Il est peut-être encore trop tôt pour savoir si Borderlands 4 s’annonce comme un véritable nouveau départ pour la saga, mais la réception en demi-teinte de Borderlands 3, malgré les ventes énormes, ont fait cogiter Randy Pitchford et son équipe chez Gearbox Software. Forcément, quand la communauté préfère revenir à Borderlands 2, il y a forcément des questions à se poser et des remises en question à s’imposer. Il est donc question avec Borderlands 4 d’une certaine refonte de la formule, sans pour autant renier l’ADN si particulière de la licence. Première chose qui a été établie : la mise en place d’un monde ouvert, qui se veut massif, sans transition ou hub de transition et encore moi d’écran de chargement entre les zones et ne rigolez pas, c’est une première pour la série. A l’ère du ras le bol des open world, Borderlands ouvre enfin ses frontières et nous transporte surtout dans un monde nouveau.
Fini de ressasser les terres de la planète Pandora, dans Borderlands 4, on se rend à Kairos, une nouvelle terre d’accueil, très colorée, très peuplée aussi, mais qui est dominée par le Timekeeper, une figure autoritaire à la tête de l’Ordre, un régime oppressif qu’il va falloir renverser. Contrairement au chaos burlesque de Pandora, Kairos impose une atmosphère plus sérieuse, plus sombre aussi, mais rassurez-vous, l’humour n’a pas disparu, mais il a évolué depuis Borderlands 3. Fini l’ambiance pipi-caca, on revient à un humour plus caustique qui rappelle d’ailleurs les premiers Borderlands. Après attention, on n’est pas au bout de nos peine, puisque Claptrap n’a pas encore pointé le bout de sa toile froissée, et on n’est pas à l’abri qu’il parte dans le même délire que sa version au cinéma. Restons sur nos gardes. En attendant, le ton se veut plus posé, sans jamais virer sérieux. C’est un Borderlands qui a vieilli, mais pas trop. Ce qui ne change pas en revanche, c’est la direction artistique assez fidèle à elle-même, avec du cel-shading outrancier à fond les ballons qui ne plaira d’ailleurs pas à tout le monde c’est sûr, mais au moins le jeu assume sa DA tranchée et qui détonne. Malgré un côté baroque dans ses paysages, Borderlands 4 va proposer une grande variété dans ses environnements, avec des plaines verdoyantes, des forêts sauvages, et bien sûr des complexes futuristes. On imagine que Gearbox Software nous a prévu d’autres surprises, mais il va falloir attendre la sortie du jeu pour en avoir le coeur net.
Mais venons-en au gameplay, puisque là aussi, les développeurs texans, et ses nombreux studios sous-traitants, ont pas mal fait évoluer les choses et c’est peut-être dans la mobilité que Borderlands 4 a trouvé sa meilleure idée. Grappin, double saut, glissade au sol : tout y est pour que les déplacements soient plus fluides, plus nerveux. Et c’est vrai que nos premiers pas dans Borderlands 4 offrent plus de dynamisme qu’auparavant. Seul souci, sur les 4h de jeu qu’on a pu tester, le level design n’était pas vraiment adapté à ces changements de postures. On aurait aimé plus de verticalité par exemple, mais les environnements sont pour le moment très plats dans leur construction. Il y a bien quelques éléments qui permettent de prendre un peu d’altitude ou d’éviter les ennemis en passant par les airs, mais j’ai comme l’impression que le grappin n’a pas été pensé dès le départ, mais rajouté en cours de route. Je peux très bien me montrer et j’attends que le jeu me prouve le contraire, mais sur les 4h de jeu, c’était assez flagrant. L’autre grande nouveauté qui change la vie et qui s’adapte forcément à cette structure de monde ouvert, c’est l’introduction du Digirunner, un hoverbike que l’on peut invoquer n’importe quand, n’importe où et à volonté et qui se manie plutôt bien.
Autre preuve que Borderlands 4 se veut un jeu plus mâture et plus évolué aussi, c’est la nouvelle philosophie qui entoure le système de loot. On oublie l’abondance du loot, cette suite veut que les objets qu’on récolte soient plus rares, mais qu’ils aient plus d’importance. Cela dit, on est quand même très content quand un boss dégueule de loot une fois qu’on l’a dégommé, seul ou à plusieurs. D’ailleurs, il faut savoir que la gestion du loot a été entièrement fluidifiée. Les munitions et objets sont automatiquement ramassés en passant dessus, et les récompenses de mission s’ajoutent directement à l’inventaire, sans qu’on se prenne la tête. Les puristes vont sans doute crier à la casualisation d’un système, mais personnellement, je trouve qu’il s’agit d’une relecture plus moderne d’une formule parfois restée figée dans le passé. Borderlands 4 reste un looter-shooter attention, mais il adopte une approche bien plus fluide et contemporaine. Le système d’armes a lui aussi été revu : en plus des butins uniques, il est désormais possible de moduler ses armes en combinant des pièces de différents fabricants. Cette personnalisation promet une approche plus stratégique du combat, surtout face à une IA plus agressive qu’auparavant.
La coopération reste évidemment l’intérêt premier de l’expérience Borderlands, et cet épisode 4 apporte une vraie fluidité dans ses systèmes et sa navigation : lobby simplifié, matchmaking rapide, missions adaptées, et surtout une navigation assistée grâce à un système d’indication, le fameux Echo Path, qui éviter les errances inutiles. Mais l’expérience solo n’a pas non plus été négligée et si jamais vous êtes sans ami, il est possible de s’appuyer sur des compagnons IA qui offrent une couche tactique bienvenue, notamment lors des boss ou des affrontements en meute, sachant que pour le boss qu’on a affronté lors de notre démo, les nouvelles mécaniques de mouvement et de combat avaient prises en compte. Il y avait 2 classes jouables lors de notre session de démo, à savoir Vex et Rafa et chacun proposait un gameplay suffisamment différent pour se dire qu’il y a une vraie réflexion dans le choix du personnage avant de se lancer dans le jeu. On aura toujours droit à un arbre de compétences structuré avec cette fois-ci des sous-compétences qui modifient en profondeur les aptitudes principales, ce qui présage un gameplay modulable, capable de s’adapter à tous les styles de jeu.
Du peu qu’on a pu tester, on a compris que Borderlands 4 ne cherche pas à tout bouleverser, mais propose de vrais changements pour que la formule donne le sentiment d’une vraie évolution. Gameplay plus vif, loot plus quali, écriture plus sérieuse, ambitions mieux maîtrisées, c’est aussi une suite qui s’annonce plus respectueuse de son héritage et qui a surtout pris en compte les retours de sa communauté. Est-ce ce sera suffisant pour en faire l’épisode ultime de la série ? Réponse le 12 septembre prochain pour le verdict final.