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Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4 - Switch

Test Crysis Remastered : buggué et mal optimisé, un remaster qui subit la crise

Test Crysis Remastered : buggué et mal optimisé, un remaster en pleine crise
La Note
12 20

Crysis Remastered est donc clairement une déception. Alors qu’on attendait une renaissance du titre, magnifié par des graphismes modernes splendides qui auraient pu faire oublier son gameplay daté, on déchante devant un résultat clairement bâclé, que ce soit par manque de temps ou pas manque de moyens. Le trailer qui avait fuité en juin nous avait mis la puce à l’oreille, et malheureusement le délai obtenu en repoussant le jeu n’aura pas suffi à redresser la barre. Si l’aventure s’avère fidèle à elle-même, et toujours aussi agréable à parcourir, les failles de l’ensemble son trop béantes pour qu’on puisse les ignorer. L’absence d’une mission du jeu n’est qu’un des symptômes, mais il traduit bien l’empressement qui semble avoir été le maitre-mot de ce remaster. Mal optimisé sur PC et consoles, bardé de bugs, le titre qui a fait la renommée de Crytek n’est clairement plus à la hauteur de la concurrence, et même en prenant en compte qu’il s’agit d’un remaster et pas d’un remake, la pilule a du mal à passer. Ajoutez à cela l’absence de plusieurs features promises (coucou le DLSS), une campagne promotionnelle qui a survendu du ray-tracing (en réalité logiciel), et vous comprendrez pourquoi il nous est difficile de vous recommander d’abandonner les 30€ demandés sur l’Epic Games Store pour une aventure qui ne dépasse pas les 7 heures de jeu.


Les plus
  • Crysis, toujours aussi plaisant à jouer
  • De jolis panoramas
  • La végétation, jolie de loin...
Les moins
  • ...mais moins impressionnante de près
  • Buggué jusqu'à la moelle
  • Problèmes de framerate sur PS4 Pro
  • Mal optimisé sur PC
  • Mission 10 aux abonnés absents
  • DLSS absent
  • Ray tracing logiciel pas très impressionnant
  • Clipping de fou
  • Aucune modification apportée au gameplay


Le Test

Initialement sorti en 2007, Crysis avait fait l’effet d’une véritable bombe avec son moteur graphique qui permettait des graphismes hallucinants de réalisme. La végétation était particulièrement impressionnante, ainsi que les nombreux effets de lumière, et en particulier les fameux godrays, qui perçaient la canopée des arbres. Ajoutez à cela une physique plutôt sympathique qui permettait de défricher le paysage à grands coups de mitrailleuse et d’explosifs, et vous aviez de quoi marquer la mémoire des joueurs. D’ailleurs, la sortie du jeu a produit un déclic suffisamment puissant pour faire de Crytek une entreprise florissante qui a pu vendre son moteur à de nombreux clients, mais aussi sortir de nouvelles itérations du jeu. Treize ans après ce séisme vidéoludique, la firme revient avec un remaster qu’on a espéré aussi puissant que l’original, avant de finalement déchanter. Voici pourquoi.


Crysis Remastered

Sans surprise : Crysis reste Crysis, et si certaines mécaniques de jeux étaient amusantes et novatrices en 2007, il faut bien avouer qu’en ce qui concerne le gameplay, le vernis s’est quelque peu écaillé. Le système de l’armure de Nomad qui permet de devenir invisible, ou doté d’une armure surpuissante reste fun à utiliser, mais une fois qu’on a massacré quelques soldats Nord-Coréens en les envoyant les uns sur les autres, on se rend compte à quel point cette mécanique de jeu a vieilli. En réalité, tout ce qui touche au gameplay semble n’avoir pas évolué d’un iota, et l’ensemble donne une ressenti vraiment daté, pour ne pas dire archaïque. Le pire, c’est que de très nombreux bugs entachent l’expérience de jeu. Ainsi, pour recharger il faudra spammer la touche dédiée, l’ordre étant pris en compte de manière plus qu’aléatoire. Or rien n’est plus rageant en combat que de se faire descendre car ce fichu fusil Gauss refuse de se recharger lorsqu’on lui demande. De même, le ragdoll nous ramène à une époque révolue, où les PNJ étaient traités avec un mépris souverain, afin d’allouer la puissance limitée des machines à autre chose. Les explosions envoient les soldats ennemis valdinguer un peu partout, et les cadavres se retrouvent le plus souvent figés dans des positions improbables, à l’image de ce type qui s’est retrouvé les pieds en l’air sur une plage, la tête et une partie du torse enterrés dans le sable. Même les sensations de tir ne sont plus vraiment au niveau, avec des pétoires qui font finalement assez peu de dégâts, et qui manquent singulièrement d’impact. Ainsi, une décharge de chevrotine lâchée à bout portant dans le buffet d’un soldat de Kim Jong Il sera à peine suffisante pour le faire tomber sur ses fesses.

