à personne. La sublime Jennifer Tate, héroïne de Primal, sorti sur PS2 en 2003, était un peu dans le même cas. Transformée par une drôle de gargouille alors qu'elle veillait sur son petit copain à l'hôpital, son corps de mannequin se voit agrémenté de branchies, lui permettant de prendre la forme de quatre forces démoniaques. Mi-bête, mi-top model peu vêtue, Jen, avec son look à la Lara Croft tatouée faisait équipe avec la gargouille pour traverser un monde parallèle peuplé de démons, sa drôle d'arme verte autour de son bras. De la même façon, Nariko fait partie de ses femmes qui n'ont besoin de personne pour se défendre, avec son épée divine si immense qu'on la dirait compensatrice si elle était porté un homme. Même si le jeu n'est pas forcément resté dans les mémoires, difficile d'oublier l'amazone du très cinématographique Heavenly Sword. Pendant féminin de Kratos ou de Dante, la demoiselle (court vêtue, elle aussi tiens), savait allier vitesse d'exécution, agilité, et efficacité, grâce à une épée transformable en deux lames tranchantes qu'elle pouvait balancer pour toucher les ennemis à distance. Autant dire qu'il ne fallait pas la chercher.
Sexuellement transmissible
La grande saga Final Fantasy regorge également d'héroïnes à couper le souffle, comme Lulu de Final Fantasy X, adepte de la magie noire capable d'invoquer les quatre éléments et maîtrisant les attaques les plus puissantes du jeu... Ou encore Tifa Lockhart et sa taille de guêpe (Final Fantasy VII), maître es arts martiaux, capable d'envoyer tous les ennemis au plancher d'un simple coup de poing ganté. Les héroïnes ont évolué avec la franchise. Pour preuve, Lightning de Final Fantasy XIII, avec son tempérament de feu, très dur avec les autres, aussi agile que douée au combat, avec sa gunblade fusil ou épée, c’est au choix. Avec en prime une tenue décente mais tout de même assez affriolante, ce qui n'enlevait rien au plaisir de jeu, bien au contraire. Enfin, dans le genre dominatrice, Trich de la saga Devil May Cry est forcément sur le podium. Apparue dès les débuts de la franchise (en 2001 !), cette superbe blonde démoniaque contrôlant la foudre prenait ce cher Dante dans ses filets... On la croisera ensuite dans les volets suivants : Devil May Cry 2 et Devil May Cry 4, où elle aidait le jeune homme et sa Lady dans leurs aventures. Depuis, elle est devenue une icône, arborant un bustier capable de nous asphyxier rien qu'en nous regardant. Une silhouette tellement inoubliable qu’elle fut choisie pour des cross-over tels que Viewtiful Joe sur PSP ou le prochain Marvel vs Capcom 3. C'est dire si la belle a su se faire sa place au soleil. En parlant de créatures évoluant dans un monde d'hommes mythologiques, difficile de ne pas évoquer ces dames entourant le Prince de Perse : Elika, Shahdee, Kaileena ou encore Fara, vues dans Prince of Persia : Les Sables du Temps ou Prince of Persia : Les Deux Royaumes. Particulièrement dénudées (Shahdee et son mini body !), ces dames arrivaient à rendre fou ce prince charmant pas comme les autres, en lui courant après ou en cherchant à le tuer à coup de sabre. Ce ne sont pas des héroïnes à proprement parler, mais difficile de ne pas les évoquer en tant que filles diaboliquement sexy. Mais parce qu'avoir une superbe créature sur la jaquette ne fait pas forcément un bon jeu, citons tout de même Ruby, la brunette débridée et très roots de WET, qui dans son univers Grindhouse, balance des répliques du style "j'espère pour vous que vous baisez mieux que vous ne tirez !" (tout dans la finesse, on vous dit)... Aguicheuse également, Alicia de Bulletwitch ne parvient pas à bomber le torse face à des mastodontes tels que Lost Planet ou Gears of War, rapport à un scénario complètement saugrenu. Sans oublier Rayne, mi-femme mi-vampire à tendance exhibitionniste de Bloodrayne. Une rouquine assoiffée d'hémoglobine qui a réussi, juste par sa plastique, a généré de belles ventes à un jeu qui n'en valait pas vraiment le détour. Une suite, toute aussi mauvaise, a d’ailleurs vu le jour en février 2006 sur PS2, Xbox et PC. Malgré ces deux échecs, la très sexy Rayne est parvenue à figurer sur la couverture de l’un des numéros de Playboy. Consécration ? Pour le côté sexy, sans aucun doute. Pour le reste, on repassera. Ou pas.
