L’arrivée de GTA V est pour nous le moment de nous confesser. C’est vrai, nous avons douté de lui. Nous nous sommes fourvoyés devant les démos techniques de Watch_Dogs à l’E3 2012 et nous pensions que le règne de Rockstar allait se terminer tragiquement. Que Dieu nous pardonne. Car ça, c’était bien avant de nous rendre à la première présentation de GTA V en octobre dernier, quelque part dans les quartiers de New York où Dan Houser, co-fondateur de Rockstar Games et accessoirement scénariste de tous les jeux de la firme, nous expliquait les ambitions de ce nouvel épisode. Il aura d’ailleurs suffi d’une heure et demi de pur gameplay pour nous rendre compte à quel point Rockstar allait à nouveau imposer sa loi en révolutionnant un genre dont ils sont les propres géniteurs. Ce ressenti a par la suite évolué et s’est consolidé au fil des mois où nous avions pu redécouvrir le jeu à d’autres reprises. A Londres en mai dernier puis cet été à Edinburgh dans les studios de Rockstar North carrément pour voir tourner GTA Online, et enfin à Paris début septembre pour une session de hands-on qui a confirmé tout le bien qu’on pouvait penser du titre. Mais l’heure est aujourd’hui au compte-rendu et après une semaine de test intensif qui nous permis de terminer le jeu et ramasser près de 25 millions de dollars par personnage, on peut enfin vous donner les raisons qui font de GTA V le jeu plus incroyable de l’ère PlayStation 3 / Xbox 360.
Liberté, fraternité, inégalité
Cette révolution démarre par une idée toute simple : permettre au joueur de contrôler non pas un mais trois personnages simultanément. Un concept qui a germé dans la tête des développeurs il y a bien longtemps, au moment du développement de GTA : San Andreas mais que les consoles de l’époque ne pouvaient cristalliser, faute de puissance technique. Si GTA IV fut le premier GTA à proposer des graphismes en HD, les connaissances insuffisantes envers ces nouvelles machines n’ont pas permis à Rockstar de concrétiser ce vieux rêve. Il deviendra réalité 5 ans plus tard avec ce GTA Five qui prouve que les développeurs maîtrisent aujourd’hui parfaitement leurs outils et nous le prouvent par A + B. Michael "Da Santa", Franklin Clinton et Trevor Phillips : trois malfrats dotés chacun d’une forte personnalité qui va évoluer au fil de l’histoire.
Aux antipodes du côté bling-bling de Michael et de Franklin, Trevor préfère vivre dans une vieille roulotte où l’odeur des détritus et du sperme moisi se mélangent avec celle de la poudre et des bouteilles d’alcool."
Si Michael est de toute évidence le leader du groupe, il est aussi le personnage le plus complexe. Sans non plus vous spoiler les détails du scénario, Michael est de loin celui qui cache le mieux son jeu. Marié, deux enfants et jeune retraité en pleine crise de la quarantaine, il va rapidement être rattrapé par son passé d’ancien criminel qui se nourrissait de braquages pour remplir son compte en banque. Il vit désormais dans les hauteurs de Rockford Hills (l’équivalent de Beverly Hills) dans une très belle villa où il peut se faire dorer la pilule au bord d’une piscine ou taper quelques balles sur son court de tennis privé. Une vie de pacha que Franklin espère un jour toucher du doigt, ce qui l’amène à collaborer avec Michael, son nouveau mentor qui le considère d’ailleurs comme le fils qu’il a toujours rêvé d’avoir. Il faut dire que les plans foireux de Lamar, l’ami d’enfance de Franklin, ne rapportent pas des masses question thune et se faire épauler par un expert de la cambriole peut rapporter gros. Si les deux lascars vont rapidement s’entendre, ce n’est pas tout à fait le cas avec Trevor, ce franc-tireur aux attitudes inattendues et excessives qui font de lui un personnage unique et atypique. Aux antipodes du côté bling-bling de Michael et de Franklin, Trevor préfère vivre dans une vieille roulotte où l’odeur des détritus et du sperme moisi se mélangent avec celle de la poudre et des bouteilles d’alcool. Trafiquant d’armes et de drogue, Trevor va par la suite rejoindre l’équipe pour consolider une amitié malheureusement fébrile et friable. L’occasion pour les scénaristes de GTA V de jouer sur les différences et les ambitions personnelles des trois persos et assurer ainsi de nombreux rebondissements dans l’histoire.
