C'est à l’occasion du Festival international du film d’animation d’Annecy 2025 que la société française Mangouste Anim a annoncé une nouvelle qui n'a pas manqué de faire réagir les fans de pop culture japonaise, à savoir l’acquisition des droits mondiaux d’adaptation du manga culte Cobra, en vue d’une nouvelle série d’animation. L'annonce est minimaliste, mais il faut savoir que c'est Mangouste Anim, une société française spécialisée dans la production, la distribution et l’édition musicale, qui se lance le défi de faire honneur à l'oeuvre de Buichi Terasawa qui nous a quittés en 2023. La série entend proposer une nouvelle lecture visuelle et narrative de l’œuvre originale, dans une production internationale. Les détails concernant le format, la direction artistique ou les talents associés au projet n’ont pas encore été révélés, mais l’objectif est clair : faire revivre un classique, pour une nouvelle génération de spectateurs, tout en s’adressant aux fans de la première heure.
Créé en 1978 par Buichi Terasawa, Cobra s’est imposé comme l’un des titres majeurs du manga de science-fiction. Publié jusqu’en 1984 au Japon, il s’est vendu à plus de 50 millions d’exemplaires, devenant rapidement une œuvre de référence. Son univers mêle space opera, esthétique rétro-futuriste, aventure et espionnage, avec un héros iconique : un pirate de l’espace au bras gauche transformé en canon, surnommé le "Psychogun" ou "Rayon Delta". Cobra est un personnage atypique, souvent ironique, évoluant dans un monde intergalactique peuplé de chasseurs de primes, de cyborgs et de planètes inhospitalières. Une figure singulière, à la croisée de James Bond, Han Solo et des antihéros des pulps de science-fiction des années 1970, d'autant que Buichi Terasawa s'est inspiré de notre Jean-Paul Belmondo à nous pour façonner son personnage de Cobra.
Le personnage a acquis une notoriété particulière en France dès 1985, grâce à sa diffusion dans l’émission jeunesse Récré A2. La série animée réalisée à l’époque par le studio Tokyo Movie Shinsha a marqué toute une génération, grâce aussi à son générique mémorable, qu'il soit japonais ou français, ses doublages emblématiques, et son esthétique inspirée des comics américains et du cinéma d’action, ont durablement inscrit Cobra dans le paysage audiovisuel français. Cette première adaptation télévisée reste l’un des exemples les plus marquants de l’introduction du manga et de l’animation japonaise dans la culture populaire hexagonale.
Un film live-action longtemps fantasmé
Avant ce retour animé, Cobra a longtemps nourri les fantasmes d’une adaptation en prises de vues réelles. Au début des années 2010, le réalisateur français Alexandre Aja (La Colline a des yeux, Piranha 3D) avait annoncé son intention de porter le manga culte au cinéma. Le projet, soutenu par la société de production Studio 37 (groupe Orange), avait même été présenté au marché du film de Cannes en 2011. Malgré une forte attente de la part des fans et une ambition clairement affichée de proposer une superproduction franco-japonaise, le film ne verra jamais le jour. En cause : des problèmes de financement, des questions de droits, et la difficulté de transposer un univers aussi riche et stylisé que celui de Cobra dans un format hollywoodien. Cette nouvelle série animée apparaît ainsi comme une forme de revanche symbolique, permettant enfin à l’univers de Buichi Terasawa de retrouver le devant de la scène internationale.
Un jeu vidéo en parallèle, signé Microids
Le retour de Cobra ne se limite pas à l’animation, puisque l’éditeur français Microids finalise également un jeu vidéo d’action-aventure basé sur l’univers de Cobra. Le projet, officialisé il y a deux ans, en 2023, a franchi une nouvelle étape récemment avec la sortie d’une démo jouable lors du Steam Next Fest. Développé par le studio français Magic Pockets, ce Cobra version jeu vidéo avait pas mal refroidi les fans lors du reveal de son gameplay qui manquait d'ambition et de finitions. Mais depuis que la démo est sortie, que l'acceptation qu'il s'agisse d'un jeu sans grandeur, les avis sont finalement assez satisfaisantes selon le retours des joueurs. Cela dit, ils ne sont que 20 à avoir donné leur avis sur Steam...