Ça, c'est pour la trame narrative, mais en termes d'intérêt, la grande force de Ghost of Yotei, c’est son approche de l’exploration, qui se veut toujours plus organique, plus fluide, en poussant les joueurs à se laisser perdre dans l'open world, mais sans jamais les contraindre. Ici, pas de mini-map surchargée ni de checklist stérile, on les sons et son instinct. On ne sait pas si le vent sera toujours de la partie, mais il n'a pas été mis en avant dand tous les cas. Autre chose très intéressant, c'est que Atsu n’est ni samouraï, ni ninja, c’est davantage une mercenaire solitaire, et ça se ressent dans le gameplay, ou du moins le système de combat qui se veut plus varié dans ses situations, puisque Astu pourra faire usage de nombreuses armes. Katana, naginata, saragama, double sabres ou l’énorme odachi, chaque arme possède ses avantages et sa façon d'abattre l'ennemi. S'il peut toujours désarmer les ennemis, Atsu peut elle aussi perdre son arme face à un coup trop violent.
Plus surprenant, on s'aperçoit qu'il sera posible de retourner dans le passé tourmenté d'Atsu et à certains moments clés, par exemple lorsqu’Atsu pose le pied sur les vestiges de sa maison d’enfance, une simple pression sur une touche suffira à faire basculer le jeu dans un souvenir. Le décor se transforme, le temps s'efface, et l'on incarne alors la jeune Atsu, encore entourée des siens, avant que tout ne revienne comme avant.
Mais Ghost of Yotei puisera aussi sa force dans sa représentation cinématographique, puisque le jeu se veut être aussi un hommage vibrant aux classiques du cinéma japonais. On y retrouve le mode Kurosawa du premier épisode, avec sopn noir et blanc granuleux, mais aussi deux nouvelles propositions visuels et sonores : un mode inspiré par 13 Assassins de Takashi Miike, caméra resserrée, combat au ras du sol, sang et boue projetés comme dans un rêve fiévreux ; et un autre, dirigé par Shinichiro Watanabe (Samurai Champloo), qui injecte une bande-son lo-fi japonaise inédite, envoûtante, presque anachronique, mais terriblement classe.
Autre changement majeur, le menu du journal a été remplacé par des camps, et c’est là qu’on rencontre les membres de notre meute, qu’on échange avec d'autres ronins, qu’on cuisine ou qu'on joue du shamisen. Ces refuges deviennent les points d’ancrage narratifs et logistiques du jeu, où les personnages viennent à nous, et non l’inverse. Même la gestion des quêtes et des marchands devient incarnée, vivante. Autrement, il faut savoir aussi que le loot n’est pas oublié : armures, charmes, objets rares et personnalisations cosmétiques permettent d’affiner son personnage. Enfin, impossible de ne pas évoquer la musique, signée Toma Ooa, qui mêle instruments traditionnels et inspirations occidentales, pour un résultat aussi atypique et dépaysant. La sortie de Ghost of Yotei est prévue le 2 octobre, exclusivement sur PS5.