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Death Stranding 2 : vers une suite plus grand public, moins radicale

Test Death Stranding 2 : une suite plus grand public, moins radicale
2025 marquera le retour de Hideo Kojima sur le devant de la scène, six après nous avoir offert Death Stranding, sans doute son oeuvre la plus personnelle, et la plus décriée aussi. Considéré comme un grand chef d’oeuvre pour certains, un jeu surcoté pour d’autres, le premier Death Stranding et sa proposition radicale n’a pas plus à tout le monde, il faut bien l’admettre, c’est soit noir, soit blanc, rarement de juste milieu. Il faut dire que le jeu ne fait rien pour faciliter la tâche au joueur, et c’est à lui d’appréhender l’univers de Kojima, pas l’inverse. Six après, Kojima a eu le temps de mûrir son propos, et de faire un point sur les ventes, correctes sans plus. Alors forcément, quand on décide de se lancer dans une suite et que la moitié des joueurs ont en fait un rejet, on tente justement de réajuster les choses, et notamment le gameplay. C’est ce qui s’est passé avec Death Stranding 2, dont on a le plaisir de vous faire découvrir à travers ses 22 minutes de gameplay, en 4K bien évidemment.



Lors de sa sortie en 2019, Death Stranding avait divisé. Certains y voyaient un jeu contemplatif fascinant, d’autres une œuvre inachevée. La première aventure de Sam Porter Bridges, incarné par Norman Reedus, oscillait entre solitude existentielle et besoin de recréer des liens dans un monde effondré. Le jeu abordait frontalement des thèmes comme la mort, l’au-delà et la nécessité de trouver un sens dans un univers fracturé. À travers le réseau chiral, les livraisons prenaient une dimension quasi mystique, ponctuées de silences pesants et de musiques planantes. Cette allégorie de l’isolement humain dans un monde en perdition résonnait comme une vision à la fois audacieuse et désespérée, mais surtout prophétique, puisque le jeu est sorti un an avant la pandémie du COVID qui a isolé la planète entière. Kojima est-il un prophète ? Pour certains apôtres qui le considèrent comme un dieu vivant, sans doute, mais le game designer japonais semble avoir capté pleinement l’esprit de l’époque post-pandémique.

Death Stranding 2 : On the Beach

SAM LE POMPIER

Alors que le premier jeu retraçait les efforts de Sam pour reconnecter une Amérique fragmentée, Death Stranding 2 déplace son intrigue à la frontière mexicaine. L’organisation Bridges a disparu du paysage, remplacée par un système automatisé nommé APAS, utilisant des véhicules sans pilote pour les livraisons. Sam vit désormais isolé avec sa fille Lou, mais il est rapidement rappelé à l’action par Fragile, personnage emblématique du premier épisode, incarné par Lea Seydoux qui l’entraîne dans une nouvelle mission. Il doit en effet rétablir le réseau chiral dans une région où la communication fait cruellement défaut. Cette nouvelle expédition s’ouvre de manière progressive, servant à la fois de tutoriel et d’introduction narrative, s’étendant désormais au-delà des frontières, notamment vers le Mexique et l’Australie. Parce que oui, le changement avec Death Stranding 2 sera aussi visuel. Fini les terres désolées et un peu monotones de l’Islande, cette fois-ci, on va voir du pays et des paysages bien plus variés. L’ambiance change oui, mais les fondements restent : la quête de connexion dans un monde toujours hanté par des forces surnaturelles et brisé par le temps. Et il faut bien l’admettre, visuellement, c’est assez stupéfiant, les paysages étant restitués avec un niveau de détail impressionnant : sol craquelé, dunes balayées par le vent, montagnes lointaines… La qualité graphique dépasse celle du premier jeu, tout comme la finesse des expressions faciales. Alors oui, les environnements sont souvent très vides, mais le Decima Engine, celui des studios Guerrilla, les développeurs de Horizon, fait encore des miracles.

