JeuxActuJeuxActu.com


Test également disponible sur : PS5

Test Clair Obscur Expedition 33 : le J-RPG français qui fait trembler le Japon ?

Test Clair Obscur Expedition 33 : le J-RPG français qui fait trembler le Japon ?
La Note
17 20

Difficile de ne pas être impressionné par Clair Obscur Expedition 33, ne serait-ce que pour l’ambition folle qu’il porte à bout de bras. Premier jeu d’un jeune studio montpelliérain composé d’une trentaine de développeurs, Sandfall Interactive livre ici une œuvre qui dépasse largement les attentes d’un simple "premier essai". En revendiquant haut et fort une identité artistique singulière, le jeu pose dès ses premières minutes un cadre esthétique fort, atypique, presque dérangeant dans sa beauté tourmentée. L’univers, entre cauchemar surréaliste et rêve éveillé, ne ressemble à rien de ce que l’on voit actuellement sur la scène du J-RPG. C’est une proposition unique, aussi audacieuse que maîtrisée, qui n’a pas peur de puiser dans des références comme Final Fantasy, NieR, Persona, ou encore Lost Odyssey, pour mieux les digérer à sa manière. Mais Clair Obscur Expedition 33 ne se contente pas d’être une audace esthétique, car sous ses couches visuelles et symboliques se cache un système de combat étonnamment dense, riche, et surtout dynamique. En combinant tour par tour et réflexes en temps réel, le jeu redéfinit les attentes du genre en le forçant à sortir de sa zone de confort. Il ne s’agit plus de patienter pour déclencher sa compétence favorite, mais bien d’être constamment dans l’instant, entre stratégie et réactivité. Cette hybridation fonctionne remarquablement bien et devient, à mesure que l’on progresse, le moteur principal du plaisir de jeu. Le système de PA, les Pictos, les compétences propres à chaque personnage et les nombreuses subtilités qui s’y greffent offrent une belle profondeur de jeu.

Côté écriture, là encore, le jeu se distingue également. Le récit, bien qu’ancré dans un contexte dystopique, ne tombe jamais dans le cliché ou le pathos facile. Mieux, il aborde des thèmes d’une grande maturité – le deuil, le temps, l’acceptation, la peur de mourir, le besoin de fuir la réalité – avec pudeur et gravité. Loin d’en faire des éléments de décor, Clair Obscur en fait la substance même de son propos, ce qui confère à l’ensemble une dimension profondément humaine. Le doublage (VF comme VO) sublime ces intentions, avec des interprétations habitées qui donnent vie aux personnages de façon rare. Il est difficile de ne pas s’attacher à ces figures cabossées, tour à tour résignées, en colère, pleines d’espoir ou de contradictions, et dont le lien au joueur se tisse sans forcer.

 

Mais aussi ambitieux soit-il, Expedition 33 n’est pas exempt de défauts. La structure du jeu, trop linéaire, bride les élans d’exploration. Les environnements, aussi beaux soient-ils, souffrent parfois d’un manque d’interaction et d’un level design un peu plat, voire frustrant, surtout en l’absence de mini-carte. De plus, les phases de plateforme s’avèrent assez anecdotiques et peu convaincantes, comme un ajout dispensable dans un jeu qui ne cherche jamais vraiment à en faire un pilier de son gameplay. Enfin, si l’interface s’avère riche, elle l’est parfois à l’excès, au point de nuire à la lisibilité générale et à la navigation, notamment en combat ou dans la gestion des compétences. Malgré tout cela, Clair Obscur : Expedition 33 impose une vraie vision. Un souffle nouveau dans le paysage vidéoludique, surtout en provenance d’un studio français si modeste. Le titre n'est pas parfait, mais terriblement sincère, et c'est surtout est une œuvre qui ose et qui parvient souvent à ses fins. Et même si l’exploration n’est pas à la hauteur du reste, même si certaines limites techniques trahissent un budget encore contenu, on ne peut que saluer la portée de cette première proposition, qui réussit l’essentiel : marquer les esprits, faire vibrer, et donner envie de croire en l’avenir de ses créateurs.


