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Ubisoft : le fils et le cousin de Yves Guillemot prennent la tête de la nouvelle société financée par la Chine

Ubisoft : le fils et le cousin de Yves Guillemot prennent la tête de la nouvelle société financée par la Chine

Il n’y a toujours pas de nom designé pour cette nouvelle entité, mais dans les coulisses d’Ubisoft, les choses s’accélèrent. La fameuse filiale mystère financée massivement par la Chine à travers le géant Tencent, révélée en mars dernier, avance en effet ses pions. Mieux, elle se dote d’une direction bicéphale avec un duo qui fleure bon la continuité maison et le coup de pouce dynastique (qui ne ferait pas pareil ?), comme l'atteste le communiqué de presse envoyé par Ubisoft. Christophe Derennes, vétéran de la maison, et Charlie Guillemot, fils du fondateur Yves, coifferont ensemble la nouvelle entité censée relancer la dynamique de trois des plus grosses franchises de l’éditeur : Assassin’s Creed, Rainbow Six et Far Cry. Sur le papier, les deux hommes incarnent des trajectoires complémentaires. D’un côté, Christophe Derennes, 35 ans de maison, pilier historique, artisan du succès des jeux chez Ubi Montréal, et fin connaisseur des mécaniques internes d’Ubisoft. De l’autre, Charlie Guillemot, jeune loup, formé entre Owlient, jeux mobiles et Web3, il prend enfin du galon. La ligne stratégique est assez clair : mêler une certaune expérience et un regard neuf en embauchant ces deux personnes. Sur le papier, donc, c’est carré, mais difficile d’ignorer ce que certains murmureront à voix basse dans les couloirs de Montreuil : avec un cousin et un fils aux commandes, la famille Guillemot verrouille les manettes de ce qui pourrait bien être l’avenir financier d’Ubisoft. À peine quelques mois après les tensions autour de la gouvernance du groupe, l’opération a des allures de succession déguisée. Rien de choquant néanmoins, les familles Arnault et Mulliez le font depuis belle lurette...

Christophe Derennes, cousin de Yves Guillemot


Ce que cette nouvelle filiale hérite, c’est tout sauf anodin : les trois franchises les plus bankables du groupe, à savoir Assassin’s Creed, Rainbow Six et Far Cry. Autant dire que le cœur de la machine Ubisoft se déplace et met ses plus beaux oeufs à l'abri d'une insécurité qui semble arriver. Objectif annoncé dans le communiqué : créer des « écosystèmes durables et multiplateformes » avec davantage d’agilité et une autonomie renforcée pour les équipes. En clair, permettre à ces licences de sortir du carcan parfois rigide de la structure mère pour viser plus haut, plus fort et surtout plus rentable, mais aussi s'échapper à la faillite d'Ubisoft si jamais la sociét française ne résiste pas au temps, et à la bourse. Un pari ambitieux, dans un contexte où Ubisoft cherche désespérément à retrouver son souffle, car on rappelle que l’éditeur, plombé ces dernières années par des jeux décevants, des résultats en dents de scie et des scandales internes, joue ici une carte majeure si ce n'est sa survie. Et pour que la manœuvre fonctionne, Tencent vient poser un chèque à douze zéros sur la table (1,16 milliard d’euros, tout de même), sans prendre le contrôle certes mais pas sans influence, ne soyons pas dupes.


Cette filiale pourrait bien être plus qu’un simple centre de profit : un banc d’essai pour la transformation d’Ubisoft lui-même. Libérée des lourdeurs du siège, armée de talents chevronnés, soutenue par un investisseur chinois et dirigée par un binôme maison, la structure a tout pour incarner la fameuse « vision next gen » d’Ubisoft. Surtout que les ambitions sont claires : qualité, innovation, et recentrage sur les attentes des joueurs. Des mots bien choisis, qu’on a déjà lus ailleurs, mais qui demandent cette fois des actes. Car oui, aujourd’hui, la marque Ubisoft ne fait plus autant rêver, et si les fans se prennent encore à espérer devant un Assassin's Creed Mirage (qui n'était pas si fou que ça d'ailleurs) ou un Far Cry 7, ils le font souvent avec la méfiance d’un joueur qui a trop été déçu.

En nommant Christophe Derennes et Charlie Guillemot à la tête de sa future pépite, Ubisoft mise autant sur la continuité que sur la reconquête. Le défi est immense : relancer ses franchises clés, réinventer son modèle, regagner la confiance des joueurs, tout ça sous la surveillance (bienveillante ?) de Tencent.cUn pari à deux têtes pour une hydre en reconversion. Reste à savoir si ce tandem saura faire bouger un paquebot qui, jusqu’ici, a trop souvent navigué à vue.

Charlie Guillemot, fils de Yves Guillemot



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