C’est encore une mauvaise nouvelle qui secoue l’industrie du jeu vidéo : Electronic Arts vient d'annoncer le licenciement de 300 à 400 employés, dont environ 100 chez Respawn Entertainment, le studio californien à l’origine des franchises Titanfall, Apex Legends et Star Wars Jedi. Cette information, on la doit à Jason Schreier qui a mené son enquête et publié un papier dans les colonnes de Bloomberg. Mais au-delà des chiffres, c’est surtout l’annulation d’un nouveau projet Titanfall - nom de code R7 - qui marque un tournant douloureux pour les fans de la série. Le projet R7, décrit comme un "extraction shooter" en phase d’incubation, devait marquer le retour de l’univers Titanfall après des années d’absence. Mais dans le cadre d’une restructuration stratégique, EA a décidé de l’annuler, tout comme un second projet interne non dévoilé. Respawn a confirmé sur ses réseaux sociaux avoir mis fin à ces deux initiatives en précisant avoir procédé à des "ajustements ciblés" sur ses équipes.
Titanfall R7 : un projet avorté avant même d’exister
Ce n’est pas la première fois que Titanfall est sacrifié sur l’autel des priorités économiques. En 2017 déjà, Titanfall 3 avait été annulé au profit d’un certain Apex Legends, devenu depuis un mastodonte du free-to-play. Ironie du sort, cette décision avait été prise en interne, sans en informer EA pendant six mois, selon les aveux de Mohammad Alavi, ancien narrative lead du projet. Depuis, la franchise Titanfall semble condamnée à l’hibernation. Le premier opus a été retiré des stores en 2022, et Titanfall 2, bien que toujours jouable, souffre de problèmes de serveurs récurrents. Les fans, eux, continuent d’espérer un retour, mais les signaux envoyés par Respawn sont de plus en plus faibles.
Respawn : recentrage sur les valeurs sûres
Malgré ces turbulences, Respawn assure rester concentré sur ses piliers actuels. Le studio poursuit le développement de Star Wars Jedi et maintient le cap sur Apex Legends, qui continue d’attirer une large communauté. Des membres de l’équipe Titanfall ont été réaffectés à d’autres projets EA, notamment le jeu Iron Man chez Motive et la franchise Battlefield. Daniel Suarez, ancien SVP des opérations, a été promu General Manager de Respawn et reporte désormais directement à Vince Zampella, cofondateur du studio. Une réorganisation qui vise à stabiliser l’entreprise après cette série de décisions difficiles.
Avec l’annulation de R7 et les licenciements massifs, c’est une page qui se tourne pour Respawn et pour les fans de Titanfall. La franchise, qui avait su allier innovation et nervosité, semble désormais reléguée au rang de souvenir. Un destin cruel pour une série qui, malgré ses qualités, n’a jamais su trouver sa place dans un marché dominé par les blockbusters et les modèles économiques changeants. Le rêve d’un Titanfall 3 s’éloigne un peu plus, laissant place à une réalité plus pragmatique : celle d’un studio qui, pour survivre, doit faire des choix.