USA : Joe Biden avertit l'industrie du jeu vidéo

Pas de panique : Joe Biden est bien conscient qu'il n'existe aucun lien entre les jeux vidéo et la tuerie de Newtown qui a fait 26 morts le mois dernier, dont une vingtaine d'enfants. Mais lors de la réunion durant laquelle il a échangé quelques mots avec certains représentants de l'industrie vidéoludique, le vice-président des Etats-Unis leur a bien fait comprendre que l'opinion publique, elle, restait convaincue que des titres véhiculant la violence avaient forcément un impact sur les joueurs. C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé la chercheuse Cheryl K. Olson à nos confrères de Gamasutra. "Je pense que le message était que le secteur du jeu vidéo avait besoin de trouver un moyen d'améliorer son image, a-t-elle expliqué. Il [Joe Biden] a dit que même si le verdict de la Cour suprême vous est favorable, si la loi est de votre côté, cela ne veut pas dire que l'opinion publique l'est aussi. Il a dit également qu'il ne pensait pas qu'il y avait un lien entre les jeux vidéos violents et la violence dans la vie réelle, et que si des recherches venaient à le démontrer, cela aurait finalement une influence minime par rapport à d'autres facteurs".

JOE BIDEN PRÉVIENT L'INDUSTRIE DU JEU VIDÉO

En fait, Joe Biden estime que la mauvaise réputation du jeu vidéo est semblable à celle du tabac. "Je pense que de son point de vue, les gens considèrent les jeux vidéo comme la cigarette, dans le sens où ils croient que vous cachez des études qui suggèrent que les jeux vidéo sont mauvais, et que vous commercialisez un produit que vous savez dangereux", avance Christopher Ferguson de Texas A&M. Le vice-président et sa commission ont remis toute une série de mesures préventives au président Barack Obama, et aucune d'elles ne préconise une restriction particulière touchant le jeu vidéo. En revanche, le gouvernement américain explique qu'un meilleur contrôle de la circulation des armes est nécessaire pour lutter contre la violence, ce qui explique pourquoi l'interdection des armes d'assaut, des vérifications renforcées pour les propriétaires des armes et un contrôle drastique des chargeurs à grande capacité figurent tout en haut de la liste.

LE CONTRÔLE DES DES ARMES AUX USA VA ÊTRE RENFORCÉE

Au cours de ce meeting auquel ont participé John Riccitiello (président d'Electronic Arts), Mike Capps (ex-président d'Epic Games) Robert Altman (président de ZeniMax Media, la société qui possède Bethesda Softworks et id Software) ou encore Eric Hirshberg (président d'Activision Publishing), chacun a été invité à prendre la parole quelques minutes afin d'exprimer son avis sur le sujet. "Une personne a dit que leurs jeux étaient une forme d'art, et que nous ne devrions pas être ici à parler de risques ou de bénéfices, car ce n'est pas de ça dont il est question, a affirmé Cheryl K. Olson sans pouvoir se souvenir de la personne dont il s'agissait. Une autre à dit : 'Je suis parent et je pense que nos produits sont de bons produits. Je ne pense pas qu'ils choquent les gens. Donc s'il y a quelque chose que nous pouvons faire pour réduire les risques de violence, je veux le savoir'". Pour sa part, la chercheuse a suggéré l'activation d'options qui permettent de supprimer ou, au moins, d'atténuer les scènes violentes dans les jeux, comme c'est le cas en Australie ou au Japon. "Ces options ne sont jamais appliquées ici", a-t-elle fait remarquer.

JOHN RICCITIELLO, LE PRÉSIDENT D'ÉLECTRONIC ARTS

En tout cas, s'il y a un point sur lequel tout le monde semble s'accorder, c'est sur la nécessité de mener des recherches qui seraient bénéfiques à tous, à conditions qu'elles soient menées en collaboration avec la Maison Blanche. "Si l'industrie du jeu vidéo les menaient dans son coin, elles n'auraient bien évidemment aucune crédibilité, a ajouté Cheryl K. Olson. Mais si elle travaillait de concert avec le pouvoir exécutif, alors oui, cela pourrait aboutir à quelque chose. Et certaines personnes présentes étaient d'accord". En plus de montrer les aspects positifs du jeu vidéo, ces études pourraient dans le même temps réduire en bouillie les préjugés et déplacer le débat sur des points réellement sensibles. Plutôt une bonne chose, non ?