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Thunderbolts : quand les Avengers de Wish remontent le niveau du MCU (CRITIQUE)

Thunderbolts (Critique) : quand les Avengers de Wish remontent le niveau du MCU
Il fut un temps où chaque sortie d’un nouveau film Marvel était un événement. Les bandes annonces affolaient les compteurs, la hype sur Internet était folle et au sein des rédactions, ça se tapait pour aller à la prochaine projo presse pour découvrir la suite du MCU. Oui, mais ça, c’était avant. Avant la fin de l’ère Thanos, avant l'apparition de la super-héros fatigue, soit la fin d’une ère où Marvel ne sait plus vraiment dans quelle direction aller. Après de multiples échecs, artistiques comme commerciaux, le MCU se doit de retrouver une véritable ligne directrice et à vrai dire, avec la fin annoncée du Multiverse, l’arrivée des 4 Fantastiques et des X-Men, il se pourrait bien que le grand ménage puisse faire un bien fou à tout ce grand bordel. À contre-courant de la surenchère visuelle et des intrigues multiverselles qui saturent les dernières productions du studio, ce Thunderbolts (avec la petite astérisque à la fin, c’est très important) opère un retour plus terre à terre, à la fois surprenant et un peu rafraîchissant.



On ne va pas se mentir : peu de monde attendait Thunderbolts. Sur le papier, le film ne fait pas rêver. Ni par son concept ni par ses personnages, ni même par son réalisateur, Jake Schreier, jusque-là inconnu du grand public (il a fait la série Beef sur Netflix). Il incarnait tout ce que le public reproche au MCU : l’impression de racler les fonds de tiroir. Et pourtant, c’est précisément parce que ce film partait avec si peu d’attentes qu’il surprend. Parce que oui, Thunderbolts n’est pas un film de super-héros comme les autres, c’est même une péloche qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Que fait-on de tous ces super-héros qu’on a introduit depuis la fin d’Avengers Endgame et qui n’intéressent pas vraiment le grand public ? Yelena Belova, Red Guardian, John Walker, Ghost, Bucky Barnes, Taskmaster, combien de ces noms vous sont vraiment familiers ? A moins d’être un féru du MCU ou des Marvel Comics, il est certain qu’ils vous passent un peu par-dessus le crâne. Et puis surtout, à l’origine dans les comics, les Thunderbolts, c’est la caution cynique d’une époque sans Avengers : des vilains qui sont en quête de rédemption, avec des noms hautement plus sexy que ceux que je vous ai cité il y a quelques instants. Norman Osborn, alias le Bouffon Vert, Venom, le Baron Zemo, sauf que dans le MCU, on doit faire avec les moyens du bord.

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LOOSEURS CHARMEURS


Mais Jake Schreier, le réal (à qui l’on doit la superbe série Beef) et le duo Pearson/Calo au scénario retournent cette faiblesse en force : en assumant totalement leur casting de « bras cassés », et surtout en abattant la carte de l’humanité, de la déprime, et de la solidarité dysfonctionnelle. Trois super-soldats, une espionne en déprime, une tueuse amnésique, un Captain America discount et une entité instable à la puissance divine : Thunderbolts, c’est le Marvel des recalés, des paumés, des oubliés et c’est précisément ce qui rend le film intéressant. Ce choix de casting n’est d'ailleurs pas anodin. Il reflète une volonté de Marvel de s’intéresser à des figures moins idéales, plus ambiguës. Des personnages qui, plutôt que de représenter des modèles, illustrent les cicatrices d’un monde post-Avengers. Et l’un des mérites principaux de Thunderbolts est de s’affranchir du cahier des charges habituel du MCU. Finies les grandes menaces existentielles, les voyages cosmiques et les blagues omniprésentes, enfin si il y en a toujours, mais ça passe, enfin voilà, le film adopte une tonalité plus grave et plus humaine aussi.

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Le plus intéressant de tous ces personnages est celui qui a été le moins teasé et montré dans les bandes annonces, c’est Sentry. C’est lui qui est au cœur du film et de son intérêt. Incarné par le comédien Lewis Pullman à l’écran, Sentry, c’est une sorte de variation sombre du mythe de Superman, ce personnage surpuissant est ici présenté comme un produit du complexe militaro-scientifique, victime d’une instabilité mentale grandissante. Sentry n’est pas l’ennemi désigné du film, mais son symptôme le plus alarmant. Il incarne l’échec d’un système qui cherche à créer des dieux sur commande, parce que c’est normal, les Avengers n’existent plus. Sa présence, inquiétante et presque apocalyptique, bouleverse l’équilibre du récit. Pullman livre une performance toute en tension, avec une certaine vulnérabilité assez appréciable.

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SIMPLE. BASIQUE.


