Le cas Assassin's Creed Mirage est intéressant à plus d'un titre, car on vous rappelle que le jeu était à la base un DLC de Valhalla. Une idée qui n'a vécu que quelques semaines et seulement sur papier, puisque le projet a pris de plus en plus d’ampleur et s’est ainsi transformé en un jeu à part entière. L'idée de partir sur un nouveau personnage est arrivé très vite dans le projet, tout comme l'envie de proposer un retour aux sources, aussi bien dans le gameplay que dans la proposition. En effet, avec Assassin’s Creed Mirage, l'idée est de revenir aux bases de la série en délaissant le côté RPG trop prononcé des derniers opus. L'aventure sera moins grande aussi, et demandera entre 15h et 20h de jeu pour être complétée et vous transportera au beau milieu de la ville de Bagdad, dans la peau de Basim. Et c'est d'ailleurs ça l'une des grandes forces de ce Assassin's Creed Mirage, à savoir la ville de Bagdad, représentée avec un soin et une fidélité assez impressionnante. Je vous laisse regarder ces images de gamelay, capturées par mes soins, et qui permettent de constater la beauté et la richesse de cette cité qui était considérée comme étant la capitale de l’art, du savoir, de l’innovation, du pouvoir, de la science, ou bien encore du commerce. On sait d'ailleurs que les développeurs se sont documentés afin d’offrir une reproduction fidèle du Bagdad de l’époque et ça se sent.
BAGDAD EST GRAND
On est sous l'ère des Abassids qui crééent donc cette capitale qu'est Bagdad, qui est à la fois gigantesque pour l'époque, avec environ 1 million d'habitants. A cette époque, il n'y a que deux villes qui lui sont comparables dans le monde, à savoir Le Caire en Egypte et Pékin en Chine. Doté d'un scope plus réduit dans son ensemble, Assassin's Creed Mirage permet à la licence de renouer avec ses origines en ne proposant pas un vaste monde ouvert mais une ville dense, pleine de recoins, de constructions à escalader et de ruelles à parcourir à toute vitesse. Ce sont justements ces espaces réduits qui donnent cette impression de richesse, mais aussi parce que la ville déborde de monde. Regarez donc ces images, il y a des PNJ partout qui se baladent partout et leur nombre créé ainsi un sentiment de foule vraiment grisant. Alors évidemment, les PNJ ont des interactions assez limitées, surtout en comparaison avec des titres comme Red Dead Redemption 2, mais il n'est pas rare de se faire alpaguer par un marchand qui veut vous vendre ses produits et ainsi vous détourner de votre mission. Je ne sais pas dans quelle mesure le jeu misera l'accent sur ce genre de détails afin de favoriser l'immersion, mais on se laisse aisément bercer par ce monde assez surprenant et surtout ultra vivant. Je vous laisse en profiter en plein écran.
Comme vous le savez, Assassin's Creed Mirage met l'accent sur le parkour et l'infiltration, deux éléments qui avaient un peu disparu des précédents Assassin's Creed. Les développeurs d'Assassin's Creed Mirage se sont efforcés à rendre le Parkour le plus accessible possible afin d’inciter les joueurs à exploiter chaque élément du décor. Et c'est vrai que le fait que Bassim puisse grimper partout avec cette agilité légendaire de la série, ça pousse à l'exploration. Le Bagdad d'Assassin's Creed Mirage étant une ville commerçante, avec beaucoup d'échoppes, mais aussi truffée de toits plats, tout pousse le joueur à lever les yeux vers le ciel. La verticalité du level design apporte énormément à ce sentiment de déplacement urbain lié au Parkour, qui permet à Bassim de passer d'une maison à une autre avec une fluidité ultra plaisante.