Les plus
  • Un jeu qui va vous faire aimer le tour par tour
  • Système de Picto & Lumina qui enrichit le gameplay
  • Une forte identité visuelle
  • Scénario audacieux, avec deux twists assez inattendus
  • Des personnages bien développés
  • Cinématiques bien travaillées
  • Une bande-son élégante
  • Doublage, VO comme VF, très réussi
  • Très belle durée de vie (40h pour finir le jeu)
Les moins
  • Structure des niveaux très linéaire, presque archaïque
  • Le manque d’interaction avec les environnements
  • Un manque d’exploration et quand il y en a, c’est rarement intéressant
  • Les phases de plateforme sont ratées
  • Certaines animations rigides
  • Interface surchargée, qui manque de lisibilité


Le Test
Annoncé un soir du 9 juin 2024 en plein Summer Game Fest, Clair Obscur Expedition 33 est un jeu qui a fait immédiatement mouche, principalement en France où un élan patriotique s’est fait aussitôt ressentir. Un peu de chauvinisme ne fait jamais de mal, surtout quand on sait qu’il s’agit du tout premier jeu de Sandfall Interactive, un studio basé à Montpellier. L’équipe est modeste puisqu’elle compte 30 personnes en son sein (le jeu a été développé par bien plus de monde), mais certains de ses membres sont des rescapés d’Ubisoft, ils ne débarquent donc pas avec un CV totalement vierge. Avec Clair Obscur Expedition 33, l’objectif pour ses créateurs est simple : proposer un J-RPG à la française, à la fois contemporain, mais aussi ancré dans ses influences et ses références. La preview nous avait laissé entrevoir un potentiel énorme, notamment grâce à son système de combat au tour par tour réinventé et son ambiance absolument cryptique faisant apparaître un Paris brisé, comme pris dans un espace-temps difforme. Il ne restait plus que le reste, à savoir l’histoire, la narration et comment la structure du jeu allait nous faire voyager. Maintenant que l’aventure est bouclée, il est temps de dresser le bilan complet.



Il est des jeux qui attisent la curiosité dès leurs premières images. Clair Obscur Expedition 33 fait partie de ceux-là. Révélé comme une curiosité esthétique dès son reveal, le projet du studio montpelliérain est à mi-chemin entre AA et blockbuster indépendant. Et la raison pour laquelle le titre a immédiatement attiré l’œil, c’est grâce sa direction artistique envoûtante, un univers à la frontière du surréalisme, situé quelque part entre le rêve et le cauchemar. Les dernières années ont vu naître quantité de récits dystopiques, mais peu d’entre eux osent le tragique avec autant de frontalité. Cette identité artistique un peu spéciale est de loin l’un des plus grands atouts du jeu de Sandfall Interactive, avec ses environnements fracturés, ses paysages métaphysiques et ses architectures improbables qui évoquent un peu les rêves éveillés de l’artiste polonais Zdzisław Beksiński (prononcez Djisoif Bekchinski). Dans Clair Obscur Expedition 33, chaque année, une entité féminine géante, surnommée "la Peintresse", surgit de nulle part puis inscrit un chiffre sur un monolithe colossal, scellant le destin funeste de tous les habitants de la ville ‘Lumière’ ayant l’âge correspondant. Une sentence rituelle, mais surtout une exécution symbolique devenue routine macabre. Le joueur incarne les membres de l’Expedition 33, un groupe de condamnés et de volontaires réunis pour tenter l’impossible : atteindre la Peintresse et mettre fin au cycle de la mort. Car oui, ce n’est pas un, mais plusieurs personnages que l’on incarne dans le jeu (avec changement instantané à la volée). L’histoire navigue habilement entre fable gothique et réflexion existentielle, et on y perçoit des influences diverses – Final Fantasy, NieR, Persona, ou encore Lost Odyssey – mais digérées avec une certaine personnalité, il faut bien l’admettre. Le ton est grave, l’ambiance lourde, mais jamais artificielle, sans doute parce que le récit respire la sincérité, avec une narration construite avec soin et portée par un casting d’une rare qualité. 

Clair Obscur Expedition 33


GUSTAVE A FAIL

Il serait d’ailleurs criminel de parler de Clair Obscur sans évoquer son doublage. Que ce soit en français ou en anglais, le niveau est assez exceptionnel. Adeline Chetail, Alexandre Gillet, Céline Melloul ou encore Bruno Magne offrent des performances habitées, parfaitement accordées aux dialogues ciselés du jeu. D’ailleurs, la mise en scène des dialogues surprend par sa fluidité, comprendre par-là que les personnages se coupent naturellement la parole, se répondent avec vivacité, et pour ceux qui opteront pour la VF, le langage peut paraître cru. Une certaine forme d’authenticité qui surprend, mais dans le bon sens du terme. On n’a jamais entendu autant d’injures aussi ‘frenchy authentic’ dans un jeu vidéo, et je n’ai pas compté le nombre de fois où le mot ‘putain’ est prononcé, mais je vous avoue que les premières fois, ça fait bizarre. Autrement, côté anglais, on retrouve des pointures comme Charlie Cox, Andy Serkis ou encore Jennifer English, preuve de l’ambition du studio.