Et puis là où Jake Schreier réussit là où d’autres réalisateurs ont échoué, c’est qu’il réussit à imposer un ton, en adoptant surtout une mise en scène elle aussi plus terre à terre. Oui, il y a beaucoup d’effets spéciaux, j’aime d’ailleurs l’effet des ombres marquées au sol générées par les pouvoirs de Sentry, qui est d’ailleurs une référence aux ombres laissées par le bombardement de Hiroshima, mais sinon, le principal des scènes d’action a été fait à l’ancienne, en practical. Marvel n’a d’ailleurs pas hésité à faire de la promo dessus, même si certaines scènes auraient mérité d’être plus longues. Je pense au saut dans le vide de Florence Pugh, qui a vraiment sauté de l’immeuble à Kuala Lumpur, mais qui n’est pas suffisamment mis en avant dans le film. Ça se résume à un seul plan, celui qu’on voit dans la bande annonce et puis basta. Les gars, quitte à le faire vraiment, pourquoi ne pas avoir accordé plus de temps à cette cascade ?

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Après attention, le film n’est pas du tout révolutionnaire dans sa forme, mais ses scènes d’action sont claires, lisibles, chorégraphiées avec soin, et tirent le meilleur parti d’un casting qui est d’ailleurs impliqué je trouve. La dynamique de groupe fonctionne étonnamment bien, malgré une hiérarchie flagrante entre les personnages (Yelena en tête, Ghost largement sous-exploitée). Mais cette inégalité, loin d’être gênante, renforce même le propos du film : celui d’un collectif bancal, qui ne cherche pas la gloire mais simplement à tenir debout. Et c’est ça un peu ce film, l’envie de faire les choses correctement. Il n’a pas de grandes ambitions, mais ce qu’il le fait, il le fait relativement proprement. Le film n’est pas exempt de défauts attention : son rythme accuse quelques longueurs dans sa deuxième moitié, et certains personnages comme Bucky Barnes restent trop en retrait ou sont sous-exploités. Mais dans l’ensemble, il marque un tournant bienvenu. En fait, Thunderbolts ne cherche pas à divertir à tout prix ; il cherche à réintroduire du sens dans un univers qui en manquait cruellement.

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ZONE SPOILERS ACTIVÉE


On va passer à la partie spoiler et vous parler justement de cette astérisque que Marvel a largement mis en avant. En gros, à la toute fin du film, on apprend que ces Thunderbolts sont les Nouveaux Avengers, imposés par Valentina Allegra de Fontaine, qui est en quelque sorte la nouvelle Nick Fury quelque part. D’ailleurs, lui, il a vraiment disparu du MCU, c’est inquiétant… Et là où le film va jusqu’au bout de son délire, c’est qu’ils sont présentés comme des Avengers de wish, dont l’appellation est même remise en cause pour des droits d’auteur, lors de la première scène post-générique. Ce qu’il faut comprendre par-là, c’est qu’ils ne resteront pas les Avengers officiels bien longtemps, puisque la 2è scène post générique nous montre l’arrivée des 4 Fantastiques sur Terre, en provenance d’un autre Multiverse. Ma théorie, qui est celle de beaucoup d’autres se confirment, les 4 Fantastiques ont fui leur timeline à cause de Galactus et débarque dans celui du MCU. Je suis d’ailleurs persuadé que c’est eux qui vont devenir les nouveaux leaders du MCU, que beaucoup de prochains films seront axés autour d’eux. Il est évident pour moi que Pedro Pascal va être l’héritier de Robert Downey Jr en matière de popularité, car encore une fois, Robert Downey Jr ne sera là pour que Doomsday et Secret Wars. Ce sera l’occasion de faire table rase de ces 15 ans de MCU et de repartir sur une page blanche, de se débarrasser de nombreux super-héros qui n’ont pas cartonné au box office et de commencer une nouvelle ère avec ces 4 Fantastiques, les nouveaux X-Men etc. Ça me semble assez évident, vous ne trouvez pas ?

ON REGARDE, OU PAS ?
Thunderbolts, c’est un peu ce film que personne ne voulait voir mais qui, contre toute attente, finit par remettre un peu d’ordre dans le chaos ambiant du MCU. Pas un miracle, pas une révolution, mais une vraie proposition dans un univers qui semble tourner à vide. En assumant ses seconds couteaux et son casting bancal, le film dégaine une proposition plus humaine, plus grave, presque artisanale par moments. Et c’est peut-être là, dans cette vulnérabilité non feinte, que Marvel retrouve un semblant d’âme. Pas de multivers en délire, pas de caméos forcés, juste des types cassés qui essaient de rester debout dans un monde qui ne veut plus d’eux. Et quelque part, c’est ce qu’on attendait depuis longtemps : que Marvel arrête de courir après ses propres fantômes pour enfin regarder ses failles en face. Alors ouais, Thunderbolts, c’est pas Avengers, mais c’est peut-être bien pour ça que ça marche.

NOTRE NOTE : 7/10

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