Switch ô ma biche
La présence de trois héros dans GTA V permet non seulement à Rockstar Games de donner de la consistance au scénario mais aussi et surtout d’introduire une nouvelle composante au gameplay : le switch en temps réel. Concrètement, cela signifie que le joueur peut à tout moment permuter de personnage comme bon lui semble, qu’il s’agisse des missions ou lors des pérégrinations dans les rues de Los Santos. D’une simple pression sur la touche BAS de la croix directionnelle, le joueur fait apparaître un menu circulaire qui lui permet de choisir parmi Michael, Franklin et Trevor. En off mission, le switch permet de varier les plaisirs puisque chacun d’entre eux mène une vie bien différente. Si l’on ne sait jamais à quel moment on va tomber (Michael qui regarde un film dans son home cinema, Franklin qui promène son chien, Trevor qui se réveille dans une benne à ordures), cela permet aussi d’explorer l’environnement d’un simple clic.
Car il ne faut pas oublier que GTA V offre un terrain de jeu absolument gigantesque où se côtoient montagnes, désert, fleuves, environnements urbains, plages et autres zones agricoles. Sans oublier que Los Santos est entourée d’océans à perte de vue qu’il est d’ailleurs possible d’explorer puisque les fonds marins ont été enfin intégrés dans le jeu. Les développeurs de Rockstar Games nous avaient assuré que la carte de GTA V était la somme de celles de GTA : San Andreas, GTA IV et Red Dead Redemption, et ces derniers ne nous avaient pas menti ! La ville de Los Santos est tellement vaste qu’on se demande comment nos consoles actuelles parviennent à gérer un espace de jeu aussi immense. Il suffit de prendre de l’altitude à bord d’un avion de ligne ou d’un hélicoptère pour se rendre compte de la démesure de la ville. Mieux (ou pire, c’est selon), il est même possible de s’éloigner des côtes, sans jamais atteindre de limite ! Nous avons tenté l’expérience aux commandes d’un avion de ligne. Au bout de 5 minutes de vol non stop et la ville de Los Santos qui disparaissait à l’horizon, on a décidé de faire demi-tour tellement on s’était éloigné du point de non retour. Du délire.
Les développeurs de Rockstar Games nous avaient assuré que la carte de GTA V était la somme de celles de GTA : San Andreas, GTA IV et Red Dead Redemption, et ces derniers ne nous avaient pas menti ! La ville de Los Santos est tellement vaste qu’on se demande comment nos consoles actuelles parviennent à gérer un espace de jeu aussi immense."
Mais revenons à nos moutons, notamment en ce qui concerne le switch des personnages lors des missions. Cette option n’est en effet pas toujours accessible et certaines situations vous empêcheront de permuter de perso : lorsque la trame l’exige ou lorsque les flics sont à vos trousses par exemple. Le cas échéant, il vous sera demandé de vous en débarrasser d’abord. Normal, sinon ça serait trop simple. A ce sujet, le système d’indice de recherche avec les 5 étoiles est toujours d’actualité, avec des forces de l’ordre toujours aussi coriaces, si ce n’est plus puisqu’ils n’hésiteront pas à vous suivre dans les airs mais aussi sur les mers ! Les gardes-côtes qui débarquent à toute berzingue ou l’armée qui vous envoie hélicos et avions de chasse pour vous faire sauter en plein vol : le carnage est assuré ! De même, en fonction du déroulement de l’histoire, certains personnages sont grisés, obligeant le joueur à se focaliser sur un protagoniste en particulier. Dan Houser avait été d’ailleurs clair avec nous en précisant que toutes les missions (obligatoires comme facultatives) ne se jouaient pas forcément en trio. Les missions peuvent concerner un seul protagoniste, deux d’entre eux ou les trois à la fois, cela varie en fonction du déroulement de l’histoire. Parfois même, le changement est imposé et se fait automatiquement, contrebalançant avec les séquences où il nous est demandé de jongler entre nos trois lascars.