Clair Obscur Expedition 33


Le gameplay a lui aussi fait le choix de la distinction et clairement le but de Sandfall Interactive est de mettre un coup de pied dans la fourmilière J-RPG un peu trop figée depuis de nombreuses années. En combinant tour par tour et action en temps réel, Clair Obscur se refuse à la passivité et c’est tant mieux, car en optant pour cette fusion parfaite, les développeurs français peuvent convaincre les réfractaires du tour par tour à se laisser séduire. Car contrairement à de nombreux J-RPG en vigueur, il ne suffit pas d’attendre son tour passivement, mais être réactif à chaque instant. Lorsqu’un ennemi lance une attaque, il est impératif de répondre rapidement pour rester en vie. Il est possible d’esquiver, de parer et même de sauter pour se défendre, mais chacune de ces actions repose sur un timing précis, qui varie selon l’attaque et l’adversaire. Cela exige une vigilance permanente et c’est ça qui fait le sel du système de combat de Clair Obscur Expedition 33, auquel une véritable touche stratégique a été rajoutée. Par exemple, réussir une parade parfaite permet de contre-attaquer immédiatement avec des dégâts importants — un élément qui rend cette option particulièrement avantageuse. Mais cette logique s’applique aussi à l’attaque : certaines frappes nécessitent en effet d’exécuter des QTE (Quick Time Events) avec précision pour maximiser les dégâts. En cas d’échec, l’attaque peut être largement inefficace, surtout si l’adversaire a activé une défense spéciale comme un bouclier. Tout cela insuffle une vraie énergie au système de combat au tour par tour, le rendant bien plus vivant.


Clair Obscur Expedition 33

'LE SOULS-LIKE DU TOUR PAR TOUR'

Mais ce qui rend le gameplay de Clair Obscur Expedition 33 bien plus profond et intéressant, c’est son système de points d’action (PA), modulable en fonction des attaques et des bonus que l’on peut récupérer dans l’environnement sous forme de Pictos et de Luminas. Chaque compétence coûte entre 1 et 9 points d’action, récupérables par diverses actions comme attaquer, parer, esquiver, soigner ou simplement en début de tour. Les points d’action servent aussi à activer les compétences propres à chaque personnage, qui possède son propre arbre d’évolution. Maelle, par exemple, peut changer de posture en fonction des compétences utilisées. Elle peut passer en posture défensive pour réduire les dégâts reçus ou en posture de virtuose pour infliger des attaques très puissantes. Le joueur doit ainsi alterner intelligemment entre ces postures pour maximiser l’efficacité tout en se protégeant. Quant à Lune, la mage, elle accumule des pigments élémentaires en utilisant ses compétences, qui peuvent ensuite renforcer les attaques qui suivent derrière. Il faut donc enchaîner les compétences de manière stratégique pour tirer le meilleur parti de ces effets. Globalement, chaque personnage dispose de capacités passives uniques qui ajoutent de la profondeur et empêchent une approche trop basique du tour par tour. Il faut réfléchir aux enchaînements, aux effets secondaires, et tenir compte des faiblesses/résistances élémentaires des ennemis pour progresser efficacement.

Clair Obscur Expedition 33

Enfin, le jeu introduit une autre mécanique : l’attaque visée. Pendant son tour, le joueur peut viser un ennemi et tirer à distance pour 1 Point d’Action, sans que cela compte comme une action principale. Cela permet de cumuler des attaques visées avec des compétences dans le même tour. Certaines créatures ne sont vulnérables qu’à ce type d’attaque et possèdent des zones sensibles qui, une fois touchées, infligent de gros dégâts ou empêchent l’ennemi d’utiliser certaines compétences. Malgré la richesse et la complexité de ces systèmes, le tout reste naturel et fluide une fois en jeu, et s’intègre bien au rythme du gameplay. À cela s’ajoutent les Pictos, des capacités passives à équiper qui peuvent totalement changer la donne. Ces derniers peuvent gagner en puissance en étant utilisés en combat. Une fois améliorés, leurs effets peuvent même être partagés entre les différents personnages, moyennant des points de Lumina, une ressource obtenue via l’XP ou certains objets. Cette richesse donne naissance à un gameplay bien plus stratégique qu’il n’y paraît, où il faudra parfois réfléchir à la composition de son équipe, surtout lors des boss les plus ardus. 