 

Crysis Remastered

 

WILL IT RUN CRYSIS ?

 

Heureusement, l’aventure globale reste plaisante, et le jeu est toujours aussi rythmé et intéressant, surtout pour ceux qui n’ont jamais mis les mains dessus. Ceci dit, on vous avoue qu’on a quand même fait la tête quand on a remarqué qu’une mission manquait à l’appel. La mission 10 a en effet disparu, comme sur la version console du jeu, sortie sur Xbox 360 et PS3. À l’époque, le choix était justifié puisque cette mission qui nous mettait au volant d’un vaisseau était particulièrement gourmande en ressource processeur, et n’aurait jamais pu tourner sur les consoles de l’époque. Mais maintenant ? Avec les avancées technologiques, on a du mal à croire que cette justification tienne toujours, surtout que la version PC du jeu est elle aussi expurgée de cette fameuse mission. On pense donc que Crysis Remastered a été développé à partir de la version console sortie en 2011. Malheureusement, on ne peut pas vraiment compter sur les graphismes pour se consoler. La mise à niveau est réellement paresseuse, et si le jeu n’est pas moche, il reste dans la moyenne (plutôt basse) de ce qui se fait actuellement, ce qui contribue à écorner le mythe un peu plus encore. Oui il y a du ray tracing, mais ce dernier est logiciel, et reste loin d’apporter les améliorations visuelles du ray tracing matériel auquel nous avons habituellement droit dans les titres estampillés RTX.

 

Crysis Remastered

 

Bien que les textures aient été mises à jour, et qu’on dispose toujours d’une végétation séduisante, l’ensemble n’est pas hallucinant, et on remarque rapidement certains problèmes. Quelques plantes s’affichent ainsi en 2D, tandis qu’en y regardant de plus près, certaines textures sont assez grossières, en particulier autour des rochers. Pour rendre hommage au même «but can it run Crysis ?», les développeurs ont pensé à inclue un niveau de détail éponyme, qui vise à mettre n’importe quelle machine à genoux, et qui permet même de faire tourner le jeu en 8K. Dans notre cas, nous avons essayé ce réglage en 4K, et sans surprise, le jeu tournait alors entre 15 et 25 FPS sur notre machine de test équipée d’une RTX 2080 Ti et d’un i7-8700K. D’ailleurs, un benchmark est intégré au jeu, et s’il faut pour l’instant faire usage d’une astuce dans les fichiers du jeu pour le lancer, ce dernier devrait être accessible via le menu classique une fois la mise à jour idoine déployée. De même, Crytek a promis l’arrivée du DLSS, bien qu’on ignore quand la fonctionnalité sera implémentée dans le jeu.

 

Bref vous l’avez compris, à moins de disposer d’une machine récente et puissante, la nostalgie risque bien de se heurter à la réalité d’un framerate toussotant, et ce, sans même pousser les options graphiques.

 



Le problème, c’est que même avec les préréglages Can It Run Crysis, le résultat visuel n’a rien d’extraordinaire, tandis que nous avons dû batailler pour pouvoir lancer le jeu à son maximum. On a ainsi dû s’y reprendre à 3 ou 4 fois, le titre crashant sans prévenir, et nous gratifiant de plusieurs retours Windows impromptus. Le pire, c’est que les problèmes ne s’arrêtent pas à la stabilité du jeu. Les bugs divers et variés sont légion, des problèmes de ragdoll évoqués précédemment, aux voix qui se déclenchent inopinément alors qu’on évolue seul au milieu d’une prairie, sans parler des certains triggers un peu durs de la feuille. Sachez également que l’optimisation laisse à désirer, et qu’il faudra une machine démesurément puissante pour pouvoir profiter du jeu, surtout en comparaison avec le résultat. Certains effets semblent clairement exagérés, à l’image des fameux godrays qui percent le feuillage des arbres, tandis que la tessellation et l’occlusion ambiante ne sont pas au niveau avec ce qui se fait en ce moment (on pense au HBAO et au VXAO).
 

Sachez que le jeu ne tire pour l’instant pas vraiment profit des processeurs multicoeurs (dans notre cas, un cœur au max, et les sept autres à moins de 50% de charge). Bref vous l’avez compris, à moins de disposer d’une machine récente et puissante, la nostalgie risque bien de se heurter à la réalité d’un framerate toussotant, et ce, sans même pousser les options graphiques (on n’imagine pas le résultat sur la Switch). C’est dommage, surtout pour un titre qui a beaucoup joué sur son aspect graphique pour faire monter la hype. Mais il faut croire que le délai accordé par Crytek à ses développeurs pour peaufiner le titre n’aura pas suffi à redresser la barre. Le premier trailer qui avait fuité fin juin était donc bel et bien représentatif du produit final, pour le plus grand malheur des fanatiques de la franchise.

Crysis Remastered



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