C'est d'ailleurs là le premier (et peut-même le principal) reproche que l'on peut faire à ce nouvel opus. Il ne s'agit toujours pas de "l'épisode de la maturité", accessible à tous et procurant du fun immédiat. Pourtant, la cinématique d'introduction pré-calculée digne d'un AAA pouvait laisser penser qu'un véritable scénario et une campagne solo seraient au rendez-vous cette fois-ci. Hélas, il n'en est rien. Le mode carrière tient surtout du bac à sable et se contente de trois niveaux de difficulté, les différences se situant au niveau du capital et de l'équipement de départ. Quant au didacticiel censé nous apprendre les bases du jeu, il ne couvre pas un dixième des possibilités. Bref, niveau accessibilité, Farming Simulator a encore beaucoup de chemin à parcourir. En revanche, cette année le jeu est plutôt généreux en ce qui concerne les différents terrains. Trois cartes s'offrent ainsi à nous, et chacune d'entre elles possède une ambiance particulière. Elmcreek s'inspire du centre-ouest américain, Haut-Beyleron est influencée par différentes régions françaises, et Erlengrat nous présente des paysages typiquement alpins. Ces trois cartes sont vastes, et dotées de quelques bâtiments qui sortent de l'ordinaire (stade de baseball, château, observatoire…). Il y a donc pas mal de choses à voir lors des balades en pick-up, même si l'essentiel des paysages reste naturellement constitué de champs cultivables. Les promenades sont d'autant plus agréables que le moteur graphique a encore progressé depuis le dernier épisode. Nous ne sommes pas encore au top de la technique et de la modernité, loin de là même, mais l'ensemble paraît tout de même un peu moins daté qu'auparavant. Cycle jour/nuit, volutes de poussières, terre en relief, traces de pneus, plants qui s'aplatissent sur notre passage et autres effets atmosphériques viennent au secours d'un moteur 3D qui demeure tout de même en dessous de la moyenne. Quant à la physique, elle reste toujours aussi approximative. Mieux vaut éviter au maximum tous les obstacles, sous peine de retrouver son tracteur en équilibre sur une palissade.
WINTER IS COMING
Les nouveautés de cette édition ne concernent pas uniquement le moteur graphique, fort heureusement. Nous avons ainsi droit à des types de cultures inédits (raisins, olive et sorgho), tandis que du côté de l'élevage animal, les abeilles (et les ruches qui vont avec) viennent rejoindre les vaches, chevaux, cochons, moutons et poules. Quant aux véhicules et autres machines, leur nombre dépasse désormais les 400 et regroupe plus de 100 marques différentes. L'innovation majeure de Farming Simulator 22 reste malgré tout l'arrivée des saisons, et notamment de l'hiver. La neige tombe et recouvre le terrain, tandis que la plupart des cultures ne peuvent plus être ni plantées ni récoltées. Il est donc indispensable de tenir compte du calendrier des cultures pour ne pas être pris de cours, les saisons de plantation et de récolte de chaque ressource y étant clairement indiquées. Le jeu accueille également des serres, qui pourront vous sauver la mise durant les périodes de grand froid, et même des chaînes de production.
Typiquement, vous pourrez acheter un moulin pour transformer votre blé en farine, et acquérir une boulangerie pour transformer cette farine en pain. Ce nouvel opus commence même à glisser doucement de la simulation vers la gestion, puisque pour faire des gâteaux par exemple, il faut s'assurer d'un approvisionnement constant en farine, sucre, lait, œufs, beurre et fraises. D'ailleurs le jeu se dote d'un module permettant de programmer les tâches de nos ouvriers agricoles. Il est ainsi possible d'automatiser certaines tâches, à l'aide des commandes "aller","livrer", "charger et livrer" et "travail de terrain". C'est un ajout fort bienvenu mais qui doit encore être enrichi et peaufiné par les développeurs lors des prochaines mises à jour, car pour l'heure les menus sont assez rébarbatifs et peu clairs. D'une manière plus générale, c'est toute l'interface qui est largement perfectible. Terminons par évoquer deux dernières nouveautés bienvenues, mais largement plus anecdotiques que le système de saisons : les cailloux à retirer des champs, et un mode multijoueurs qui devient cross-plateformes.