S’il fallait retenir une coquetterie du Tokyo Game Show 2025, ce serait sans doute celle-là : « GTA version animé » ou encore « GTA killer ». C’est ainsi que beaucoup décrivaient Ananta sur place, tant son concept d’open world semble ambitieux. Détrôner GTA : très honnêtement, j’en doute, mais il faut reconnaître que le projet affiche des ambitions colossales. D’après certaines rumeurs, pas moins de 800 développeurs seraient mobilisés sur Ananta. Un chiffre impressionnant, qui explique sans doute la qualité visuelle et technique du titre, qu'on peut considérer comme un véritable patchwork d’inspirations bien connues. En regardant les bandes-annonces, impossible de ne pas penser à GTA V, Uncharted 4, Spider-Man 2, Sleeping Dogs ou encore Watch Dogs, le tout habillé d’une esthétique waifu qui ne laisse pas indifférent. Et ces comparaisons ne sont pas totalement infondées : plusieurs séquences partagées en ligne rappellent effectivement ces grands noms du jeu vidéo. Pourtant, les vidéos de gameplay tournées lors du salon montrent un titre d’une richesse étonnante, porté par une ambiance vibrante et une ville, Nova City, plus vivante que jamais. À première vue, on a cette sensation grisante que tout est possible : exploration, combat, gunfight, conduite, comme si tous les meilleurs types de gameplay avaient fusionné dans un seul et même jeu.
Première chose à savoir : Ananta nous proposera d’incarner plusieurs personnages, chacun avec son style et ses capacités bien distincts. On commence avec Captain, un jeune homme doté de pouvoirs surnaturels capables de faire jaillir des tentacules de ses bras. Grâce à eux, il peut se balancer d’immeuble en immeuble à la manière de Spider-Man, ou attraper ses ennemis pour les pulvériser dans des enchaînements de combos spectaculaires. Son système de combat rappelle autant Sleeping Dogs que le freeflow popularisé par la série Batman Arkham, dont tout le monde s’est inspiré depuis. Vient ensuite Taffy, une jeune fille immédiatement reconnaissable à ses oreilles de lapine et à son véhicule hybride aussi mignon qu’improbable — un croisement entre un scooter et un Segway. Puis Richie, une policière à la queue de dragon, capable d’arrêter n’importe quel PNJ dans la ville, de contrôler leurs papiers ou de leur faire passer un test d’alcoolémie ou de drogue. Enfin, le dernier protagoniste, Seymour, est un hackeur masqué, capuche sur la tête et smartphone en main. L’influence de Watch Dogs est évidente : il peut déployer et contrôler des drones pour pirater différents systèmes dans l’open world. Tous ces personnages seront jouables, et le jeu reprendra un système de switch inspiré de GTA V : la caméra dézoome, survole la ville, puis zoome sur le personnage choisi, qui poursuit tranquillement ses activités avant qu’on en prenne le contrôle. Et là où Ananta surprend, c’est dans son modèle économique : malgré son statut de free-to-play, tous les personnages seront débloqués gratuitement au fil de l’histoire. NetEase a confirmé qu’il n’y aura pas de gacha, à la différence de Genshin Impact. La monétisation se limitera aux éléments cosmétiques, à savoir les tenues, les véhicules ou la décoration d’intérieur. Un choix rare, audacieux et plutôt bienvenu pour un jeu de cette caste.
D’après les images de gameplay enregistrées au Tokyo Game Show 2025, Nova City s’annonce comme une métropole d’une richesse impressionnante, vivante et grouillante de détails. Les rues sont bondées de PNJ, les enseignes clignotent de partout, et les activités semblent infinies. Certes, on ne pourra pas entrer dans tous les bâtiments, mais un grand nombre d’entre eux seront bel et bien accessibles : konbini, salles de sport, boutiques de vêtements… Le jeu mise clairement sur la personnalisation, avec un système de customisation des personnages particulièrement complet et une garde-robe qui s’annonce très variée. Visuellement, la ville en met plein les yeux. Nova City ressemble à une version stylisée de Tokyo, avec ses ruelles étroites, ses néons omniprésents et ses quartiers débordant d’énergie. À chaque coin de rue, il se passe quelque chose, et la possibilité d’interagir avec presque tous les PNJ renforce encore cette sensation de vie. L’exploration promet d’être dense et variée : Captain pourra se balancer entre les immeubles grâce à ses tentacules, Taffy invoquera à tout moment son petit scooter-Segway pour se déplacer, et il sera aussi possible d’emprunter les transports en commun ou de voler n’importe quel véhicule, comme dans GTA. Les trailers ont même confirmé la présence d’hélicoptères pilotables, de quoi laisser entrevoir un monde ouvert particulièrement complet et généreux.
Évidemment, Ananta promet de l’action, et la démo présentée au Tokyo Game Show en a donné un aperçu saisissant. On a pu y vivre une course-poursuite sur l’autoroute, affronter un gang de voyous avec des armes à feu, mais aussi exploiter les pouvoirs de Captain, notamment ses tentacules. Jusqu’à ce passage spectaculaire qui rappelle forcément la scène mythique d’Uncharted 4, où Nathan Drake est traîné dans la boue. Pour autant, tout n’est pas parfait. Selon les journalistes ayant testé la démo, la conduite manque encore de précision, donnant parfois l’impression de piloter une simple caisse à savon. Les combats au corps-à-corps, bien que prometteurs avec leurs nombreux combos, manquent également de puissance et de punch. Le jeu n’ayant pas encore de date de sortie, NetEase a largement le temps d’affiner ces mécaniques. En revanche, sur un point, tout le monde s’accorde : les graphismes et la richesse visuelle d’Ananta sont impressionnants. Le style un peu waifu peut diviser, mais l’engouement du public asiatique au TGS montre que cette direction artistique séduit pleinement. Après tout, NetEase connaît déjà la recette du succès avec Genshin Impact, un jeu qui a conquis le monde malgré les doutes initiaux de l’Occident. Il est clair que NetEase vise avant tout son public asiatique, un marché immense et autonome. Si Ananta séduit également en Occident, ce sera simplement un bonus financier pour le studio. Dans tous les cas, le jeu est prévu sur PC, PS5 et mobile à une date inconnue, mais d’ici là, on aura l’occasion d’en reparler.