Le triple du plaisir
Il serait en effet dommage de ne pas profiter des compétences spécifiques dont ils jouissent, permettant de nous sortir de situations parfois bien compliquées. A l’instar de Max Payne, Michael peut ralentir le temps à n’importe quel moment, façon bullet time. Utile pour esquiver les tirs nourris des ennemis lors d’une embuscade par exemple. Franklin possède la même faculté mais uniquement au volant d’un véhicule. Plutôt pratique lors des courses-poursuites où il est souvent demandé d’assassiner un type au volant de sa bagnole. Cette faculté à ralentir le temps à bord d’un engin motorisé permet aussi de mettre toutes ses chances de son côté lors des courses de voitures à travers la ville, où l’on peut anticiper les obstacles inattendus et ainsi mieux se faufiler parmi le trafic. Quant à Trevor, ses pouvoirs lui permettent de passer en mode furie, ce qui lui donne la faculté d’infliger des dégâts double mais aussi de mieux les encaisser. Bref, le gars idéal pour les gunfights musclés où les ennemis débarquent toujours en surnombre. Outre ces facultés inhérentes au caractère de chacun, les personnages possèdent des statistiques qu’il est possible de faire évoluer au fil de l’aventure. En développant certains aspects, il est possible d’améliorer leur endurance, leur force, l’apnée, le pilotage, la conduite et enfin la discrétion. Car là aussi, c’est une grande première : GTA 5 permettra de se la jouer Sam Fisher en misant sur la discrétion. En effet, en appuyant sur L3, le perso se met en position furtive, ce qui permet de s’approcher d’un ennemi sans éveiller ses soupçons. On peut ensuite l’assommer ou le saigner avec un couteau sans alerter ses copains plus loin. Certes, les possibilités sont misérables et le principe assez cheap mais là n'est évidemment pas le propos. En sus de dynamiser à mort l’action, cette manie à permuter manuellement permet d’apprécier une scène sous différents points de vue, un peu comme si l’option multi-angle d’un DVD / Blu-ray avait été déclenché. La classe.
En quelques minutes à peine, on se rend compte de la puissance du switch et de ces différents angles qu’il peut offrir en pleine action."
Mais n’ayez crainte, toutes ces nouveautés sont introduites proprement dans le jeu grâce à cette inoubliable séquence d’introduction qui restera dans les annales. On se retrouve en effet 9 ans plus tôt, en plein braquage à North Yankton, là où tout a commencé. Une mise en bouche cinématographique qui donne tout de suite le ton et qui fait aussi office de tutorial grandeur nature. En quelques minutes à peine, on se rend compte de la puissance du switch et de ces différents angles qu’il peut offrir en pleine action. Si l’on se retrouve par la suite démuni de toutes ses forces, donnant l’impression de repartir de zéro, c’est pour mieux immerger le joueur dans l’histoire. Au joueur de retrouver le gang initial en faisant connaissance un à un avec nos trois héros, mais aussi tous ses seconds couteaux qui gravitent autour d’eux. Sans surprise, on débute l’aventure aux commandes de Michael pour passer très rapidement sur Franklin qu’il va croiser au détour d’un coup foireux. Quant à Trevor, il faudra se montrer patient, car le dernier et meilleur perso de la bande ne se débloque qu’au bout de 6 à 7h de jeu ! L’attente peut paraître longue mais il y a déjà tellement à faire et à découvrir avec les 2 premiers héros que l’on ne voit pas le temps passer.