Combattantes de charme
Enfin, l'autre genre où ces demoiselles ne sont pas en reste, ce sont évidemment les jeux de baston. Là encore, on retrouve le fantasme masculin des filles qui se battent dans la boue, avec des protubérances mammaires à se demander si elles arrivent encore à voir devant elles. Ivy, Taki ou bien encore Sophitia de Soul Calibur sont un très bon exemple de ce fantasme masculin. Des atouts de charme (aux allures de ballons ou de pastèques, c'est selon) que l'on peut difficilement cacher, mais cela ne les empêche pas de se battre comme des déesses, ou de manier l'épée avec dextérité. Rappelons que les dames sont là depuis 1998, et qu'elles non plus ne connaissent pas le fléau du temps, bien au contraire. Plus vieille encore, Chun-Li qui fut la première combattante de sexe féminin de Street Fighter (apparue dans Street Fighter II), a elle aussi apporté de l'eau au moulin de la révolution, puisqu'elle cassait en deux l'image de la princesse en détresse. Par la suite, en 1993, Cammy lui a donné du fil à retordre, puisque cette montagne de muscles débarquait en string sur le terrain de jeu. De quoi donner des suées à tous les geeks de la planète... Bref, dans le genre à moitié nues, citons bien sûr la belle brochette de Dead or Alive, comme Kasumi, Ayan et Ley Fang. Héroïnes de la série du jeu de baston de Tecmo, elles ont eu droit à des spin-off comme Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball, où elles tapaient langoureusement le ballon sur une île paradisiaque. Formatées pour faire fantasmer le geek qui sommeille en chacun de nous en somme. Au début des années 1990, SEGA contre-attaquait avec la licence Virtua Fighter, qui proposait lui aussi de se glisser dans la peau d'une sublime blonde pulpeuse, Sarah Bryant, qui savait frapper là où il faut pour se défendre. Citons également Morrigan ou la féline Félicia de Darkstalkers aux griffes bien affutées, Noël Vermillon de la série Blaze Blue, Li Mei ou Jade des Mortal Kombat, Mai de King of Fighters, sans oublier toute la panoplie de bombes de Tekken, Anna, Christie Monteiro ou Nina Williams. Et oui, dans ce domaine, il y a de quoi faire. Par contre, pour le côté "révolution féministe", on pourra repasser, encore une fois, il s'agit bien souvent de fantasme sur pattes et à forte poitrine...
Enfin, l'autre genre où ces demoiselles ne sont pas en reste, ce sont évidemment les jeux de baston. Là encore, on retrouve le fantasme masculin des filles qui se battent dans la boue, avec des protubérances mammaires à se demander si elles arrivent encore à voir devant elles."
En conclusion de cette petite étude forcément incomplète, on dira que les femmes commencent tout de même à avoir leurs mots à dire dans le monde vidéoludique. Depuis quelques années, les demoiselles montrent les griffes et sortent haut les flingues face à leurs équivalents masculins. Mais comme personne n'arrive à la cheville de Kratos, Dante ou Altaïr, on peut se dire que l'égalité des chances et le partage des tâches, ce n'est pas encore pour tout de suite. Une chose est sûre, les femmes polygonées risquent de rester pour longtemps l’objet de tous les fantasmes, et ce ne sont pas les artistes qui diront le contraire... Pour preuve ces images détournées (très) coquines de vos héroïnes préférées. Sexy, oui, mais pas que. Enfin parfois.
