Depuis ses débuts, la série Mario Kart s’est toujours imposée comme une référence incontournable du jeu de course, mêlant vitesse, fun et compétitions déjantées dans des circuits fermés. Mais avec Mario Kart World, Nintendo franchit un cap inédit, en proposant pour la toute première fois un monde ouvert, ou plutôt interconnecté pour reprendre le terme officiel de Nintendo, où les joueurs peuvent littéralement conduire partout, même sur l’eau. Il n’y a donc aucune restriction sur la map, le joueur jouit d’une liberté totale ! Cette nouveauté bouleverse évidemment les codes établis et redéfinit complètement l’expérience Mario Kart, puisqu’à l’inverse des épisodes précédents qui étaient cantonnés à des circuits fermés, Mario Kart World invite désormais à l’exploration. Il ne s’agit plus seulement de s’affronter sur un tracé précis, mais de parcourir librement des paysages variés, parfois enchaînant plusieurs circuits connectés par des routes qui deviennent elles-mêmes des parties intégrantes des courses. Alors, je tiens à vous rassurer, il y a toujours des tracés en boucle dans Mario Kart World, mais très clairement, la grande nouveauté, c’est de composer soi-même son propre tracé pour y affronter jusqu’à 24 participants.
Par exemple, dans le mode ‘Course VS’, après avoir choisi son personnage, son bolide et le nombre de centimètre-cube, il est possible d’avoir le choix sur les circuits. On peut choisir ‘Tour’ pour faire des courses en boucle, ou petite nouveauté, l’option ‘Au choix’ vous permet de choisir votre tracé. En gros, une fois sur la map, vous pouvez choisir votre circuit de départ et à partir de ce dernier, vous n’aurez qu’à choisir le circuit d’arrivée. Par exemple là, vous choisissez Chutes Cheep Cheep comme point de départ, et ensuite, vous avez le choix entre Gouffre Pissenlit, Pic de l’observatoire, Alpes DK, Galion de Wario, Cité fleur de sel, etc etc. En fonction de la position du circuit sur la map, le tracé est plus ou moins long et ça va créer automatiquement une espèce de tracé transitoire entre chaque biome. On peut passer d’un monde urbain à un univers japonisant, ou la savane africaine, un milieu plus urbain, une jungle luxuriante, ou carrément s’envoler pour atteindre des circuits dans les cieux, c’est assez dingue. Et très clairement, c’est ça qui fait la force de ce Mario Kart World, avoir le sentiment de ne jamais refaire la course deux fois d'affilée. Etant donné que les circuits sont nombreux, que l’open world est super vaste, ça multiple d’emblée les possibilités et plus aucun tracé ne ressemble à un autre. Alors je vous dis pas que d’ici quelques années, après avoir retourné le jeu dans tous les sens, on finira par les connaître par coeur, mais là au lancement, c’est juste la folie en termes de variants. Et puis connaissant Nintendo qui risque d’enrichir le contenu via des DLC, y a moyen de continuer à maintenir cette sensation de grande variété. C’est d’autant plus vrai que Mario Kart World introduit pour la première fois le cycle jour nuit et météo dynamique. Résultat : une journée dure 24 minutes, avec des changements d’atmosphère. Le ciel change, la pluie s’abat sans prévenir, parfois provoquée par l’objet Éclair, ce qui ajoute du chaos visuel dans tout ce capharnaüm.
Mode Knock Out : du Battle Royale version karting
L’autre grande force de ce Mario Kart World, c’est évidemment le mode Knock Out, ou Survie ou VF. Il s’agit d’un mode inédit qui consiste à enchaîner des courses marathon avec des points de passage précis et des éliminations à chaque étape. Si vous ne vous classez pas assez haut, vous êtes sorti de la course et vous n’aurez que vos yeux pour pleurer et la caméra adversaire pour voir les autres adversaires se chamailler. Outre les adversaires classiques, il faudra aussi esquiver des dangers supplémentaires comme des véhicules lançant des Bill Balles ou des perturbateurs inattendus, notamment les frères Marto qui vont eux aussi créer des malus sur la route. La pression est évidemment constante et surtout, les tracés sont définis selon un rallye précis. Rallye turbo, rallye glace, rallye lune, rallye épines, rallye cerises, rallye gland, rallye nuage, et rallye coeur. Chacun de ces marathon est composé de 6 circuits et si vous jouez en multi, le choix se fait au nombre de votants. Et ensuite, c’est parti pour des courses explosives, endiablées et sacrément fun.
Ce qu’on peut constater avec Mario Kart World, c’est la taille des tracés, beaucoup plus larges qu’auparavant et c’est normal, puisque le jeu accueille jusqu’à 24 participants, il faut donc créer de l’espace. Mais ne croyez pas que toutes les routes sont amples, bien au contraire, il y a des moments où tout se resserre, avec en plus des obstacles qui viennent se dresser sur le chemin pour évidemment rendre les courses plus épiques. Ce qu’on peut aussi constater, c’est que ce Mario Kart World a augmenté son rythme de croisière, dans le sens où à chaque fois qu’on va se prendre un malus, se heurter à un obstacle, se faire dégommer par son prochain, ou même chuter dans le vide, on est très rapidement remis sur le droit chemin. L’idée est en effet de garder cette vivacité pour que les courses se terminent encore plus dans un mouchoir de poche, et en vrai, ça dynamise encore plus les parties.