Death Stranding 2 : On the Beach


PLUS MAINSTREAM, MOINS RADICAL

D’après les premiers hands-on des journalistes et vidéastes qui ont été invités par Kojima-san à se rendre dans ses locaux à Tokyo le mois dernier, Death Stranding 2 surprend par la fluidité de son gameplay, bien plus rythmé que dans le premier opus. Les décors, bien plus diversifiés, invitent à la découverte : entre déserts arides mexicains et terres australiennes hostiles, le jeu plonge le joueur dans des environnements vivants, changeants, marqués par des conditions extrêmes qui influencent directement la manière de jouer. Les livraisons, toujours au cœur du gameplay, gagnent en profondeur grâce à la personnalisation poussée de l’équipement : sacs modulables, véhicules adaptables, outils inédits… Autant d’éléments qui transforment la traversée en expérience tactique, stimulante, et moins pénible surtout. Mais on aura droit quand même à cette gestion des colis sur le dos. Death Stranding 2 sera une suite plus accessible et va tenter de séduire ceux qui ont été repoussé par la première proposition, à tel point que Kojima a prévu un résumé de l’histoire en introduction s’il le faut, avec en plus un glossaire interactif, le Corpus, qui va aider les nouveaux joueurs à suivre les nombreux termes et autres concepts nébuleux.

Death Stranding 2 : On the Beach

Le concept du premier Death Stranding reposait sur une structure à trois couches : l’équilibre lors des déplacements, la stratégie dans les combats et les interactions sociales. Cette logique perdure ici : le scanner Odradek continue d’indiquer les dangers du terrain, et la gestion du poids et de la stabilité reste cruciale lors des traversées. Les infrastructures – cordes, échelles, routes – sont toujours essentielles, mais avec des ajouts majeurs : les monorails font leur apparition, accélérant les trajets. Construire ces éléments nécessite de récolter des matériaux, rendant la logistique plus centrale qu’avant. En revanche, les environnements deviennent plus hostiles, avec des rivières élargies, tremblements de terre, tempêtes de sable, et un cycle jour/nuit en temps réel qui compliquent la progression. Ces éléments naturels interagissent directement avec le gameplay, rendant chaque expédition plus imprévisible.

Death Stranding 2 : On the Beach

En termes de combats, Death Stranding 2 se veut plus ambitieux aussi, avec une plus grande part à l’action. Le joueur peut désormais aborder les missions selon ses préférences : furtivité, action ou évitement pur. On peut même déposer son sac à dos pour gagner en agilité, sachant que les combats se montrent plus souples et semblent avoir été façonnés un peu à la manière de Metal Gear Solid 5. D’ailleurs, la dimension tactique est renforcée dans cette suite avec la marionnette Dollman qui permet d’observer les ennemis à distance. Les affrontements, autrefois accessoires, prennent ici une place plus importante. En plus des Mules, de nouveaux adversaires comme les Bandits ou Survivants Armés peuplent les bases ennemies. Les BT, pour Beach Things, qui sont ces entités surnaturelles, reviennent avec de nouveaux modèles plus dangereux.

Death Stranding 2 : On the Beach

Il y a aussi une nouveauté majeure : l’amélioration APAS. Ce système de compétences permet de personnaliser les capacités de Sam — qu’il s’agisse de combat, de déplacement ou de livraison. On peut désormais adapter Sam à son style de jeu, rendant chaque partie plus personnelle et stratégique. Le système permet aussi de réinitialiser les compétences, favorisant l’expérimentation, tout  comme le jeu va proposer quatre niveaux de difficulté, pour s’adapter à chacun.

Avec Death Stranding 2, Hideo Kojima prouve qu’il peut se réinventer sans renier son identité. Le gameplay a gagné en dynamisme, les critiques sur la lenteur du premier volet ont été prises en compte, mais l’essence du projet reste intacte. Il sera toujours question d’une réflexion sur l’humanité, ses liens et ses fragilités et ce besoin de se reconnecter. Reste à savoir maintenant si le grand public va adhérer à la proposition et pour cela, rdv le 26 juin prochain pour le verdict final.


Death Stranding 2 : On the Beach


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Death Stranding 2 : On the Beach

Jeu : Action/Aventure
Editeur : Sony Interactive Entertainment LLC
Développeur : Kojima Productions
26 Juin 2025

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