Avec The World Before, Microids s’est évertué à ne pas réitérer les erreurs commises en 2017 avec Syberia 3, sorti à la hâte sur trois supports en même temps : PC, PS4 et Xbox One. Pétri de bugs et de problèmes de contrôles, le jeu avait essuyé les plâtres d’un développement pas tout à fait terminé. Pour redorer le blason de sa licence la plus prestigieuse, Microids a fait les choses en plusieurs étapes cette fois-ci. Tout d’abord une sortie sur PC fignolée aux petits oignons (avec report de trois mois pour faire les choses bien), un portage sur PS5 et Xbox Series en fin d’année, et une sortie programmée pour 2023 (sans plus de précisions) pour les versions Nintendo Switch, PS4 et Xbox One. Microids prend son temps, quitte à demander à sa communauté de beaucoup patienter, mais c’est aussi ça le prix à payer quand on essaie d’atteindre un certain degré de qualité. Un choix coûteux pour Microids mais payant in fine, puisque ces éditions sur PS5 et Xbox Series sont l’exacte réplique du jeu PC sorti il y a huit mois.
Visuellement, le jeu est tout aussi réussi, grâce notamment à sa chouette direction artistique, appuyée par la beauté de ses paysages. Qu’il s’agisse de décors enneigés, des mines de Sybérie, de ces forêts transpercées par une belle lumière, ou dans un milieu plus urbain, Syberia The World Before nous a graphiquement surpris plus d’une fois, au point parfois de s’arrêter pour contempler les jolis environnements. Un joli rendu appuyé par son histoire qui alterne entre deux périodes distinctes (passé et présent), où l’architecture européenne des villes et ce soupçon d’ambiance steampunk provoque une certaine fascination, il faut bien l’avouer. Certes Syberia s’éloigne de son côté fantastique habituel pour un univers plus réaliste, mais on ne perd clairement pas au change. Les personnages, très corrects dans l’ensemble, manquent en revanche de souplesse dans leurs déplacements, avec parfois des positions trop figées, surtout chez les PNJ. Evidemment, on ne leur demande pas de vaquer à leurs occupations comme dans un open world, mais leur offrir quelques animations n’aurait pas été du luxe non plus. Il est vrai en revanche que certains personnages manquent cruellement d’émotions au niveau de leurs expressions faciales, là aussi trop raides pour un jeu de 2022. Rien de bien dramatique la plupart du temps, mais dans les séquences où la surprise, la colère et l’émotion doivent transparaître à l’écran, ça peut fortement jurer.
En arrivant sur consoles, Syberia The World Before doit évidemment se confronter au test des contrôles et force est de constater que le résultat est probant.
En arrivant sur consoles, Syberia The World Before doit évidemment se confronter au test des contrôles et force est de constater que le résultat est probant. Bon, on ne va pas vous la faire à l’envers, le jeu était déjà compatible avec une manette sur PC et on retrouve les mêmes commandes qui s’adaptent d’ailleurs mieux avec un controller que le duo clavier-souris. En effet, avec une série qui a évolué dans son approche, puisqu’il ne s’agit plus d’un point & clic à l’ancienne, mais un mixte avec un jeu d’aventures où l’on peut diriger complètement – et comme bon nous semble – son personnage, se servir d’un stick analogique est nettement plus efficace et grisant que de pointer une direction avec la souris. Pas de caméra libre évidemment, mais le stick droit permet de bouger l’angle de vue sur le côté, afin d’avoir un bel aperçu de l’ensemble. Pour le reste, le jeu reprend le système de caméras fixes et de changement d’angles de vue imposés comme c’était le cas dans les premiers Resident Evil. Pour la partie exploration où il est nécessaire de trouver les éléments du décor qui sont interactifs avec son personnage, le curseur se déplace assez rapidement, il faut juste prendre le temps de balayer toute les zones interactives pour ne rien manquer aux indices laissés par le jeu. Evidemment, c’est plus agréable à la souris, mais on s’y fait très aisément avec la manette. Pour ce qui est du reste, on vous renvoie vers notre test de la version PC, le jeu étant identique en tous points, hormis quelques légères chutes de frame-rate identifiées à certains moments du jeu, notamment dans des scènes où les pièces sont frappées par des – jolis – halo de lumière. Là encore, pas de quoi alerter tout Twitter pour en faire tout un drama.