Avant d’évoquer toutes les subtilités du gameplay de Cronos The New Dawn, il est déjà important de vous parler de son histoire, car le titre se veut assez original pour le genre pour tenter de se distinguer de la masse de survival horror qui existent déjà sur le marché. Ce qu’il faut savoir, c’est que le jeu met en scène une histoire de voyage dans le temps qui prend place dans un futur post-apocalyptique en pleine Pologne des années 1980. Rien d'anormal, puisque les développeurs sont polonais et à travers leur jeu, ils vont nous permettre de mieux connaître à la fois leur pays mais aussi leur culture bien trop méconnue dans le jeu vidéo. Les joueurs incarnent un voyageur, une espèce d’agent qui travaille pour l'énigmatique groupuscule "Collectif", et dont la mission est d'extraire des personnes sélectionnées qui n'ont pas survécu à l'apocalypse du passé. Des gens ont en effet été rayés de la surface de la Terre, façon snap de Thanos, on ne sait pas comment ni pourquoi et ça va être justement le propos de cette histoire de voyage dans le temps. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a eu un événement cataclysmique connu sous le nom de Changement, et qui ont fait soudainement apparaître des abominations monstrueuses qui seront du coup les ennemis à abattre, et des ennemis un peu particuliers, je vous en parle dans quelques minutes. Au niveau des inspirations, Bloober Team évoque plusieurs jeux comme Dead Space bien sûr, Dark Souls pour le challenge, mais évoque aussi des films tels que L'armée des 12 singes, The Thing et la série Dark de Netflix. Des bonnes références, on va pas se mentir.
L'AUBE DES TEMPS
Première chose que ma session de hands-on a pu rencarder, c’est que le Voyageur qu’on incarne est une femme. On l’entend clairement lorsqu’elle communique, mais sachez que durant mes 4h de jeu, jamais elle n’a retiré son casque. J’imagine que l’histoire nous permettra sans doute de voir qui se cache derrière cette combinaison de protection faite de métal et de textile et qui donne capable de donner des infos tel Jarvis pour Iron Man, mais pour le moment, l’heure est à la découverte du gameplay. Tout ce que je peux vous dire, c’est que la section qui nous a été proposée nous lançait sur la piste du Voyageur précédent, porté disparu. C’est donc là que démarre notre épopée, dans ces lieux qui ont été inspirés par les ruelles de Cracovie, dans une version dévastée évidemment. Les développeurs ont en effet parcouru la capitale de leur pays pour retranscrire cette atmosphère pesante, qui fut jadis l'œuvre d’un communisme russe. Dans tous les cas, s’il y a bien une chose que le studio polonais sait faire, c’est de créer des ambiances pesantes, d’établir une atmosphère et celle de Cronos impose son style avec ces couleurs froides, cette brume permanente qui limite la visibilité, ces bâtiments en ruine, ces jeux de lumière qui viennent perforer certains lieux et bien sûr, ces amas de corps putréfiés qui tapissent les murs, ça nous met directement dans l’ambiance. Mais évidemment, en 2025, il en faut désormais un peu plus pour surprendre, mais aussi se distinguer.
Cela dit, quand j’ai pris la manette, j’ai ressenti une certaine familiarité avec ce Cronos, pas tant dans l’ambiance, mais dans la façon dont le jeu se joue. Je pense que certains l’ont déjà deviné en regardant certaines séquences de gameplay, mais le jeu de Bloober Team va proposer une approche assez classique, pour ne pas dire old school, qu’il s’agisse des mouvements de notre personnage, la façon de gérer son inventaire, le gunplay, mais aussi les manoeuvres au corps-à-corps, les développeurs ne veulent en rien révolutionner le genre, mais procurer un sentiment de stress avec des mécaniques classiques. Certains pourront dire que les développeurs ont carrément recopié le gameplay de Dead Space et ils n’auront pas tout à fait tort, puisqu’on retrouve ce système de coups de tatane à donner au corps-à-corps pour se débarrasser des ennemis qui s’approchent trop, ce coup de pied au sol pour écraser ce qu’il reste de la créature qu’on a fraîchement abattue, mais aussi toute la gestion de l’inventaire, qui rappelle d’ailleurs Resident Evil. Le studio ne s’en cache pas et veut avant tout créer une expérience horrifique immersive, avec cependant une mécanique originale : la fusion.