Mieux que le cinéma
Comme toujours, Rockstar n’a pas failli à sa réputation et tout a été pensé pour que le joueur ne rate rien du scénario et soit ainsi transporté par ce talent d’écriture exceptionnel. Car ne l’oublions pas, l’autre force de GTA V est sans nul doute sa structure narrative qui donne de la consistance à chacun des protagonistes, même ceux de seconde zone. Rockstar Games n’a en effet pas manqué de charger le script de dialogues toujours aussi succulents où les insultes pleuvent et les situations souvent cocasses s’enchaînent. La vie quoi. Fidèle à la série, GTA V ne manque d’ailleurs pas de caricaturer la société américaine et de pointer du doigt ses plus grands travers. Si les cinématiques sont là pour appuyer le propos, les conversations que peuvent avoir nos protagonistes lors de leurs nombreux déplacements à voiture permettent de développer encore plus leur personnalité. D’Amanda, la femme de Michael qui s’envoie en l’air avec le premier coach venu (mention spéciale à Fabien, le prof de yoga français et son puissant Namasté) à Steve Haines, l’agent du FIB qui se prend aussi pour une star de la télé, en passant par Wade, le pote un peu simplet de Trevor qui zozote pas mal, et Lester, un geek handicapé spécialisé dans la logistique des braquages, une fois encore, Dan Houser nous gratifie d’une pléiade de personnages hauts en couleurs dont il a le secret.
Vous trouviez GTA IV un brin politiquement correct ? Avec GTA V, Rockstar retrouve sa verve d’antan et se révèle être même parfois un peu borderline."
Décalé comme jamais et cynique à souhait, GTA V ne rate jamais sa cible, quel que soit le propos. Vous trouviez GTA IV un brin politiquement correct ? Avec GTA V, Rockstar retrouve sa verve d’antan et se révèle être même parfois un peu borderline. Filmer une starlette en train de se faire prendre en levrette pour ensuite uploader sa sextape sur les sites de partage et lui pourrir sa réputation, tirer sur un joint pour se taper un mégatrip avec des Martiens, sauver sa fille d’un tournage porno sur un yacht douteux, défoncer le crâne d’un biker bien connu parce qu’il n’a pas aimé qu’on saute sa copine ou bien encore saigner deux vieux pervers les roubignoles à l’air qui tentaient de violer une passante, voilà le genre d’actes irrévérencieux qu’il nous ait demandé de faire dans GTA 5. On a tendance à l’oublier mais le titre de Rockstar Games est un jeu pour adultes et si comme nous, vous avez été choqué par cette vidéo où un enfant de 11 ans pleure de joie en recevant sa copie du jeu des mains de ses parents, alors dites-vous qu’ils regretteront leur achat quand le môme atteindra cette fameuse scène de torture qui nous a glacée le sang… Le genre de claque derrière la tête qui rappellent les us et coutumes de cette série déconseillée au moins de 18 ans ; faut-il le rappeler.
Braquage à l’anglaise
Cela dit, ne diabolisons pas non plus GTA V qui, même s’il ne fait pas dans le conformisme et la bienséance, souligne par des gros traits la vie de trois malfrats avides d’argent. C’est vrai, Trevor est le personnage qui sort du lot, lui qui bute les gens comme il écrase une mouche, mais derrière ce côté psychopathe se cache un homme meurtri au cœur tendre, capable de se dévoiler au grand jour face à l’amour tordu d’une vieille cougar. Toujours est-il que si chacun de nos 3 boloss défend son bifteck, c’est ensemble qu’ils parviennent à monter les plus gros coups de Los Santos. L’histoire de GTA V tourne en effet autour des braquages de banques et autres bijouteries / joailleries, une autre nouveauté qui approfondit encore plus le gameplay du jeu. Car avant d’aller saccager les coffres-forts et subtiliser les diamants les plus chers de la ville, il va falloir se préparer. Et dans la tête de Dan Houser, le scénariste, une préparation ne se fait pas en claquant des doigts ou en cliquant sur un bouton de manette. Dans GTA 5, il faut dans un premier temps en parler avec les personnes concernées. Voir si elles sont partantes pour risquer leur peau. Après un rapide debrief, une stratégie est alors établie, offrant le choix au joueur deux possibilités. Généralement, il y a 2 types de braquages : la manière forte et celle qui demande plus de neurones. L’occasion pour les développeurs d’y apporter une touche de replay value pas négligeable pour tous ceux qui souhaitent expérimenter chaque stratégie d’attaque. Pour certains casses, les plus gros bien entendu, il nous est demandé de monter son équipe, qui ne se limite pas seulement à nos trois gangsters. Ces derniers sont par moments épaulés par d’autres coéquipiers avec un objectif bien précis. A ce moment-là, le joueur a le choix de ses employés qu’on embauche en fonction du faciès, de ses statistiques et de son pourcentage du gâteau.