Clair Obscur Expedition 33

Non, ce qui est plus compliqué et qui vire parfois à la frustration, c’est la difficulté du jeu. Vous pensiez rouler sur le jeu comme un vulgaire Final Fantasy ? Détrompez-vous, Clair Obscur est un jeu exigeant, surtout en mode ‘Normal’ où il est crucial de bien maîtriser ses mécaniques pour ne pas se retrouver ‘dead’ rapidement. Parce que dès le début de l’aventure, certains ennemis peuvent vous faire mordre la poussière plus vite qu’un mime enragé (oui, un mime, vous avez bien lu). Mais pas de panique : la plupart de ces duels peuvent être évités, puis repris plus tard, une fois votre escouade upgradée et bien plus musclée. Et en cas de défaite, pas de game over à l’ancienne, juste un petit retour au point de respawn du coin. Pas de quoi pleurer du sang, mais au moins, vous êtes prévenus. De toutes les façons, le jeu permet d’ajuster la difficulté à tout moment, offrant ainsi une meilleure accessibilité en élargissant notamment les fenêtres de timing pour les esquives et les parades. Une option supplémentaire permet d’automatiser les QTE, afin que le joueur puisse se concentrer pleinement sur l’aspect stratégique des combats, tout en profitant des animations spectaculaires sans interruption. Les devs ont pensé à tout le monde. Le revers de cette complexité, c’est une interface surchargée, un peu fouillis aussi et naviguer entre les menus peut devenir très rapidement laborieux, surtout avec plusieurs personnages à gérer. Les menus ont en plus un style visuel très marqué et on se perd vite entre les points d’attribut, les compétences et les Pictos. C’est clairement l’un des points noirs du jeu. Mais il y en a d’autres.

Clair Obscur Expedition 33


PAS D’EXPLORATION, PAS DE FRISSON ?


Si Clair Obscur brille dans ses combats et son écriture (il y a plein de choses qu’on aimerait évoquer avec vous, mais ça serait ruiner la surprise des événements), il peine un peu plus du côté de l’exploration. Le jeu suit une structure relativement linéaire, où le joueur progresse à travers des zones fermées, reliées par un hub central. Pourtant, cette linéarité ne rime pas avec pauvreté, car chaque biome propose ses secrets, ses boss facultatifs et ses objets rares à trouver, mais certains d’entre eux donnent le sentiment d’avoir manqué d’ingéniosité, ou du moins d’une vraie réflexion dans son level design. En fait, ce qu’on redoutait dans notre preview se confirme avec le test, l’exploration dans Clair Obscur suscite une forme de désillusion. Si elle semble, de prime abord, prometteuse et propice à l’émerveillement, elle s’avère finalement assez pauvre en intérêt. Certes, des objets à collecter jalonnent le parcours, et leur utilité ne fait guère de doute, mais la faible diversité de ces éléments engendre une certaine lassitude, une impression de redite qui finit par affaiblir cette exploration assez mineure.

Clair Obscur Expedition 33

L’absence de mini-carte, choix assumé par le studio, se fait néanmoins rapidement sentir, surtout dans les segments où les décors tendent à se répéter, rendant la navigation confuse. Lorsque les galeries s’enchaînent sans repère clair, ou que les sentiers d’un univers suspendu se fondent les uns dans les autres, le joueur se perd — non dans l’exploration, mais dans l’approximation. Cette sensation est d’ailleurs renforcée par des environnements qui, bien que parfois fascinants sur le plan artistique, manquent de profondeur en termes d’interactivité ou de level design engageant. On pourrait dire que Clair Obscur convoque ses ancêtres les RPG japonais classiques, avec une touche moderne dans la construction des niveaux, que tout a été pensé pour guider sans jamais contraindre, pour offrir de la richesse sans se perdre dans l’inutile, et c’est un très beau narratif, mais on préfère se dire que Clair Obscur a malheureusement atteint ses limites en matière de budget, et qu’il ne s’agit pas d’un vrai choix de game design, ce qui a empêché l’équipe d’aller plus loin dans ses ambitions. Ceci étant dit, il serait intéressant de voir ce que ce jeune studio montpelliérain sera capable de faire avec un budget plus conséquent…

