Commençons par mettre un peu de contexte autour de ce Avatar Frontiers of Pandora. Première chose à savoir : le jeu est développé par le studio Ubisoft Massive, connu il n'y a encore pas si longtemps sous le nom de Massive Entertainment, les développeurs de la série The Division. D'ailleurs, comment le titre d'Ubisoft se situe-t-il par rapport au film de James Cameron ? Il s'agit d'une histoire originale et elle se place entre le 1er et le 2è film La Voie de l'Eau. On va en effet incarner un personnage Na'Vi complètement original (une femme dont le nom n'est pas connue ; du moins pas durant notre session de preview), qui a été arrachée de son peuple et prise en otage par les Humains et la RDA. Leur but derrière ce rapt ? Façonner des Na'Vi prisonniers pour en faire de nouveaux alliés afin qu'ils se retournent contre leur propre peuple. Mais une bataille va changer les plans et obliger notre personnage à se faire cryogéniser. Ce n'est que 15 ans plus tard qu'elle va donc se réveiller dans un Pandora transformé et apprendre à retrouver ses racines et sa culture.
Avec Avatar Frontiers of Pandora, Ubisoft avait pour objectif de montrer d'autres contrées de Pandora. Manque de bol, le développement a pris un retard considérable et le jeu arrive donc un an après le Avatar 2 de James Cameron. On se demande bien quel aurait été le destin du jeu s'il était sorti en décembre 2022, en même temps que le dernier raz-de-marée au box office ? On ne le saura jamais, mais il est certain que si les sorties avaient été simultanées, Ubisoft aurait vendu bien plus de copies. Mais ne remuons pas le couteau dans la plaie pour Ubisoft, qui nous propose ici de visiter virtuellement Pandora. Et justement, s'il y a bien une chose qui est particulièrement réussie dans ce Avatar Frontiers of Pandora, c'est bien la planète Pandora, qui est magnifiquement retranscrite à l'écran. La reproduction de la planète des Na'Vi est une franche réussite. Alors certes, techniquement, ce n'est pas exceptionnel et l'on voit bien que le moteur utilisé commence déjà à dater, surtout après Alan Wake 2 qui a mis une gifle monumental à beaucoup de monde, mais si techniquement, Avatar Frontiers of Pandora reste correct sans plus, la direction artistique et la richesse des environnements arrivent à faire parfaitement illusion. On vous laisse admirer le résultat dans notre preview vidéo, mais les décors sont fournis, détaillés, ultra variés et nous donnent littéralement l'impression d'être dans le film de James Cameron. Les couleurs explosent de partout, la flore est d'une richesse assez dingue et on retrouve de nombreuses plantes qu'on avait pu apercevoir dans les films de James Cameron. Histoire d'apporter un peu plus de réalisme et de coller aussi aux films, les développeurs n'ont pas hésité à pousser au maximum la gestion du vent dans le jeu. Les arbres et les plantes bougent de partout, et ces effets donnent ce sentiment next gen', rappelant par la même occasion un certain Horizon Forbidden West.
Peut-être que vous le savez déjà, mais précisons-le tout de même : Avatar Frontiers of Pandora est bel et bien un open world, un énorme monde ouvert dans lequel on pourra se balader librement, et ce dernier présente plusieurs biomes uniques qu'on va pouvoir parcourir à dos d'Ikran. Durant notre session de jeu, on s'est contenté de suivre la trame principale et on est resté essentiellement dans la forêt de Kinglor, qui se situe à l'ombre de gigantesques montagnes flottantes. C'est là où vit la tribu des Aranahe, un clan de tisserands qui vont nous apprendre à chasser et à voler. Parmi les passages les plus mémorables de notre session, on se rappelle du passage où il fallit suivre un Ikran dans ces montagnes pour l'apprivoiser. Visuellement comme musicalement, ce fut un vrai moment de plaisir, avec cette sensation de grandeur, de vertige mais surtout de liberté. C'est peut-être sur cet aspect que le titre d'Ubisoft Massive impressionne, puisqu'il se dégageait une vraie belle atmosphère dans le jeu avec une sensation de dépaysement garanti, comme quand on regarde les films de James Cameron. Bien sûr, Ubisoft Massive promet des environnements différents et variés selon les zones de Pandora qu'on va visiter, et c'est évidemment à dos d'Ikran qu'on se déplacera plus facilement. Il sera aussi possible d'apprivoiser un Equidius (ces chevaux à 6 pattes) un peu plus tard pour se déplacer plus rapidement sur terre, mais on n'a pas pu les tester dans notre session. D'ailleurs, impossible de vous dire si on récupère le cheval avant ou après l'animal volant...