L’histoire de GTA V tourne en effet autour des braquages de banques et autres bijouteries / joailleries, une autre nouveauté qui approfondit encore plus le gameplay du jeu. Car avant d’aller saccager les coffres-forts et subtiliser les diamants les plus chers de la ville, il va falloir se préparer. Et dans la tête de Dan Houser, le scénariste, une préparation ne se fait pas en claquant des doigts ou en cliquant sur un bouton de manette."
Une fois la tactique établie sur le tableau, il est grand temps de partir en repérage. Localiser les caméras de surveillance, compter le nombre d’agents de sécurité, faire des photos des bouches d’aération ou des canalisations, voler des voitures pour ensuite les tuner chez Los Santos Custom ou bien encore repérer l’itinéraire d’un camion de la Brink pour trouver le meilleur endroit pour l’attaquer, voilà quelques unes des activités à réaliser avant de donner l’assaut. Et tant que vous n’aurez pas validé chacune de ces étapes, impossible de continuer l’aventure principale. C’est vrai, la ville de Los Santos regorge d’activités annexes qui peuvent nuire à la bonne progression du scénar’, mais à aucun moment, vous ne perdrez votre temps. On peut d’ailleurs hiérarchiser les missions secondaires : celles qui vont enrichir la vie au quotidien de nos héros et celles qui sont faites juste pour passer du bon temps. S’improviser paparazzo, aider un agent immobilier à ruiner la concurrence ou faire tout ce qu’il faut pour devenir un producteur de films de série B, voici un avant-goût de ce qui vous attend dans le jeu. Sans oublier non plus toutes les activités sportives où l’on risque de pourrir sa vie sociale. Car entre le golf, le tennis (ce n’est malheureusement de la trempe d’un Top Spin), le parachutisme, le cyclisme, la plongée sous-marine, la randonnée dans les montagnes, le club de strip-tease et les visites chez les madames du coin pour une petite gâterie à 50 dollars ou le kama-sutra pour 50 de plus, il y a de quoi s’amuser. Pire encore, on peut désormais investir son argent en bourse qui permet de gagner autant d’argent parfois que certains braquages. Le jeu comprend d’ailleurs deux marchés, la bourse de Liberty City et le BAWSAQ, influencé par les données des joueurs sur le Social Club de Rockstar. En jouant malin, on se retrouver avec une petite fortune de départ qui va permettre d’acheter diverses propriétés qui rapporteront de l’argent. Se payer un héliport permet de faire payer les balades au-dessus de Los Santos, tandis qu’acquérir la société de taxi vous permet de vous faire balader n’importe où pour pas un rond. Chaque propriété achetée rapporte de toutes les manières des revenus hebdomadaires. L’argent est le nerf de la guerre dans la vie, il l’est aussi dans GTA 5.
La somme de tous les jeux
Si l’on retrouve dans ce GTA V tous les ingrédients de base qui font le succès et la popularité de la série, le jeu ne manque pas non plus de les affûter pour proposer enfin un gameplay qui ne laisse plus la place à la moindre approximation. Combat au corps-à-corps, conduite et gunfights, tout a été repensé pour s’adapter aux exigences d’aujourd’hui. L’un des aspects qui pêchait le plus avec les GTA, même le IV, c’était le système de tir, pas à la hauteur des autres jeux de sa catégorie. Rockstar a appris de ses erreurs et la sortie de Max Payne 3 l’année dernière fut l’occasion pour les développeurs d’accorder leurs violons. C’est simple, GTA V a purement et simplement repris ce qui faisait le sel de Max Payne 3 en le transposant dans son univers. On peut donc à tout moment se mettre à couvert, changer de zone de couverture et passer à l’attaque sans la moindre défaillance, le tout avec une aisance déconcertante. Si en prime, vous avez choisi la visée assistée dans les options, alors les gunfights risquent de devenir une véritable partie de plaisir. Dommage par contre qu’on ne puisse toujours pas enjamber un obstacle comme dans c’est le cas dans n’importe quel TPS actuel. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne pourra pas se montrer efficace, surtout quand on sait que les développeurs n’ont pas lésiné sur le nombre d’armes qu’il est possible de trimballer avec soi. Avec une weapon wheel composée de 8 slots, dans lequel il est possible de stocker 3 armes, ce ne sont pas moins de 24 armes à feu et armes blanches qu’il est possible de choisir. Bref, un arsenal de fou furieux qu’il est possible de personnaliser moyennant finance dans n’importe quelle boutique Ammu-Nation. Augmenter la taille du chargeur, lunette plus précise, lampe-torche ou bien encore teinture de camouflage, le joueur est libre de ses choix tant qu’il a de l’argent à disposition.
