Etant donné qu’il s’agit d’un stand alone et non d’une suite, Robocop Unfinished Business ne va évidemment pas révolutionner la formule de base, ni même proposer un scénario très recherché. Cette fois-ci, l’histoire prend place peu après les événements de Rogue City : la ville est toujours gangrenée par le crime, et une bande de mercenaires s’est retranchée dans l’OmniTower après avoir dérobé la chaise médicale de RoboCop, et forcément, vu qu’il ne peut plus poser son cul en acier sur son trône, bah le Alex Murphy, il est en rogne. Qui ne le saurait pas ? Du coup, direction la grande tour en verre pour aller massacrer du PNJ. Changement de décor donc mais pas de ton, l’OmniTower, c’est une sorte de Die Hard version cyberpunk : un immeuble de plusieurs étages à reconquérir, pièce par pièce, couloir par couloir. L’approche est plus linéaire que dans Rogue City, avec moins d’exploration et plus de bourrinage certes, mais les fusillades sont du coup bien plus concentrées. Ce choix de game design est assumé : aller droit au but, limiter les errances narratives, pour concentrer l’action comme il se doit, et pas d’inquiétude pour les fans de la licence : l’univers est toujours traité avec le même amour.
"DEAD OR ALIVE, YOU'RE COMING WITH ME"
Côté gameplay, pas de grands changements, et c’est tant mieux, car le plaisir vient de cette sensation de toute-puissance, de ce corps lourd qui encaisse tout, et de cette Auto-9 qui crache la mort avec une régularité métronomique. Les fans de Soldier of Fortune (ouais je sais, c’est une ref pour vieux) retrouveront leurs repères : membres qui volent, finishers brutaux, et murs repeints à l’hémoglobine. Le système de cartes-mères pour booster le gun et les compétences est toujours là, avec des skills spéciaux comme le slow motion, le bouclier temporaire ou le dash éclair. Mais cette fois, Teyon pousse le curseur du fun un peu plus loin. On peut désormais éclater les ennemis contre des éléments interactifs du décor, surlignés en jaune, et c’est non seulement jouissif, mais c’est surtout super efficace. De nouvelles armes sont aussi de la partie telles qu’une mitrailleuse mini-gun, un flingue cryogénique, mais elles n’étaient pas encore accessibles dans notre version. On espère que leur intégration apportera un vrai plus au massacre numérique.
Mais Unfinished Business ne se contente pas de nous faire incarner le RoboCop de combat, le jeu intègre également des séquences jouables avec Alex Murphy avant qu’il ne devienne cette être mi-homme mi-robot. Et là, changement de ton radical : fini la puissance, place à la vulnérabilité. Prise de couverture, prudence, et tension sont au programme. Une belle manière de creuser la psychologie du personnage tout en diversifiant le rythme, mais là aussi, ce n’était pas dispo pour nous, car les développeurs veulent nous garder quelques surprises pour le test final. En revanche, on a pu jouer avec ED-209, cette grosse machine bipède capable de mettre à genoux notre Robocop en métal. Forcément, avec ses deux gatling, ses missiles et ses pattes en acier qui peuvent écraser n’importe qui, il est difficile de lui résister, d’autant qu’il est capable de résister aux rafales de balles. Alors oui, les déplacements sont très lents, mais la sensation de surpuissance est bien là. Il faut juste bien gérer les différents cooldown liés à l’armade de notre ED-209.
"VA TE FAIRE HUILER !"
Autre point positif : la galerie d’ennemis s’étoffe avec des mercenaires en jetpack, des drones explosifs, des androïdes ninjas sortis tout droit de RoboCop 3 (si si, il existe encore des fans), et quelques unités blindées qui demandent enfin un peu de stratégie. Pour casser un peu la routine, vous pourrez aussi incarner d’autres personnages comme Miranda Hale, une scientifique ex-OCP qui cherche la rédemption, et peut-être d’autres figures surprises. Tout cela reste à confirmer, mais l’intention de varier l’action est là. Alors oui, Robocop Unfinished Business donne parfois la sensation d’être une grosse extension plutôt qu’un vrai nouveau jeu, et c’est le cas, inutile d’aller chercher le drama là où il n’y en a pas. C’est un gros DLC qui a été transformé en stand alone, avec quelques ajouts ici et là, et une durée de vie annoncée entre 8 et 10h de jeu. Ça sort le 17 juillet sur PC, PS et Xbox Series et bien sûr qu’on le testera comme il se doit.