Nous avons pu mettre la main sur une version partielle, mais représentative, de ce futur jeu. Sur les six classes que comptera la version finale, deux étaient déjà disponibles à l'essai. Et si la quête principale nous était encore interdite d'accès, nous avons tout de même pu remplir plusieurs quêtes secondaires dans une vaste zone ouverte. De quoi mener en quelques heures notre personnage du niveau 9 au niveau 13. Nous avons tout d'abord essayé durant quelques dizaines de minutes la classe Sème-la-mort, qui peut sacrifier une partie de sa santé pour infliger des dégâts supplémentaires, et qui dispose d'un familier demi-liche infligeant des dégâts de magie noire aux ennemis. Mais notre choix s'est finalement arrêté sur le Trucidopathe, capable de lancer une épée fantôme tournoyante sur ses adversaires, et dont les chances de coups critiques sont augmentées de base de 30 %. Si chaque type de personnage dispose d'un arbre de compétences relatif à ses capacités spéciales, tous partagent le même système de statistiques héroïques. Ainsi, Force, Dextérité, Intelligence, Sagesse, Constitution et Syntonie agissent respectivement sur les dégâts critiques, les chances de coups critiques, la recharge des sorts, les dégâts élémentaux, le niveau max de bouclier/santé, et la recharge des compétences. Dans ces conditions, augmenter au maximum la Force du Trucidopathe semble aller de soi. Et nous pouvons d'ores et déjà vous confirmer qu'il est possible de monter ainsi une véritable brute, capable d'infliger un nombre extrêmement élevé de dégâts par seconde !
DE D&D À B&B, ET DU MJ AU MB
Si ces statistiques fleurent bon le jeu de rôle médiéval-fantastique, c'est tout à fait normal. Tout comme Tiny Tina et la Forteresse du Dragon par le passé, Tiny Tina's Wonderlands troque l'univers futuriste de Borderlands pour une partie de Bunkers & Brutasses, un jeu de rôle sur table parodiant évidemment le célèbre Donjons & Dragons. Toujours aussi geek, Tina tient le rôle de Maître du Bunker et organise donc la partie. En tant que joueur, nous incarnons donc un personnage de Bunkers & Brutasses lui-même incarné par un personnage de Borderlands. Ce contexte "méta" donne l'occasion aux participants au jeu de rôle de briser régulièrement le quatrième mur en commentant l'action en cours. Un médaillon avec leur portrait apparaît alors en haut à droite de l'écran, ce qui nous a permis de constater qu'un homme nommé Valentine et un robot nommé Frette étaient de la partie dans le monde "réel". Qu'il s'agisse de Tina expliquant aux joueurs qu'ils tombent subitement sur "un énorme machin-bidule hyper magique" ou de Valentine proposant de laisser tomber la quête en cours au premier obstacle rencontré, les remarques de ces vrais-faux joueurs sont généralement humoristiques. Ces interventions mettent également en valeur une version française aux petits oignons. Non seulement les voix sonnent juste, mais les traducteurs ont réalisé un véritable travail de localisation en adaptant les références culturelles. Ainsi lors d'une quête visant à déclencher une révolution dans une mine de gobelins, vous aurez l'occasion d'entendre Valentine fredonner et détourner les paroles de la chanson "Ma révolution" de Jenifer. On imagine aisément qu'en VO, c'est une toute autre chanson qui est utilisée.
BORDERLANDS MÉDIÉVAL ET FANTASTIQUE ?
Basé sur des fondamentaux très solides, car hérités de Borderlands 3, Tiny Tina's Wonderlands reprend à son compte tout ce qui fait le charme de la série : du loot partout tout le temps, de nombreuses quêtes, de multiples coffres à ouvrir, des armes déclinées à l'infini, des tas d'ennemis à occire, de bons gros boss, et de l'humour, toujours de l'humour. L'une des quêtes secondaires nous est ainsi adressée par Bench, un gobelin à la recherche d'un "spécialiste de la désescalade non violente" (on en aurait bien besoin IRL d'ailleurs…). Il faut dans un premier temps rencontrer le sorcier Baadaar le badant, que l'on peut choisir de séduire au lieu d'occire. S'en suit une petite course-poursuite autour de son foyer, le bougre n'étant pas vraiment sensible à nos avances. Plus loin, c'est un garde gobelin que l'on peut distraire, soudoyer, ou draguer. Nous vous conseillons de choisir une nouvelle fois cette dernière option, qui s'avère ici particulièrement payante. Le garde tombe alors amoureux de notre personnage, comme l'indiquent les petits cœurs flottant au dessus de sa tête. Voilà qui permet de profiter de dialogues savoureux ainsi que d'un allié temporaire, prêt à se battre à nos côtés.
Au delà des traits d'humour, l'ambiance médiévale-fantastique de Bunkers & Brutasses offre une déclinaison agréable de l'univers de Borderlands. La mécanique de "Second Souffle", qui permet de revenir à la vie dans certaines conditions, s'intitule ici "Jet de sauvegarde". Les distributeurs d'armes, armures et sorts sont en bois. L'incontournable Claptrap est lui aussi entièrement fait de bois, à l’exception notable d'une petite cheminée tordue et métallique trônant sur sa tête. Les ennemis que l'on affronte ne sont plus des robots, des humains et des créatures de l'espace, mais des trolls, wyvernes, squelettes, requins-marteaux et autres poissons-chiens. Et certains objets à collectionner prennent la forme de dés à 20 faces. L'interface nous indique d'ailleurs qu'il y en a 260 à dénicher dans le monde entier. Sachant que la grande zone que nous avons pu visiter en contenait seulement 19, Tiny Tina's Wonderlands semble bien parti pour nous proposer une forte durée de vie. bien supérieure à celle de Tiny Tina et la Forteresse du Dragon, qui se bouclait en cinq à dix heures.