Si le Geforce NOW sur SHIELD nous avait convaincu d'un point de vue purement technique, avec des jeux fluides même en configuration Ultra et des commandes qui répondent instantanément, le système dispose de nombreux inconvénients. Le premier est bien sûr l'obligation de passer par le catalogue propriétaire de nVIDIA pour garnir sa bibliothèque de jeux. Même si l'offre s'est incroyablement étoffée avec le temps, de nombreux titres restent absents du catalogue, ou ne sont disponibles qu'après plusieurs semaines d'attente. Enfin, le problème majeur reste cette obligation de devoir repasser en caisse pour disposer d'un jeu sur le service de cloud gaming si on le possède déjà sur PC. Avec GeForce NOW sur PC, nVIDIA remet tout le système à plat et propose une véritable expérience de jeu à la demande en streaming. À condition de disposer d'une connexion internet haut débit (30Mo/sec), il va donc être possible de pouvoir profiter d'une expérience de jeu similaire à ce qu'on obtient sur un PC gamer haut de gamme valant plusieurs milliers d'euros, et ce à partir de n'importe quel ordinateur. Dans cette nouvelle formule, le service s'affranchit de tout le catalogue propriétaire et intègre les trois plus grosses plateformes de jeu : Steam, Uplay et Origin.
QUAND DAVID DEVIENT GOLIATH !
Après avoir installé l'application sur notre ordinateur, il ne reste qu'à lancer le client désiré via l'interface nVIDA pour pouvoir profiter de tous nos jeux, mais qui tournent désormais sur les serveurs ultra-puissants du nVIDIA GRID. Contrairement à l'offre Shadow qui propose un PC en cloud, ici la firme au caméléon se limite à une offre purement gaming. En revanche, là où la start-up française nous promet une configuration définie, le géant de Santa-Clara ne s'embête pas avec ces détails, en nous garantissant à la place que tous nos jeux tourneront avec les réglages graphiques en Ultra. Bien sûr, face à une telle promesse, on s'est empressé de sortir notre PC portable le plus moisi du placard afin de tester la beta du GeForce NOW pour PC. Notre machine de test est donc un netbook bas de gamme équipé d'un processeur Intel Pentium N3540 (un Intel Atom Bay-Trail rebadgé) Quad Core cadencé à 2.1Ghz pour 7 Watts de consommation électrique, et couplé à 4Go de RAM. Aucun processeur graphique dédié n'est présent et le poussif Intel HD Bay Trail (4 cores avec une fréquence entre 313 et 896Mhz) est incapable de faire tourner un jeu un peu gourmand en ressource. À titre d'indication, Counter-Strike : Global-Offensive ne dépasse pas les 15fps lorsqu'on le fait tourner en 720p (résolution native de l'écran) toutes options graphiques au minimum. Bref, vous l'avez compris, il s'agit d'un PC portable dédié à la bureautique peu exigeante et qui n'est absolument pas équipé pour du jeu vidéo.
La continuité de l'expérience de jeu entre le PC gaming et le service GeForce NOW est parfaite, et on oublie très rapidement que les images qu'on voit sont calculées dans un data center situé à des centaines de kilomètres.
Une fois l'application nVIDIA GeForce NOW installée, et un compte nVIDIA créé, on retrouve une interface claire et simple qui rappellera des choses aux joueurs PC habitués au logiciel GeForce Experience. Sur l'onglet principal intitulé "jeux", le système nous présente les titres les plus joués, ainsi que ceux qui sont disponibles à l'heure actuelle (le système étant toujours en bêta), sachant que toute l'offre de Steam, Origin et Uplay devrait à terme être disponible. Le second onglet intitulé "Ma Bibliothèque" présente pour sa part les jeux auquel on a récemment lancé. Là aussi, une fois la version finale du service lancée, il s'agira d'une liste regroupant tous les titres issus de nos divers comptes et permettant de lancer immédiatement une partie sur les jeux que l'on possède déjà. D'ailleurs, à l'heure actuelle, il vaut mieux bien savoir ce qu'on possède car plusieurs titres sont disponibles en diverses versions. Pour les productions Ubisoft par exemple, il faut bien faire attention à lancer la version Steam ou Uplay du jeu, en fonction de celle dont on dispose. Dans notre cas c'est simple, les titres Ubisoft sont tous sur Uplay ! À terme, on imagine que le système fera le tri automatiquement en ne proposant à l'utilisateur que les versions qu'il possède dans ses différentes bibliothèques. On a commencé nos essais avec DiRT 4, en cliquant simplement sur le bouton "jouer" de l'icône. Le système lance alors une fenêtre qui nous demande nos identifiants Steam, puis une fois le tout vérifié, le programme se lance comme sur PC. La continuité est d'ailleurs de mise, car le serveur de nVIDIA va directement chercher les infos sur Steam, et dans le cas de DiRT 4, on a immédiatement retrouvé notre titre avec nos réglages, nos sauvegardes et même nos préférences retenues. Bref, la continuité de l'expérience de jeu entre le PC gaming et le service GeForce NOW est parfaite, et on oublie très rapidement que les images qu'on voit sont calculées dans un data center situé à des centaines de kilomètres.
Comme sur SHIELD, le système fonctionne parfaitement, et tant que la connexion internet tient le choc, rien ne permet de différencier une partie en streaming sur notre PC portable bas de gamme d'une partie sur notre tour gaming à plusieurs milliers d'euros
Comme sur SHIELD, le système fonctionne parfaitement, et tant que la connexion internet tient le choc, rien ne permet de différencier une partie en streaming sur notre PC portable bas de gamme d'une partie sur notre tour gaming à plusieurs milliers d'euros. Qu'il s'agisse d'un jeu Steam ou Uplay, tout marche parfaitement, même si en fonction des titres de petits problèmes persistent encore dans cette bêta. Certains jeux ne permettent pas toujours de récupérer notre sauvegarde, et il faut encore entrer ses identifiants à chaque fois que l'on lance un jeu. Avec la multiplication des systèmes de sécurité (dont l'authentification multiple avec un code à usage unique) le procédé est encore un peu laborieux, mais on ne doute pas que ce problème sera gommé lorsque la version finale du GeForce NOW sera mise en service. D'ailleurs, le fait qu'on en soit réduit à relever ces simples petits défauts prouve la qualité de ce service.
EN CONCLUSION
Le cloud gaming arrive donc à grand pas, et ce, de manière extrêmement convaincante grâce au nouveau GeForce NOW sur PC. En transformant n'importe quel ordinateur en un PC gaming haut de gamme, nVIDIA a le potentiel d'apporter les avantages du jeu PC (qualité visuelle supérieure et prix des jeux inférieur) à une grande majorité de joueurs qui refusaient de faire face aux coûts prohibitifs du matériel. Reste maintenant à savoir quelle sera le modèle économique et les tarifs pratiqués par la firme de Santa Clara. Abonnement ou paiement à l'utilisation, on ignore encore out des choix économiques, ou de la date de sortie commerciale du service. Néanmoins, si la marque réussissait à proposer un abonnement sous la barre psychologique des 100€ par an, on parie que le GeForce NOW séduira les joueurs en masse avec la promesse d'une expérience de jeu haut- de gamme pour le prix d'un jeu PS4 plus un abonnement PSN annuel.