Présenté comme l’un des titres majeurs de cette année 2025, MindsEye cristallise une attente singulière : celle du retour de Leslie Benzies, ancien Président des studios Rockstar North et producteur de tous les GTA, jusqu'au 5 y compris, désormais à la tête du studio Build a Rocket Boy. Alors que son jeu doit sortir en juin prochain, le gameplay était encore quelque chose de mystérieux, mais aujourd'hui, pas moins de 9 minutes de gameplay ont enfin été révélées. Toutefois, derrière le vernis cinématographique et une maîtrise technique certaine, le jeu dévoile aussi des choix de design qui interrogent, notamment sur le terrain du gameplay.
L’univers de MindsEye, planté dans la mégalopole désertique de Redrock City, déroule tous les marqueurs d’une dystopie cyberpunk classique : surveillance généralisée, corporations tout-puissantes, IA omniprésente. Visuellement, le travail semble plutôt correct, mais sans véritable approche artistique distincte ; certains diront générique. Sur le fond, l’ambiance évoque une macédoine de références déjà vues. Mais là où le bât blesse réellement, c’est sur le plan ludique. Les phases d’action à la troisième personne sont assez quelconques, animées avec une sensation old school. Les systèmes de couverture, les fusillades et les déplacements rappellent également un TPS standardisé, sans la moindre fulgurance mécanique. Même le compagnon drone, censé introduire une couche tactique, se contente d’un rôle d’assistant passif, loin des promesses d’une IA partenaire véritablement stratégique. Les séquences de poursuite en voiture, bien que visuellement musclées, manquent de tension et de réactivité, renforçant cette impression générale de produit calibré, presque trop poli pour surprendre, sans oublier ces bagnoles qui glissent comme les bolides de Watch Dogs, et ce n'est pas un compliment...
L’histoire, centrée sur Jacob Diaz et son mystérieux implant neuronal, déroule ses rebondissements avec sérieux, mais peine à échapper aux poncifs du genre : perte de mémoire, passé militaire trouble, conspiration globale. Tout est en place pour un bon thriller interactif… mais sans la touche de subversion ou de dérèglement narratif qui aurait pu l’élever. Evidemment, il est trop tôt pour condamner le jeu, il s'agit juste de quelques minutes de gameplay, mais il est vrai que le ressenti n'a rien d'extraordinaire. Il faudra attendre le 10 juin prochain pour savoir si la version finale saura transcender ces limites et proposer autre chose qu'un jeu convenu au gameplay déjà vu mille fois.