NON MAIS HALO QUOI !
On pense notamment au level design imposant de nombreux allers-retours dans les mêmes niveaux afin d'allonger artificiellement la sauce. Ce problème étant totalement absent de Reach, on rentre plus facilement dans l'aventure. Microsoft a donc vu juste sur ce point. D'ailleurs la politique éditoriale et commerciale de l'éditeur est quasiment irréprochable sur ce coup. D'une part, il est possible d'acquérir le jeu indépendamment au prix très modeste de dix euros, ou de se payer toute la collection pour seulement quarante euros. Dans les deux cas on en a pour son argent. D'autre part, on peut non seulement se procurer les jeux sur le Microsoft Store mais aussi sur Steam. Enfin, la compilation est également disponible dans le Xbox Game Pass pour PC, ce qui permet aux abonnés d'en profiter pleinement sans aucun surcoût. Evidemment, cette version PC de Halo : Reach apporte son lot d'améliorations graphiques. Le jeu n'a pas été remastérisé à proprement parler, mais il bénéficie tout d'un même d'une option "qualité des graphismes améliorée" à opposer à "qualité des graphismes originale", ce qui traduit la présence d'un certain nombre d'améliorations. La plus évidente concerne le niveau de détail des décors (le fameux "level of detail" que les anglophiles connaissent bien), la distance à partir de laquelle le jeu affiche des versions moins détaillées des différents éléments ayant été sensiblement repoussée.
En dehors d'un mixage audio qui ne fait vraiment pas honneur à la version originale du jeu, tous les aspects techniques ont été revus à la hausse. En 4K et à soixante images par seconde, Halo : Reach tient encore parfaitement la route malgré ses neuf ans d'âge.
Les menus ne proposent pas d'options graphiques extrêmement détaillées et précises mais on a tout de même droit à un réglage du champ de vision. D'une manière plus générale, on sent tout de suite à l'écran la différence graphique par rapport aux versions consoles. A commencer par la résolution qu'on peut pousser sans aucun problème en 4K afin d'obtenir des graphismes extrêmement fins, et face à laquelle les 1152x720 pixels de la version 360 font bien pâle figure. Ajoutez à cela la présence d'un filtre d'antialiasing plus performant qu'auparavant, et vous pouvez dire adieu aux effets d'escalier qui étaient bien visibles sur console. Vous pouvez également oublier la limitation à trente images par seconde, les soixante fps étant ici la norme. Bien sûr il est possible d'aller au-delà, de même qu'il est possible de jouer en 8K si on le désire... et si on possède un écran capable d'afficher une telle résolution. En revanche il n'est pas nécessaire d'avoir un PC de compétition pour profiter du jeu dans de bonnes conditions. Il tourne comme un charme sur des machines modestes.
Bonne nouvelle pour les amateurs de mods : le système anti-cheat peut être désactivé. Enfin, le couple clavier/souris est pleinement supporté, et on gagne énormément en plaisir de visée. Seule la conduite des véhicules est un peu perturbante, puisque la direction se contrôle à la souris et non au clavier. On aurait aimé pouvoir choisir entre les deux systèmes. De même, il aurait été appréciable que le doublage français soit refait à l'occasion de cette nouvelle sortie du jeu. Celui de 2010 n'était déjà pas très convaincant à l'époque, et ses défauts sont encore plus flagrants aujourd'hui. Mais le plus gros problème de ce Halo : Reach sur PC concerne le mixage audio, qui n'est pas du tout fidèle à l’œuvre originale. Les sons paraissent très étouffés et on a bien du mal à distinguer les différentes pistes audio, bruitages voix et musiques ayant tendance à se mélanger de manière assez désagréable. Espérons qu'un patch vienne corriger ce problème rapidement. Si jamais ce n'était pas le cas, le jeu resterait tout de même hautement recommandable. Dernier volet de la saga développé par Bungie et premier épisode de la Master Collection à sortir sur PC, Halo : Reach a quasiment tout pour plaire.