Si l’on retrouve dans ce GTA V tous les ingrédients de base qui font le succès et la popularité de la série, le jeu ne manque pas non plus de les affûter pour proposer enfin un gameplay qui ne laisse plus la place à la moindre approximation."
Ce principe de tuner son matériel de guerre se retrouve aussi du côté des véhicules, tous accessibles d’entrée de jeu. Là encore, Rockstar est allé puiser dans ses réserves pour nous offrir un pilotage plus abouti et qui s’éloigne des savonnettes qu’on avait l’habitude de conduire. En s’inspirant de Midnight Club : Los Angeles, les développeurs offrent une tenue de route beaucoup plus stable qu’auparavant. Il est vrai que certains types de voiture ont tendance à glisser encore un peu lorsqu’on prend de la vitesse, mais zigzaguer parmi le trafic n’est désormais plus une torture. Bien évidemment, la conduite varie en fonction du modèle choisi et conduire un kemtar, un buggy ou la dernière voiture de sport moteur V6 n’offre pas la même sensation. Si l’on s’en sort plutôt bien sur terre comme sur mer (les bateaux et les jet-ski se conduisent sans peine), il faut en revanche un certain temps d’adaptation pour les avions et les hélicoptères. Entre la hauteur à gérer, les courbes à prendre avec le stick gauche et les directions à choisir avec les boutons de tranche, il y a de quoi s’emmêler les pinceaux. La maîtrise des airs demande donc un peu de skill et avec le temps, tout se passera bien, même si on reste persuadé que l’ensemble manque clairement de souplesse.
Non seulement, la map est gigantesque mais la distance d'affichage est à proprement parler hallucinante. D'ailleurs, le côté tentaculaire de Los Santos ne fait que renforcer ce sentiment de déambuler dans une ville dont on ne voit jamais le bout."
Mais s’il y a bien un point où Rockstar Games et GTA ont fait de sacrés progrès, c’est bien dans les graphismes. A vue d’œil comme ça et en s’attardant sur certaines textures, on pourrait croire que GTA V ne fait pas le poids face aux mastodontes du genre comme The Last of Us pour ne prendre que cet exemple. C’est vrai, les textures sont moins détaillées et la modélisation des personnages est plus aboutie dans le jeu de Naughty Dog, mais c’est dans son ensemble que GTA V met des claques. Il suffit en effet de s’attarder un instant sur la richesse de Los Santos pour constater à quel point Rockstar Games a abattu un boulot de malade mental. Non seulement, la map est gigantesque mais la distance d'affichage est à proprement parler hallucinante. D'ailleurs, le côté tentaculaire de Los Santos ne fait que renforcer ce sentiment de déambuler dans une ville dont on ne voit jamais le bout. Histoire d’ailleurs de la rendre encore plus animée, un système de climat et de cycle jour/nuit a été instauré. Dorénavant, entre la pluie et le beau temps, le ciel peut s’assombrir, laisser place à des éclaircies ou tout simplement faire s’abattre le déluge avec des coups de tonnerre et des éclairs qui frappent le ciel devenu pourpre. Magique. La neige est même présente dans le jeu. Une grande première. Prendre de l’altitude permet parfois d’assister à des moments bucoliques où le soleil se couche au loin, laissant le ciel se draper d’une couleur ambre qu’on ne retrouve qu’en Californie. Et que dire de la mer et de ces océans qui brillent par leur réalisme. Vagues, houle et écume donnent l’impression d’être en face d’un vrai paysage. Troublant. La ville de Los Santos est donc un personnage à part entière et il suffit simplement de se balader pour voir ses citoyens vaquer à diverses occupations. Certains tenteront de vous parler, d’autres, pressés, ne vous jetteront même pas un petit regard. Cette beauté graphique est amplifiée par la modélisation sublime des véhicules qui bénéficient de nombreux détails (tableau de bord, jantes, système de frein, type de sellerie). C’est d’ailleurs dans la précision que GTA 5 fait clairement la différence et de ce point de vue-là, personne ne lui arrive à la cheville.