"Piloter" son Ikran était d'ailleurs assez plaisant et il est possible de faire pas mal de choses quand on est en train de voler. On peut en effet piquer des accélérations, faire des tonneaux (façon Starfox) pour éviter les tirs ennemis, regarder librement autour de soi, tirer avec ses armes, nourrir son Ikran pour le soigner et bien sûr faire usage de ses sens Na'vi décuplés pour repérer les points d'intérêt. Il n'y a pas de restrictions quand on est à dos d'Ikran, on peut vraiment se balader où l'on a envie. D'ailleurs, les développeurs ont été malins, ils ont placé un brouillard de guerre au sol, sans doute pour éviter le clipping et autre popping d'objets disgracieux. A moins que ce brouillard de guerre ne soit présent qu'à des moments précis de la journée, comme le matin pour simuler une brume, mais on en doute très fortement... Cela dit, quand on se rapproche du sol, ce brouillard s'estompe puis disparaît, soyez rassuré. Tenez, petit détail fort appréciable : la façon dont l'Ikran atterrit, avec cette animation très cool où il bat fortement des ailes, donnant le sentiment d'un atterrissage dynamique et naturel. A noter également qu'il sera possible de siffler son Ikran pour qu'il vienne à notre rencontre, ce qui permettra de gagner un temps considérable puisqu'on ne sera pas obligé de se rendre au point où on l'a laissé. Bien sûr, il existe un arbre de compétences pour son Ikran et au fil de l'aventure, il est possible de faire évoluer ses capacités, mais aussi le personnaliser de façon cosmétique pour le rendre unique et selon ses goûts à soi.
Au niveau des combats et des gunfights, le jeu promet aussi pas mal de variété. Car en tant qu'enfant des deux mondes, il est possible de maîtriser plusieurs styles de combat, avec des armes à feu issues de la RDA, c'est-à-dire du clan des humains, ou via l'arsenal créé par les Navis, certes plus rudimentaires, mais en réalité plus efficace et plus puissant que tirer des balles. Car il ne faut pas oublier qu'un Na'vi est plus grand, plus fort et plus résistant qu'un être humain lambda et il ne faut pas avoir peur d'aller à la confrontation au corps-à-corps, notamment face aux gros méchas qu'il est possible de déglinguer à mains nues.
D'ailleurs, c'est aussi une façon d'économiser ses munitions car le jeu ne permet pas de ramasser les flèches sur les cadavres, ce qui j'admets est une sacré aberration... Toujours est-il que les affrontements sont plutôt plaisants et on a pu tester l'infiltration d'une base de la RDA pour aller récupérer des données ou saboter des pipelines. D'ailleurs, il est préférable de prendre le temps de répérer les lieux pour avoir une meilleure vue d'ensemble avant de passer à l'assaut, d'autant qu'en faisant usage du sens des Navi, il est possible de scanner une zone pour répérer le nombre d'ennemis, leur différents patterns et repérer aussi leurs points faibles.
Le jeu propose d'ailleurs plusieurs approches et il est possible de se la jouer plus furtif si on n'est pas un adepte du rentre-dedans. Mais malheureusement, l'IA des ennemis dans le jeu est encore un point faible, et tout comme le dernier Assassin's Creed Mirage, il suffit de s'amuser avec le jeu pour constater que les soldats humains ont une IA très limitée pour ne pas dire défaillante. Ils ne voient pas grand-chose, oublient vite aussi qu'ils sont à la recherche d'un intrus, mais contrairement à Assassin's Creed Mirage où il s'agissait d'un vrai gros problème car c'était le coeur du gameplay, pour Avata Frontiers of Pandora, il est possible de ne pas s'attarder sur cette défaillance. Cela dit, Ubisoft et l'infiltration, ce n'est toujours pas la panacée... L'objectif est donc de détruire les différentes installations de la RDA pour permettre à Pandora de retrouver sa nature, et ses combats se feront aussi pied sur terre que dans les airs. Parmi les mécaniques de gameplay appréciables et repris d'autres productions d'Ubisoft comme la série Far Cry, il est possible de profiter de ce que la nature de Pandora a à offrir. Des fruits, des plantes, des ressources à récolter qui vont pouvoir crafter, fabriquer des objets pour ses armes et ses équipements. Mais il y a aussi des ingrédients pour cuisiner et préparer des repas pour prendre des forces et se soigner lors de combats, que ce soit pour son Navi ou son Ikran. Il y a donc un aspect light RPG à prendre en compte, ce qui était plutôt amusant, sachant que certains fruits nécessitent une petite manipulation de la manette pour être ramassés. De manière globale, il va falloir scanner pas mal les environnements autour de soi, pour trouver plein de petites choses à ramasser, des collectibles, mais aussi trouver son chemin, avec des plantes à "activer". Car il est de bon ton de rappeler que la nature de Pandora est connecté à Eywa, cette mère nature avec laquelle il sera possible d'interagir via une plante spéciale le tarsyu et permettra ainsi de développer ses capacités physiques. Être plus rapide, plus agile, plus résistant, améliorer son double-saut, parce que oui, il y a un double-saut dans le jeu et c'est franchement une bonne idée, mais aussi devenir un meilleur chasseur.