ON NE PEUT PAS PLAIRE À TOUT LE MONDE
Là où ça se corse et que ça risque de diviser les joueurs, c'est dans le gameplay. En prenant le parti-pris de revenir à des mécaniques d'antan, le jeu va se heurter à ce sentiment de retour en arrière, dans le passé presque. Alors je sais bien que pour certains, c'est une bonne nouvelle et un gage de qualité, mais comme cela fait 5 ans que la saga Assassin's Creed a ouvert son gameplay, avec des codes plus contemporains, plus Dark Souls sur certains aspects, difficile de se dire qu'on va pouvoir faire moins de choses. L'infiltration est donc le maitre-mot de ce Mirage et tout pousse le joueur à rester discret dans ses actions. Non pas qu'il ne soit pas possible de se la jouer action et bourrin si on en a envie, mais le jeu vous pénalisera aussi sec, par le nombre d'ennemis alertés, mais aussi par la puissance de ces derniers. Rien n'est évidemment insurmontable, mais on sent clairement que le jeu a été construit autour de la discrétion et la fourberie. Pour rester un soldat de l'ombre, Bassim dispose de plusieurs armes pour favoriser ses attaques furtives. Son sifflement pour commencer, qui lui permet d'attirer les gardes dans sa direction, mais il peut aussi user de tout un tas de gadgets si je puis dire, souvent confectionné par Abu Jafar Muhammad (dans son Bureau des Assassins) qu'on pourra aller voir régulièrement au fil de l'aventure. Bombe qui fait juste du bruit (et pas de dégâts vous l'aurez compris), couteaux ou dagues à lancer, idéal pour éliminer à distance, smoke bomb pour perturber la vision des ennemis et les exécuter d'un coup d'un seul, au total, il y a 5 objets à récupérer, sachant que chacun d’entre eux peut être upgradé. Ça change évidemment du loot à outrance des derniers épisodes, et certains s'en réjouissent, mais personnellement, je trouve qu'on perd un peu en liberté d'action. il y a également Endiku, l'aigle impérial, qu'on peut appeler pour repérer les cibles à abattre. Attention toutefois, l'animal peut être la cible de tireurs d'élite et il faut nettoyer la zone parfois avant de faire appel à l'aigle.
Si c'est assez plaisant d'agir dans l'ombre et de tuer les ennemis en un seul coup, même les plus costauds, on s'aperçoit que ce choix de game design fait aussi ressortir les plus gros travers de la série, à commencer par l'IA assez défectueuse du jeu. On se rend surtout compte sur le jeu est très permissif et que les soldats ont un champ de vision très limité et une ouïe complètement défaillante. Il ne sera pas rare par exemple de balancer une bombe dans une zone pour n'alerter qu'un soldat ou deux, les autres étant hors de portée de la déflagration. Attraper un ennemi depuis des hautes herbes est presque cheatén, tant Bassim est vraiment à l'abri de tout dans les fourrés. Et au pire si jamais l'alerte est donnée, il suffit de se planquer dans une botte de foin ou de quitter la zone pour que les gardes perdent leur lucidité et oublient qu'ils étaient en train de pourchasser Bassim. Ca ne fonctionne pas à tous les coups, mais c'est assez fréquent quand même.
On a donc le sentiment que depuis 15 ans, la série n'a pas évolué en termes d'infiltration et d'intelligence artificielle, ce qui ne manquera pas de vous faire sauter de vos gonds par moments. Heureusement, Bassim sait aussi se battre, même s'il se montre moins efficace et complet que Eivos, Alexios ou même Bayek. Peut-être que Bassim disposera d'une palettes de coups plus développés, mais sur les 4h de démo, il ne pouvait que se contenter de parer les coups adverses et esquiver les attaques. Le jeu met d'ailleurs en place un système de "parry", qui consiste à contrer une attaque adverse au bon moment, avec un timing à respecter et ainsi déstabiliser l'ennemi et ouvrir sa garde. C'est évidemment la base, mais c'est quand même assez limité. Et puis, comme vous le pouvez le voir, les animations en termes de combat libre sont assez limitées aussi.