JeuxActuJeuxActu.com

EA racheté pour 55 milliards de dollars et va battre pavillon Arabie Saoudite bientôt

EA racheté pour 55 milliards de dollars et va battre pavillon Arabie Saoudite bientôt

C’est un séisme pour l’industrie vidéoludique : Electronic Arts, l’éditeur américain derrière Battlefield, Les Sims et surtout la poule aux œufs d’or du foot virtuel (EA Sports FC), vient de confirmer son rachat pour la somme faramineuse de 55 milliards de dollars. Un chiffre qui dépasse le PIB de certains pays, et qui place l’opération parmi les plus grosses acquisitions jamais réalisées dans le jeu vidéo, aux côtés des 68,7 milliards dépensés par Microsoft pour Activision Blizzard. Le nouvel avenir d’EA repose désormais entre les mains d’un consortium de trois fonds :

- Silver Lake, géant américain du capital-investissement, déjà présent dans la tech et l’entertainment.

- Affinity Partners, le fonds créé par Jared Kushner, gendre de Donald Trump, dont la proximité politique fait déjà grincer des dents.

- Le Fonds souverain saoudien (PIF), l’incontournable mastodonte de Riyad, qui détenait déjà 10 % du capital d’EA et qui orchestre depuis quelques années une offensive massive dans le secteur du jeu vidéo et de l’e-sport.

L’opération, attendue pour le deuxième trimestre 2026, valorise EA à 210 dollars par action. Sur la table, c'est pas moins de 36 milliards de dollars en cash et 20 milliards sous forme de dettes, levées auprès de JP Morgan. Concrètement, cela signifie la sortie pure et simple d’EA de la bourse américaine. Fini le quotidien rythmé par les caprices de Wall Street et les exigences trimestrielles des actionnaires, place à un nouveau type de pression : celle d’investisseurs privés qui ne regardent pas seulement les chiffres, mais aussi l’image, le prestige et l’influence culturelle que peut dégager un mastodonte comme EA.

Electronic Arts

L'Arabie Saoudite, nouveau grand stratège du jeu vidéo

Derrière ce deal, difficile de ne pas voir la main lourde du Public Investment Fund (PIF). Ce fonds souverain saoudien ne cache plus ses ambitions vidéoludiques, puisqu' on se souvient qu’en février 2022, le royaume avait déjà avalé SNK (à plus de 96%), un rachat qualifié à l’époque de “mise en bouche”. Quelques mois plus tard, Riyad annonçait un plan massif d’investissements de 37,8 milliards de dollars via sa filiale Savvy Gaming Group. Dans le détail, c'est pas moins de 18,6 milliards pour des prises de participation minoritaires (Nintendo, Capcom, Take-Two, Embracer Group, Activision, etc.), 13,3 milliards promis pour le rachat pur et simple d’un éditeur de premier rang, “probablement contre leur gré”, selon les propres mots de l’époque, le reste pour financer l’e-sport et soutenir de jeunes talents. Autrement dit : le rachat d’EA n’est pas un coup de tête, mais l’aboutissement d’une stratégie annoncée dès 2022 par Mohammed ben Salmane, le prince héritier qui veut faire de l’Arabie saoudite “le hub mondial du jeu vidéo et de l’e-sport d’ici 2030”.

EA, une marque en transition

Depuis des années, EA vit sur un équilibre fragile D'un côté, des licences ultra-rentables (FIFA/EA Sports FC, Madden, Apex Legends), calibrées pour générer des milliards grâce aux microtransactions. De l’autre, une image régulièrement écornée par les scandales autour des lootboxes, des jeux annuels recyclés, et des projets avortés (Anthem, on t’a reconnu). Ce rachat pose une question cruciale : EA va-t-il gagner en liberté créative, ou au contraire s’enfermer dans une logique encore plus financière ? Sans la pression de la bourse, certains studios pourraient respirer. Mais entre un Jared Kushner qui voit EA comme un “trésor culturel” et un PIF (Arabie Saoudite) obsédé par son image internationale, le risque est grand de voir l’éditeur devenir un pion dans un échiquier géopolitique plus vaste.

 

Dans tous les cas, après le rachat d’Activision par Microsoft et l’absorption progressive des géants japonais dans des alliances stratégiques, cette acquisition confirme une tendance : le jeu vidéo n’est plus seulement une industrie culturelle. C’est devenu un outil politique, diplomatique et identitaire.  Reste à voir si les joueurs, eux, verront la différence, ou si EA Sports FC 27 se contentera de nouveaux maillots, comme toujours. CR7 sur la jaquette de EA Sports FC, on y croit dur comme fer.

Electronic Arts



 Furieux Votez  Blasé Votez  Osef Votez  Joyeux Votez  Excité Votez
 Osef


À découvrir également
Autres articles

Codemasters met la série WRC en pause : restructuration en profondeur chez le studio britannique Codemasters, reconnu pour son expertise dans le domaine des jeux de course depuis près de trois décennies, fait face à une vague de licenciements. 03/05/2025, 11:42
EA / Respawn : Titanfall enterré, 100 licenciements, et une page qui se tourne C’est encore une mauvaise nouvelle qui secoue l’industrie du jeu vidéo : Electronic Arts vient d'annoncer le licenciement de 300 à 400 employés, dont environ 100 chez Respawn Entertainment, le studio californien à l’origine des fr 30/04/2025, 10:19


Newsletters
Ne loupez rien de l'actualité du jeu vidéo en vous abonnant aux newsletters JeuxActu.