En assassinant le général Ghorbrani en pleine République unie d'Adal, Ghost ne s'attendait pas forcément à déclencher l'ire de son second, le major Hassan Zyani. Bien déterminé à se venger des américains, ce dernier dispose de missiles dont la localisation et la destination sont inconnues de la Task Force 141, a contrario de leur origine : le pays de l'Oncle Sam lui-même ! S'en suit alors un scénario mêlant Russie, Iran, organisations terroristes et pays arabes fictifs, et même cartels mexicains. Comme d'habitude, ce contexte mondial est prétexte à des missions se déroulant aux quatre coins du globe, et à des changement réguliers de protagonistes. Pour le joueur ayant parcouru la campagne du Modern Warfare de 2019 (ou même les volets les plus anciens), c'est évidemment un véritable plaisir de retrouver Ghost, Soap, Price et Gaz. D'autres noms connus sont également de la partie (Kate Laswell, le Général Shepherd…), tandis que des petits nouveaux font leur apparition : notamment le Colonel Alejandro Vargas des forces spéciales mexicaines, et le Commandant Philip Graves, qui dirige les mercenaires de la Shadow Company. Qu'il s'agisse du visage des acteurs ou de leurs voix (y compris françaises) le casting est parfaitement réussi, tandis que les cinématiques ne sont plus loin de sortir totalement de la vallée dérangeante. Quant aux graphismes à proprement parler, ils progressent assez nettement. Les avancées sont particulièrement visibles dans les scènes aquatiques, car l'eau a bénéficié d'un soin tout particulier de la part des développeurs. Mouvements crédibles, couleurs précises et reflets réalistes font leur petit effet. Mais c'est sans conteste possible le niveau se déroulant dans les rues d'Amsterdam qui place la barre le plus haut. La ville fourmille de détails, les textures sont détaillées, les éclairages convaincants, les reflets nombreux, et se rapprocher au plus près d'un passant suffit pour que la profondeur de champ soit automatiquement modifiée de manière adéquate. Du très beau travail !
DOMMAGES COLLATÉRAUX
Est-ce à dire que la campagne solo figure parmi l'une des meilleures jamais vues et, plus particulièrement, surpasse celle du reboot de 2019 ? Eh bien non, pas vraiment. Tout d'abord, les joueurs fidèles à la saga ne pourront s'empêcher de ressentir un petit côté best-of/déjà-vu. Mission en vision nocturne, survol et attaque en vision thermique, abordage de plateforme pétrolière, ou encore combats sur un cargo, de nuit et sous la pluie, nous avons déjà fait tout cela dans les volets précédents. L'incontournable séquence de sniper en tenue de camouflage va même jusqu'à nous demander de rester allongés et immobiles pendant que des gardes passent à quelques centimètres de nous seulement. L'hommage à la mission "All Ghillied Up" de Call of Duty 4 Modern Warfare est un peu trop convenu et évident. Paradoxalement, le jeu tente réellement d'innover dans d'autres missions. Parfois avec bonheur, comme dans ce niveau où l'on passe d'une caméra de surveillance à une autre afin de donner des ordres de déplacements et d'attaques à Ghost. Et parfois avec un succès moindre, à l'image de la séquence "survie" où un Soap bien trop lent car blessé doit ramasser des objets dans les décors afin de bricoler différentes pièces d'équipement.
Est-ce à dire que la campagne solo figure parmi l'une des meilleures jamais vues et, plus particulièrement, surpasse celle du reboot de 2019 ? Eh bien non, pas vraiment. Tout d'abord, les joueurs fidèles à la saga ne pourront s'empêcher de ressentir un petit côté best-of/déjà-vu.
Mais le plus gênant reste la présence d'un nombre non négligeable de bugs, et ce sur PC comme sur consoles. Nous avons ainsi vu des personnages se déplacer en glissant, ou encore d'autres changer trop abruptement de visage à notre approche. Il a également fallu faire avec des plantages purs et simples, et à un sacré bug dans la mission "Violence et rapidité". Celle-ci, fort sympathique et impressionnante dans l'absolu, nous demande de remonter un convoi en passant d'un véhicule à un autre. Manque de bol, un script ayant refusé de se déclencher nous a fait tourner en boucle dans les décors, générés à l'infini sans que plus rien se passe au bout de quelques minutes. Nous avons tenté à plusieurs reprises de recharger le dernier checkpoint… pour aboutir systématiquement au même résultat. Au final, il nous a fallu recommencer la mission depuis le début pour que le script coupable finisse par se déclencher et que la victoire puisse être atteinte. De mémoire de joueurs ayant parcouru l'intégralité des épisodes de la saga, nous n'avions encore jamais vu un niveau de finitions aussi imparfait. Rien de véritablement catastrophique par rapport à certains autres jeux, certes, mais Call of Duty nous avait habitués à mieux.
LE MULTI AVANT TOUT
En revanche, nous n'avons pas rencontré de problèmes de ce type lors de nos parties multi. Ce pan reste donc plus que jamais central dans l'expérience de jeu. Les affrontements profitent notamment d'un gameplay éprouvé fournissant d'excellentes sensations arme en main. C'est fluide, rapide, et toutes les commandes répondent bien. La personnalisation des armes est quant à elle plus poussée que jamais, grâce à de nombreux accessoires (canon, laser, lunette, crosse, bouche, poignée arrière…) qui influent sur différents paramètres (dégâts cadence, portée, précision, recul, mobilité, maniement...). Si quelques petites nouveautés intéressantes répondent à l'appel, à l'image du leurre gonflable, de la caméra tactique, du mouvement d'esquive plongeante, ou encore de la possibilité de s'agripper à certains rebords, c'est finalement l'abondance et la variété des modes qui nous semblent le plus remarquables. Figurent ainsi au menu : Contrôle, Domination, Mêlée générale, Élimination confirmée, K.O., Libération de prisonniers, Recherche et destruction ou encore Match à mort par équipe. De la capture d'objectifs jusqu'au simple chacun pour soi, les différents intitulés donnent de bons indices sur la nature et la variété des différentes règles de jeu. Les modes Invasion et Guerre Terrestre, qui regroupent respectivement 40 et 48 joueurs, lorgnent quant à eux du côté des Battlefield puisqu'ils proposent quelques véhicules et de vastes terrains de jeu. Il y a même des bots dans le mode Invasion pour renforcer son aspect massif.
Par ailleurs, les joueurs qui préfèrent la camaraderie à la compétition se régaleront avec le mode coopératif. Là aussi les cartes sont extrêmement vastes, tandis que les objectifs varient sensiblement d'une mission à une autre. "Profil Bas" propose à deux joueurs de rester discrets et de s'infiltrer de nuit dans une base ennemie afin de récupérer des objets radioactifs. "Zone défendue" nous demande de détruire des tourelles de défense antiaérienne distantes de plusieurs centaines de mètres les unes des autres. "Défenseur : Mont Zaya" nous impose de tenir face à plusieurs vagues d'ennemis tout en désamorçant des bombes. Et… c'est tout pour le moment, hélas ! En effet, seulement trois missions coop sont disponibles au lancement du jeu. C'est l'un des rares reproches que l'on peut faire au pan multi, avec peut-être la non-disponibilité en standard de certains opérateurs (qui sont grosso modo des skins pour les joueurs). Ainsi, les apparences de Ghost, Price, Soap et Farah semblent réservées pour l'heure aux possesseurs du pack Red Team 141 présent dans la Vault Edition du jeu, tandis que le samouraï Oni est réservé aux joueurs PlayStation.