24 joueurs en simultané : le chaos contrôlé
L’autre avantage d’avoir des circuits plus larges et qui donnent le sentiment de nous laisser partout où l’on veut, c’est qu’on va pouvoir jouer avec le level design. Grâce au saut chargé qui s’effectue en maintenant le bouton de saut, mais sans donner la moindre direction, on peut réaliser un saut plus haut que la normale et cela permet de jumper sur les bordures qu’on trouve un peu partout sur les tracés. Cela permet de glisser sur des rails, esquiver des attaques ou encore sauter sur des murs pour conduire dessus temporairement et accéder à des lieux inaccessibles de prime abord. D’ailleurs, enchaîner ces sauts ouvre la voie à des passages secrets et à des raccourcis. Autre nouveauté de Mario Kart World, il y a aussi la fonction Rembobiner qui donne la possibilité de revenir quelques secondes en arrière pour corriger une erreur, mais attention, vos adversaires continuent d’avancer normalement, ce qui peut vous pénaliser dans le classement. Très sincèrement, j’ai jamais utilisé cette fonction, encore moins en multi et je pense que Nintendo l’a pensé juste pour le mode solo et pour les jeunes joueurs, car pour les vétérans, il suffit juste de se rattraper en conduisant correctement.
Il y a aussi une nouveauté dont je voulais vous parler, c’est la nourriture dans le jeu, qui est en réalité un thème central de ce Mario Kart World. Vous allez trouver sur les circuits des espèces de sachets papier dans lesquelles on va trouver sur des plats inspirés de chaque région du monde, laissés dans les drive-ins appelés « Yoshi's », qui sont présents un peu partout sur la carte. Ces lieux sont thématisés selon leur environnement : par exemple, un Yoshi’s dans une région volcanique aura l’aspect d’un volcan et proposera une soupe fumante inspirée de Bowser. Mais au-delà de leur charme visuel, ces plats ont un rôle dans le gameplay, puisqu’ils donnent un boost, mais permettent aussi de débloquer les innombrables costumes du jeu. Il s’agira d’ailleurs que de bonus cosmétiques, rien d’autre.
LA BALADE DES GENS HEUREUX
On va passer maintenant au mode Balade, accessible à tout moment dans le jeu et qui permet d’accéder à tout l’open world sans aucune restriction. Dans les faits, Nintendo promet des centaines de missions secondaires à réaliser dans ce qu’on pourrait appeler un hub d’attente entre deux Grand Prix. C’est quelque chose que je n’ai pas encore pu tester en long, en large et en travers, mais j’espère que ce n’est pas juste un monde vide où l’on peut certes développer ses compétences de pilotage, sans avoir le stress de la compétition, mais pour ce que j’ai joué, c’était assez limité, assez pauvre et surtout super vide… Je compte évidemment sur Nintendo pour combler tout cela et que ce ne soit pas uniquement limité à du gamechat et des selfies entre potos. En revanche, la vraie déception pour moi, c’est le mode Bataille que tout le monde connaît. Il y a deux modes, le mode Ballon où il faut éclater les ballons des adversaires et le mode « Bataille de pièces » où il faut collecter un maximum de pièces avant la fin de la partie, sachant que les autres concurrents peuvent évidemment vous les faire perdre. Pourquoi j’ai été déçu ? Tout simplement parce que les maps qui sont proposées sont beaucoup trop grandes et qu’on peut passer des minutes entières à chercher un adversaire. On perd en rythme et très sincèrement, c’est le mode qui m’a le moins enthousiasmé, avec ce sentiment en plus que rien n’a évolué depuis plus de 10 ans, alors que le reste du jeu a su se moderniser. C’est dommage.
Ce qui est admiratif en revanche, c’est que techniquement, le jeu est ultra solide et que ça tourne en 60fps sans brancher. C’était déjà le cas sur Mario Kart 8 Deluxe, mais avec un visuel en 4K en docké, 24 participants, beaucoup plus d’effets visuels, ça aurait pu titrer la langue, mais ça se gère. En écran splitté en revanche, on tombe à du 30fps, ça se ressent évidemment, mais ça reste raisonnable. Il y a aussi la caméra qu’on a pu tester aussi, et qui permet d’afficher sa tête sur le circuit façon Mario Kart Arcade. C’est plutôt cool, même si parfois, ça a tendance à obstruer la visibilité, surtout si vous n’avez pas un grand téléviseur pour compenser. Malgré ces quelques écueils, Mario Kart Word va évidemment être le digne successeur de Mario Kart 8 Deluxe. Avec cette nouvelle formule de monde ouvert, ça ouvre de nouvelles perspectives et notre façon de jouer. J’espère que Nintendo saura continuer à enrichir le contenu comme il a su le faire, car les possibilités sont énormes et le fun illimité…