FUSION, RÉACTION
Si jamais vous avez déjà regardé un trailer de Cronos, vous avez sans doute déjà aperçu la punchline “Don’t let them merge”, qui est littéralement le coeur du gameplay du jeu. En gros, il faut partir du principe qu’un ennemi abattu, qu’on appelle les Orphelins, n’est jamais un ennemi mort, puisque le cadavre qui reste peut parfaitement servir d’amélioration pour une autre créature encore vivante. Les ennemis sont en effet capables de fusionner entre eux en pleine bataille, les rendant encore plus coriaces à abattre, ce qui est un problème quand les munitions sont rares et précieuses. En gros, un le corps d'un ennemi au sol ne doit pas être minimisé puisque les Orphelins peuvent absorber les corps de leurs congénères tombés au combat pour se renforcer, modifier leurs comportements et débloquer de nouvelles attaques. Ce système oblige à repenser la manière d’aborder chaque affrontement, et tuer une créature au mauvais moment ou au mauvais endroit peut littéralement faire empirer la situation, car la majorité des ennemis sont capables de fusionner. Les ignorer ? C'est aussi une mauvaise idée. Les laisser fusionner ? Pire encore. Il faut donc agir vite et intelligemment, en surveillant constamment l’environnement.
La meilleure défense contre la fusion est simple : empêcher qu’elle ait lieu et pour cela, il y a différentes possibilités. On peut espacer les éliminations, éloigner les ennemis les uns des autres ou interrompre la fusion avant qu’elle ne se déclenche. Et pour cela, on dispose d’un arsenal varié et adapté à différents styles de jeu. Par exemple, le Javelin, avec sa cadence de tir élevée, est parfait pour contenir des groupes. À l’inverse, des armes comme le marteau infligent de lourds dégâts, idéales pour neutraliser rapidement un ennemi dangereux avant qu’il n’ait le temps de muter. Savoir quand changer d’arme, selon la distance, le type d’adversaire et votre propre situation, sera essentiel pour prendre l’avantage. Mais le plus efficace reste la bonbonne de feu qu’on peut jeter au sol pour brûler définitivement les cadavres. C’est la seule façon de s’en débarrasser, sauf que notre Voyageur ne peut porter qu’une seule bonbonne de feu à la fois. Alors certes, les bornes qui donnent accès à ces pastilles de feu sont illimitées, mais elles sont placées à des endroits bien spécifiques de la map, et le truc, c’est qu’il faut avancer. Au joueur donc de bien gérer son inventair et son stress pour ne pas se laisser déborder. Bref, tout cela s'annonce assez original et risque de nous donner des sueurs froides.
GÉRER, ANTICIPER, DÉTRUIRE
Et grâce à cette mécanique toute simple, qu’on a déjà pu apercevoir dans d’autres jeux comme Dead Space, mais qui en devient le coeur du jeu, le stress monte vite quand une fusion devient inévitable. La peur dans Cronos vient donc davantage de la panique à gérer une situation que d’une tension liée à un jump scare, même si certains passages seront là pour vous faire sursauter évidemment. Étant donné que l’exploration est volontairement lente, que les déplacements du personnage sont lourds, ça renforce la tension, mais sachez quand même que les combats peuvent devenir frénétiques, avec des Orphelins qui vous encerclent à la moindre occasion.
Heureusement, l’arsenal va s’étoffer au fil de l’avancée, avec des armes qu’on va récupérer, améliorer pour proposer plusieurs modes de tir, comme tirer en rafale pour étourdir, ou charger un tir lent mais puissant pour dégommer d’un coup, sachant que la localisation des dégâts sur le corps des ennemis est prise en compte. Donc shooter dans leurs jambes pour les ralentirs ou les bras pour les immobiliser, c’est une bonne stratégie. A noter que les armes s’améliorent depuis le flingue d’origine, avec des annexes qu’on installe. C’est plutôt stylé. On peut aussi améliorer les capacités de la combinaison avec ce qu’on appelle des noyaux, tandis que l’« énergie » qui est en quelque sorte la monnaie du jeu, sert à améliorer les armes. Cela peut sembler classique, mais Bloober Team préfère enrichir ce qui fonctionne déjà plutôt que de tout chambouler. Bien sûr, Cronos va aussi proposer tout un tas de puzzles à débloquer, avec des portails sur lesquels agir avec son arme, afin de reconstituer des éléments de décor détruits. Là aussi, c’est assez classique, mais c’est aussi très efficace et ça fonctionne bien.
ET SI LA PEUR VENAIT DE POLOGNE ?
Toujours est-il que Cronos regorge de moments quand même marquants, avecun monde soigneusement construit, et surtout qui invite à l’exploration, et un personnage qui va aussi évoluer de son côté. Au départ, le Voyageur donne l’impression d’être une machine, froid, concentré sur sa mission, mais plus on avance et plus on sent le changement. On sent des failures, des fissures, pour laisser transparaître sa vraie humanité. Pour l’heure, on n’a pas de date de sortie, du moins au moment où j’ai tourné cette vidéo, mais il a été annoncé une sortie à la fin de l’année. Reste à voir si le jeu va continuer à bien évoluer, mais cette première prise en main m’a permis de voir un jeu qui sait où il veut aller, avec des parti-pris assumés, qui ne seront certes pas révolutionnaires, mais qui s’annoncent très très efficaces. En tout cas, le système de fusion des ennemis peut nous offrir des moments marquants. Réponse définitive quand le jeu sortira…