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BigBen condamné à verser 7 millions d'euros à Nintendo, après 15 ans d'une bataille judiciaire

BigBen condamné à verser 7 millions d'euros à Nintendo, après 15 ans d'une bataille judiciaire

Après plus de quinze ans de procédures judiciaires, Nintendo vient de remporter une victoire majeure contre BigBen Interactive (aujourd’hui rebaptisé Nacon) : le tribunal régional de Mannheim a condamné l’entreprise française à verser près de 7 millions d’euros au constructeur japonais pour avoir enfreint le brevet protégeant la Wiimote, la célèbre manette de la console Wii. Ce montant comprend les dommages et intérêts, les intérêts depuis 2018 et les frais de justice.

Le verdict est tombé le 30 octobre 2025 mais est reconnu publiquement que ces derniers jours et qui rappelle que la violation de brevets chez Nintendo, c'est toujours aussi grave. Au cœur du litige entre Nintendo et BigBen se trouvent des Wiimotes tierces commercialisées durant l’âge d’or de la Wii. Nintendo estime que ces manettes alternatives enfreignaient un brevet clé protégeant la technologie fondamentale de la Wiimote officielle. En effet, le brevet EP 1 854 518 ne couvre pas un simple design, mais l’association de caractéristiques ergonomiques et techniques essentielles, notamment la combinaison d’une caméra et d’un accéléromètre. Cette architecture est au centre de l’expérience Wii, pensée autour du contrôle par le mouvement. En protégeant cette innovation, Nintendo cherchait à préserver ce qui faisait la singularité de son approche du jeu vidéo, chose que BigBen n'avait pas respecté à l'époque.

Nintendo

Pour obtenir gain de cause, Nintendo a plaidé pour la théorie du manque à gagner, obligeant l’entreprise japonaise à révéler ses propres chiffres de ventes.  En clair, elle a fait valoir que si BigBen n’avait pas vendu ces manettes contrefaites, c’est Nintendo elle-même qui aurait réalisé l’ensemble de ces ventes. Cette méthode est assez rare, car elle oblige l’entreprise à dévoiler ses propres chiffres commerciaux, ce qui peut être délicat. Mais elle est aussi souvent plus lucrative que d’autres approches pour calculer les dommages, et ici, elle a permis d’obtenir une compensation très significative. Le tribunal a également rejeté l’argument de BigBen selon lequel les consommateurs se seraient tournés vers d’autres fabricants de manettes tierces si les produits BigBen n’avaient pas existé. Selon le juge, ces autres produits auraient eux aussi très probablement violé le brevet. En d’autres termes, Nintendo ne perdait rien sur le marché et pouvait prétendre à l’intégralité des ventes réalisées par BigBen.


BigBen Interactive

 

Un autre point technique mais important : le tribunal a précisé que les frais généraux de Nintendo, comme les coûts de production et de distribution déjà engagés, ne réduisent pas le calcul des pertes. Autrement dit, l’entreprise n’a pas à déduire des coûts qui auraient existé de toute façon, ce qui augmente encore le montant du préjudice reconnu. BigBen a essayé de retarder la procédure à plusieurs reprises, notamment en contestant les experts judiciaires, mais ces manœuvres ont fini par coûter cher, puisque les intérêts sur la créance ont gonflé le montant final et représentent une part importante des presque 7 millions d’euros à payer. Et oui, la légende comme quoi Nintendo ne rigole jamais avec la violation de ses droits de brevet se vérifie encore et le prochain qui pourrait en payer les frais, c'est Pocketpair, le studio derrière Palworld...



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