Silent Hill est une licence qui a de nouveau le vent en poupe et ça, c’est grâce à Konami qui a décidé de miser à fond dessus. Il y a même un nouveau film qui arrive début 2026 par Monsieur Christophe Gans et dont on attend le premier trailer. En attendant, le 25 septembre prochain, on va pouvoir découvrir ce Silent Hill f, avec un f minuscule et dont la signification reste à encore déterminer. Sur les forums, certains parlent de F pour Five, d’autres évoquent le nom Flower, Fleur, parce que le jeu regorge de cette fleur rouge étrange qui gangrène les humains, tandis que d’autres pensent que le f n’est autre qu’une clef de solfège et que ça fait référence à la musique. On a toutes les théories possibles et j’imagine qu’il faudra attendre de finir le jeu pour en avoir le coeur net.
JAPON, 1960
En attendant, on va s’intéresser au contenu de ce Silent Hill f, mais aussi son histoire, qui prend une direction inédite pour la série. Parce que oui, ça paraît bizarre dit comme ça, mais pour la première fois depuis son existence, un Silent Hill va se dérouler au Japon, mais attention, pas n’importe lequel, le Japon des années 1960. C’est donc la première fois que la saga quitte son décor américain habituel et pour ce faire, les développeurs ont travaillé avec un scénariste japonais renommé, Ryukishi07, afin de renforcer l’authenticité du récit. En Occident, il n’est pas très connu, mais au Japon, il est réputé pour ses visual et ses sounds novel tels que When They Cry et Rose Guns Days. Tiens, petite parenthèse pour vous dire que si c’est Konami qui chapeaute le développement de Silent Hill f, c’est un studio taïwanais qui a géré entièrement le développement. Ce studio s’appelle NeoBards Entertainment, qui ne faisait que de la sous-traitance jusqu’à présent. C’est leur premier jeu en tant que studio lead et c’est cool parce qu’avec les nombreux jeux que Konami est en train de relancer, l’éditeur japonais met en avant d’autres studios asiatiques. Par exemple, le remake de Metal Gear Solid 3 a été entièrement développé par Virtuos, une entreprise singapourienne, et ce sont ses studios vietnamiens, malaisiens et chinois qui ont essentiellement bossé sur le Metal Gear Solid Delta. D’ailleurs, lors de la gamescom, Al yang, le game director du studio taiwanais NeoBards Entertainment a réalisé de nombreuses interviews sur place. Ça, c’était pour l’aparté.
Pour en revenir à l’histoire de Silent Hill f, sachez qu’on va incarner une jeune fille du nom de Hinako Shimizu, une lycéenne introvertie, étouffée par les attentes sociales et familiales, comme c’est souvent le cas au Japon, et encore plus dans les années 60. Sa lutte intérieure se traduit donc par un fil rouge séduisant : « trouver la beauté dans la Terreur » et c’est ce qui va évidemment faire le lien avec tous les Silent Hill. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est fantasmé ? D’après Al Yang, les monstres et les environnements étouffants reflètent les tourments de la jeune fille. Plusieurs thèmes vont être abordés dans le jeu, l’horreur surnaturelle et psychologique bien sûr, mais aussi l’oppression féminine. L’intrigue prend place à Ebisu-gaoka, un village fictif dont l’architecture a visiblement été inspirée par Kanayama et qui regorge de ruelles étroites qui serpentent entre des maisons serrées les unes contre les autres. Et justement, ce côté exiguë des lieux va créer des angles morts et un dédale labyrinthique qui vont jouer sur la tension qui va se dégager durant la progression, d’autant que contrairement à Silent Hill 2, aucun poste radio ni objet ne vous avertira de l’arrivée d’ennemis : il faudra rester attentif au moindre son.
NOT ALONE IN THE DARK
Contrairement aux précédents épisodes de Silent Hill, notre jeune héroïne Hinako ne sera pas seule au début de l’aventure, elle sera même accompagnée de plusieurs protagonistes, ce qui change de la solitude des personnages tourmentés qu’on a incarné dans les Silent Hill jusqu’à présent. Il y a Shu, son ami d’enfance, et Rinko, une camarade curieuse mais aussi jalouse d’elle qui l’accompagnent. Malgré cette présence humaine, l’angoisse ne sera jamais bien loin, car le jeu va jouer sur les relations qui vont se détériorer, avec des trahisons et des illusions. Concernant le gameplay, les créateurs ont tenu à rassurer les fans : le jeu reposera avant tout sur une expérience centrée sur l’horreur psychologique, tout en intégrant des mécaniques d’action. Hinako étant une adolescente ordinaire, elle ne fera pas usage d’armes à feu contrairement aux précédents jeux de la série. Silent Hill f met donc l’accent sur le combat au corps à corps avec différentes armes à utiliser : tuyau en fer, faucille, dague et même une naginata, qui est cette lance traditionnelle japonaise. D’ailleurs, il faut préciser que les armes dans Silent Hill f ont une durabilité limitée et se brisent plus vite selon leur usage. En revanche, il est possible de se balader avec plusieurs armes à la fois, mais aussi de faire appel à des kits pour les réparer. Toutefois, certaines armes comme la dague et la naginata, utilisables uniquement dans l’Otherworld, n’ont pas de limite de durabilité et peuvent être utilisées sans contrainte.
Le système de combat introduit aussi une nouvelle mécanique de Santé Mentale ainsi que des contre-attaques qui permettent de cibler les points faibles ennemis. En appuyant sur R2 au bon moment, Hinako peut contrer et parer les coup des créatures. Vous allez tout de suite penser aux souls-like, mais on en est loin, puisqu’il n’y a pas de jauge d’endurance et la difficulté est loin d’être identique aux jeux de FromSoftware. Par contre, il y a le mode Focus qui lui consomme de la Santé Mentale et qui permet du coup de ralentir le temps et de créer une ouverture plus longue, ce qui va faciliter une contre-attaque surprise. Une fois la jauge de Concentration remplie, Hinako peut déclencher une Focus Attack pour infliger de lourds dégâts. Classique, mais inédit pour un jeu Silent Hill. Le gameplay de Silent Hill f repose aussi sur une gestion stricte des ressources. Capsules, bandages et inventaire seront en effet limités pour obliger le joueur à faire des choix constants. Sinon, l’un des points forts du jeu réside dans le bestiaire inspiré du folklore japonais, avec des poupées désarticulées, des esprits scolaires pervertis, des amas charnels fleuris qui fascinent autant qu’elles dérangent. En termes d’horreur cependant Silent Hill f préfère cultiver l’inconfort et le malaise plutôt que la peur viscéral et les sursauts.
Enfin, sachez que le compositeur Akira Yamaoka a signé la BO de ce Silent Hill f, afin de garantir ce mélange de malaise et de beauté qui caractérise Silent Hill. À ses côtés, un second compositeur japonais apportera une dimension plus traditionnelle, en intégrant des instruments et sonorités classiques du Japon. Les joueurs peuvent donc s’attendre à une ambiance musicale riche, fusionnant modernité et héritage culturel. Sortie du jeu le 25 septembre prochain sur PC, PS5 et Xbox Series et encore quelques semaines d’attente pour savoir si ce nouvel épisode sera une réussite ou pas.