PRENDS-EN DE LA GRAINE !
Avec plus de 1 000 pages de scripts et 80 000 lignes de dialogues, GTA V fait encore dans la démesure, mais pas de façon inutile. Chaque phrase, chaque conversation, chaque intervention a été minutieusement doublée par des acteurs venus de tout Hollywood. Pas de grosse pointures comme dans le prochain Beyond : Two Souls de David Cage (Ellen Page et Willem Dafoe), mais un jeu d’acteurs qui frise tout simplement le génie. Ces derniers incarnent à merveille leur personnage et chacune de leurs mimiques ont été retranscrites dans le jeu. Là encore, GTA V fait un bond vers l’avant avec l’intégration des expressions faciales qui manquaient tant à GTA IV. Sans non plus atteindre le niveau d’excellence de L.A. Noire, autre production Rockstar de 2011, les personnages de GTA V transpirent la véracité et l’authenticité. Pas étonnant que l’éditeur veuille continuer à imposer la VO sous-titrée, au grand dam des jeunes puceaux qui ne comprennent toujours pas un mot à l’anglais. Une bonne occasion de s’y mettre tiens. Chaque cinématique dans le jeu est autrement une découverte et l’absence de transition entre cut-scenes et gameplay prouve une fois encore que les développeurs de Rockstar ont franchi un nouveau cap dans la façon de raconter un jeu vidéo. Oui, c’est du jamais vu.
Chaque cinématique dans le jeu est autrement une découverte et l’absence de transition entre cut-scenes et gameplay prouve une fois encore que les développeurs de Rockstar ont franchi un nouveau cap dans la façon de raconter un jeu vidéo. Oui, c’est du jamais vu."
Pour clôturer une bonne fois pour toutes ce test-fleuve, évoquons la durée de vie du jeu, énorme comme la plupart des GTA. Comme nous l’avons indiqué en début de texte, nous avons terminé le jeu en nous focalisant essentiellement sur la trame principale. Certes, nous nous sommes laissés aller à quelques missions annexes et c’est après 25 heures de jeu acharné que nous avons pu découvrir la fin du jeu. Notre sauvegarde indique 70%, ce qui signifie qu’il reste encore pas mal de quêtes secondaires à effectuer pour atteindre les 100%. Pour autant, la durée de vie est rallongée grâce à la rejouabilité de certaines missions. On pense notamment aux braquages que l’on peut refaire, puisque 2 possibilités d’attaque étaient proposées à chaque fois. Mieux encore, certains pans de l’histoire principale nous donnaient le choix de prendre telle ou telle direction, de laisser la vie sauve à un protagoniste ou de l’abattre. Là encore, il est intéressant de revenir sur ces points-là. Il suffit d’ailleurs d’allumer son smartphone pour accéder de ces données, puisque c’est grâce à lui qu’on pouvait sauvegarder sa partie sans avoir à retourner chez soi pour enregistrer sa partie en piquant un somme. Rockstar a d’ailleurs fait les choses bien en intégrant de nombreux checkpoints automatiques dans les missions, pour ne pas avoir à tout se farcir à nouveau. Et pour ceux qui galèrent trop, il est même possible de zapper certaines séquences trop hard et ainsi continuer l’aventure sans jamais rester bloqué. L’évolution des mentalités les amis.