Avant d'ajouter : "La chose la plus simple à faire aurait été de concevoir une PlayStation 2.5 ; une sorte de version améliorée de la console qui aurait permis de conserver le même cap. Au lieu de ça, la PS3 sortait vraiment des sentiers battus. Je pense qu'elle disposait d'une excellente technologie qui continue d'être appréciée aujourd'hui. Mais à l'époque, en raison du processeur Cell et de toute cette technologie propriétaire, il était compliqué de développer sur la console, et il était également compliqué de l'assembler. Les coûts de production étaient vraiment élevés. Lorsque le prix fut dévoilé, tout le monde [au sein de Sony Interactivement Entertainment] savait qu'il ne s'agissait pas d'un tarif abordable. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, Sony perdait énormément d'argent, même en vendant la PS3 à ce prix-là".

Tout le monde se souvient, sans doute, de la péniche brandée Xbox 360 qui passait - en guise de pied de nez - devant le lancement raté de la PS3 au pied de la Tour Eiffel. Un condensé de tous les déboires que Sony Computer Entertainment connaissait avec sa nouvelle machine. "C'était le pire scénario que l'on pouvait imaginer, a expliqué Jack Tretton. La Xbox 360 était déjà sortie, votre console coûtait plus cher que prévu, votre catalogue n'est pas aussi fourni que vous auriez voulu ; tout ça annonçait une courbe d'apprentissage en termes de jeux et d'efficacité de fabrication. Bref, un certain nombre de challenges se dressaient face à nous dès le lancement de la console".
Quand on sait que Jack Tretton fut nommé président de Sony Computer Entertainment deux mois avant la commercialisation de la PS3, ça ressemblait plutôt à un cadeau empoisonné. "C'est comme être désigné capitaine du Titanic juste avant qu'il ne heurte l'iceberg", a-t-il plaisanté. Malgré des débuts catastrophiques, la PS3 a fini par dépasser la Xbox 360 en termes de ventes alors qu'elle est sortie un an plus tard ; une histoire qui se répète aujourd'hui avec la Xbox One et la PS4.
