D'ailleurs, le PDG a décidé de prendre le taureau par les cornes, puisque Maxime Beland a démissionné avec effet immédiat, tandis que Tommy François a été mis à pied en attendant les conclusions de l'enquête interne. Ce n'est pas tout, car Yves Guillemot a également tenu à envoyer une note aux quelques 18 000 collaborateurs dans le monde ; un message que l'AFP est parvenu à se procurer. "Je tiens à dire à ceux qui ont pris la parole ou qui ont soutenu des collègues : vous êtes entendus et vous contribuez à conduire les changements nécessaires au sein de l'entreprise", affirme-t-il, conscient qu'une certaine culture néfaste a été entretenue depuis de longue années au sein de l'entreprise.

"Les situations que certaines et certains d’entre vous ont vécues ou dont vous avez été témoins sont inacceptables. Nous ne pouvons tolérer les comportements inappropriés sur le lieu de travail et nous continuerons à prendre des mesures disciplinaires contre toute personne ayant des comportements de harcèlement, de discrimination ou toute autre attitude enfreignant notre Code de Bonne Conduite."
Il promet que "des changements fondamentaux" seront entrepris "très rapidement, à tous les niveaux". "Nous ne visons pas des ajustements à la marge, prévient-il. Ce que nous voulons mettre en œuvre est un changement structurel au sein d’Ubisoft, en totale adéquation avec nos valeurs qui ne tolèrent aucun comportement toxique et veillent à ce que chacun se sente en sécurité pour s’exprimer." Des groupes d'écoute seront mis en place, et la plateforme d’alerte Whispli permettra aux employés ainsi qu'aux personnes externes de signaler tout comportement inapproprié.

Naturellement, Libération a invité ses témoins à réagir à la sortie d'Yves Guillemot, et si certains se montrent sceptiques, d'autres en revanche veulent y croire. "Je pense qu’Yves veut sincèrement ce qui se fait de mieux pour ses employés, confie l'un d'eux. Je lui fais confiance pour faire un gros ménage maintenant que les murs opaques des RH et de l’éditorial sont tombés. Maintenant, il sait. Il y a beaucoup à faire, de nombreuses personnes toxiques sont aussi protégées à Toronto et Montréal. Il faut avoir le courage de s’en débarrasser pour que le reste des équipes puisse créer des jeux dans les meilleures conditions. Wait and see."