Japan Expo 2015 : Shigeru Miyamoto défié par Michel Ancel lors de sa MasterClass

On a d'abord eu droit à un focus sur StarFox Zero qui, on le rappelle, sortira à la fin de l'année sur Wii U. L'occasion pour le génie de Nintendo de glisser quelques anecdotes, comme celle concernant les fameuses portes qu'il a toujours fallu franchir dans la série et qui s'inspirent, en fait, des portes du Temple de Fushimi Inari Taisha situé à Kyoto. Même si les fans le savaient déjà, Shigeru Miyamoto a également précisé qu'il avait opté pour des animaux en guise de héros, car il avait l'habitude d'en dessiner à ses heures perdues, sachant que le renard est considéré comme une divinité au Japon. Bref, rien de dingue à se mettre sous la dent mais ces exemples ont rappelé, si besoin était, que le bonhomme observait souvent le monde qui l'entoure pour plancher sur de nouvelles productions ; souvenez-vous de Pikmin. Quant à la démo live de StarFox Zero, là non plus il ne fallait pas s'attendre à de grosses révélations compte tenu que tout avait déjà été dévoilé à l'E3 2015. Mais bon, il ne faut pas oublier que le grand public - et parfois même la presse - n'a pas accès aux présentations en behind closed doors.

L'autre gros morceau de la Master Class portait sur Super Mario Maker, dont la sortie en France est fixée au 11 septembre prochain sur Wii U. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, on rappelle que le jeu permettra de créer ses propres niveaux Super Mario, grâce à tout un tas d'outils basés sur ceux utilisés habituellement par les développeurs de Nintendo. Naturellement, Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka n'étaient pas venus les mains vides et ont montré quelques-unes de leurs créations, dont une dédiée à Paris. Même Michel Ancel, décoré Chevalier des Arts et des Lettres en même temps que Shigeru Miyamoto en 2006, a conçu un niveau qui rappelait Pac-Man. Clairement, l'objectif était de montrer les nombreuses possibilités de création, Tezuka-san indiquant que Super Mario Maker serait vendu avec un livret contenant de précieux conseils de level design. Classe.


 

Comme on pouvait s'y attendre, les applaudissements n'ont pas cessé durant la Master Class. Les deux hommes n'ont pas manqué d'humour, surtout au moment de raconter leur première rencontre. Shigeru Miyamoto a ainsi expliqué que son acolyte était, à l'époque, le seul postulant à ne pas le supplier de travailler chez Nintendo. Concevoir des vêtements pour enfants était même un métier qui, limite, lui plaisait plus. Pour tester la créativité des candidats, le papa du plombier moustachu leur propose généralement de dessiner une histoire en seulement quatre cases, afin qu'ils puissent lancer leur histoire, la développer et la conclure. Lorsque son tour arriva, Takashi Tezuka s'est contenté de faire pousser la barbe d'un homme à travers les quatre cases. C'est cette originalité qui a poussé Miyamoto à l'embaucher, sans savoir que ce test marquerait le début d'une longue collaboration.

Même s'il arrive parfois au prodige de Nintendo de regretter le temps où lui et ses collaborateurs n'avaient besoin que de six mois pour créer un jeu, il apprécie également les nouvelles perspectives qu'offrent les technologies actuelles. Et puis, la relève pointe déjà le bout de son nez avec Tsubasa Sakaguchi, le réalisateur de Splatoon, qui avait lui aussi fait le déplacement à Japan Expo 2015. Shigeru Miyamoto a juré qu'à aucun moment lui et les anciens de la boîte ne sont venus interférer dans ses travaux, histoire qu'il ait les pleins pouvoirs durant le développement de Splatoon. Une façon de faire qui a fonctionné manifestement, le jeu totalisant déjà plus d'un million d'exemplaires vendus dans le monde un mois après sa sortie.

 

En toute franchise, cette Master Class n'a pas été une mine d'informations inédites, surtout pour ceux qui suivent avec assiduité l'actualité vidéoludique. On n'a pas appris grand-chose en dehors des petites expériences persos, et encore. Mais les représentations publiques de Shigeru Miyamoto sont ultra rares, et le fait que tout le monde jouait des coudes à la fin pour tenter de photographier celui à qui le jeu vidéo doit beaucoup, illustrait parfaitement l'engouement qu'il continue de susciter malgré une approche plus contestable ces derniers temps. Quoi qu'il en soit, en ce qui nous concerne, son aura demeure intacte. Un grand Monsieur.