Pensé pour les amoureux de l'exploration de donjons au petit goût de roguelike, Minecraft repose sur un fonctionnement de base très simple. Le joueur débarque dans un monde créé aléatoirement, que ce soit seul ou en multi, et doit utiliser tout ce qui l'entoure pour se construire armes, armures, murs, portes, bref tout l'attirail du survivant – de luxe - en milieu hostile. Car dès que la nuit tombe, des monstres surgissent et tentent d'éliminer votre pauvre avatar si celui-ci se prend à profiter d'une balade nocturne. Le rythme est donc plus ou moins binaire dans un premier temps, avec la mise à profit de la journée pour collecter des ressources et l'obligation de se terrer dès les derniers rayons du soleil. Et si les premières nuits se révèlent tour à tour effrayantes et ennuyeuses, le joueur apprend au fur et à mesure à exploiter la moindre minute. Des instants qui seront vite passés à creuser le sol fertile de cet univers étrange et peuplé de gros pixels, afin de dénicher des matériaux plus résistants que le bois ou la terre, et surtout d'explorer des grottes labyrinthiques, bien évidemment remplies de bestioles manquant de conversation. Les deux périodes de la journée finissent de fait par se confondre avec des mines exploitées nuit et jour et de longues périodes de crafting, axe central du jeu. S'il est possible de générer directement des outils en mélangeant ses éléments depuis l'inventaire, l'intérêt est de bâtir un établi qui autorise lui la fabrication d'objets plus complexes. A partir de cette étape, l'arbre de création explose littéralement et ce sont des dizaines d'items qui deviennent accessibles, des moins utiles – essentiellement décoratifs – au quasi vitaux – comme la nourriture ou l'équipement. Mu par l'imagination, Minecraft autorise également à son insu des bidouillages qui permettent de pallier à quelques carences en mobilier ou par exemple, avec un peu d'astuce, de se gratifier d'un habitat sous-marin. Un courant d'air créatif qui reste bien ancré dans cette version Xbox 360, qui casse pourtant l'aspect découverte totale qui fait toujours la force de l'édition originale sur PC.
Un creeper peut en cacher un autre
Il n'est désormais plus obligatoire d'expérimenter ou de fouiller dans les méandres du net pour concevoir un objet, ce dernier apparaissant dans une sorte d'arborescence dès que les conditions nécessaires à sa création sont réunies. Un souci d'accessibilité bienvenu pour les joueurs impatients et surtout bien adapté à la navigation à la manette, mais qui devrait freiner les transfuges du combo clavier-souris vers les boutons multicolores. Fluide et bien optimisé sur la machine de Microsoft, Minecraft fait en revanche des sacrifices sur le contenu avec l'absence totale des derniers ajouts PC, s'arrêtant grosso-modo à l'intégration de la météo. L'aspect survie reste donc assez anecdotique après quelques heures et quelques armures en fer générées, creepers mis à part, mais le côté fascinant de ce monde offert aux envies du joueur ressurgit régulièrement, au gré des découvertes et des panoramas. Certes cubiques, mais d'une beauté propre. Facilement jouable à la manette, ce qui n'était pas gagné, le jeu assure l'arrivée de joueurs "lambdas" avec une configuration de base proche de celle d'un FPS. Les filets de sécurité sont donc bien tendus et s'il est possible de se perdre,c 'est uniquement au niveau du choix graphique, qui malgré son parti-pris intéressant, risque de laisser de côté une partie du public. Clairement destiné aux nouveaux venus, grâce à une simplification du gameplay et à la présence d'un mode multi local plus convivial, Minecraft n'a pas égaré son âme et continue à parler à celle, issue de l'enfance, qui sommeille encore du côté de l'envie de créer plein de choses à partir d'une grosse boîte de possibilités. Et en cela, Mojang a parfaitement réussi son coup, sortant un sacré concept du chapeau de Notch.