Clair Obscur Expedition 33


Et quand on évoque un portefeuille limité du fait de son statut de jeu à mi-chemin entre indé et AA, il faut aussi qu’on évoque certaines raideurs dont fait preuve Clair Obscur, notamment dans ses phases d’exploration. Autant les animations sont belles, incroyables et ultra pêchues lors des combats au tour par tour, autant quand on se déplace dans les niveaux, les personnages manquent de souplesse dans leurs animations, notamment avec le personnage de Gustave, dont les mouvements paraissent bien mécaniques. Techniquement aussi, tout n’est pas parfait, et on sent aussi les limites budgétaires, avec des PNJ souvent figés, sans aucune boucle d’animation et qui manquent clairement de vie. Les développeurs ont tenté de compenser avec une ambiance sonore très présente, mais comme Clair Obscur est un jeu qui invite à la contemplation, difficile de ne pas tiquer sur ces personnages inertes, surtout lors des moments de ‘foule’. On notera aussi pas mal de clipping (on a fait le test sur PS5 Pro), mais rien de bien scandaleux, on a vu bien pire.

Clair Obscur Expedition 33


LA BELLE ÉCRITURE

Mais ce qui sauve Clair Obscur de ces défauts techniques, c’est l’audace et la finesse de sa direction artistique. Rarement un jeu n’aura autant revendiqué son identité visuelle, au point où certains décors confinent à l’onirisme, voire même à l’abstraction. Chaque biome marque les esprits et sur ce plan, le jeu atteint des sommets. Des environnements créatifs jusqu’aux créatures qu’on y affronte, tout semble imprégné d’une vision artistique forte, cohérente et ambitieuse. On aimerait aussi évoquer l’histoire, la force de son récit et sa capacité à surprendre, à bousculer, à toucher, mais il est difficile de se prêter à l’exercice sans partir sur du divulgâchage. Le scénario, loin de se contenter d’enchaîner les péripéties, s’attarde avec sensibilité sur des thématiques profondément humaines : le deuil, l’acceptation, le refus de l’inéluctable, le désir de fuir un monde devenu trop lourd. Ces sujets ne sont jamais plaqués ; ils s’insinuent dans les dialogues, les silences, les choix. Ils nourrissent une atmosphère mélancolique, presque contemplative, qui accompagne le joueur tout au long de son cheminement. De même, les personnages ont fait l’objet d’un vrai soin d’écriture et aucun n’est relégué à un rôle de figurant, aucun n’est réduit à une fonction. Chacun existe, avec ses contradictions, ses blessures, ses moments de doute ou de courage. Le lien qui se tisse avec eux se fait naturellement, sans insistance. Et si un protagoniste prend une place plus centrale dans la dernière ligne droite, c’est toujours au service du propos, jamais au détriment du collectif. Le résultat n’est pas seulement impressionnant, il est admirable, quelle que soit la sensibilité du joueur face à ce type de proposition.

Clair Obscur Expedition 33



 Furieux Votez  Blasé Votez  Osef Votez  Joyeux Votez  Excité Votez
100% Joyeux


À découvrir également
Autres articles

Clair Obscur Expedition 33 : non, le jeu n'a pas été développé par '30 personnes' et ce n’est pas grave de le reconnaître Depuis la sortie de Clair Obscur Expedition 33, un chiffre circule en boucle sur les réseaux sociaux, dans les vidéos et même dans certains papiers de presse : "30 développeurs". Malheureusement, c'est faux. 29/04/2025, 09:45
Clair Obscur Expedition 33 : c'est 1 million de ventes en 3 jours, un buzz monstre autour du jeu Clair Obscur Expedition 33 a franchi le cap du million d'exemplaires vendus en seulement trois jours après sa sortie le 24 avril 2025, une performance remarquable pour le premier jeu du studio montpelliérain Sandfall Interactive. 28/04/2025, 10:17


Clair Obscur Expedition 33

Jeu : RPG
Editeur : Sandfall Interactive
Développeur : Sandfall Interactive
24 Avr 2025

24 Avr 2025

24 Avr 2025

Les vidéos
 
Clair Obscur Expedition 33 : un trailer centré sur Gustave, ce Robert Pattinson avec moustache et cheveux frisés
Clair Obscur Expedition 33 : dans les coulisses de la musique et le thème princi Clair Obscur Expedition 33 : dans les coulisses de la musique et le thème principal
Clair Obscur Expedition 33 : du gameplay, des créatures qui parlent français et Clair Obscur Expedition 33 : du gameplay, des créatures qui parlent français et une date de sortie
Newsletters
Ne loupez rien de l'actualité du jeu vidéo en vous abonnant aux newsletters JeuxActu.