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2009 : Top 5 - Florian Viel

– FLORIAN VIEL –

Cette année, je tenais mon Top 5 depuis octobre. En premier, j’avais prévu de mettre Batman : Arkham Asylum. En second, Warhammer 40.000 : Dawn of War II. La troisième place serait revenue à Uncharted 2, tandis que WipEout HD Fury et Brütal Legend se seraient disputées les deux derniers créneaux. Pas de chance, je n’ai pas passé plus de dix minutes sur le premier, le troisième et le cinquième, et la forme du quatrième – une extension – l’éloigne du podium. Cette année, j’ai raté plein de jeux, mais j’en ai aussi essayé plein. De très bons, précités ; des bons, comme Street Fighter IV, The Saboteur ou Assassin's Creed II ; des moyens, beaucoup ; des mauvais, trop. A croire que la morosité économique a gagné nos écrans, et que développeurs et éditeurs ont décidé de la jouer petit bras en attendant des jours meilleurs. Les créations indépendantes ont un peu élevé le débat et – en attendant de goûter à Muramasa et à Machinarium – les attachants Flower, Plants vs Zombies et Trine ont su me faire passer de beaux moments, à défaut de me conduire au nirvana ludique. Reste qu’en fin de compte, en 2009, sur PC comme sur consoles, qu’elles soient portables ou de salon, je me suis bien emmerdé, et suis presque tenté de nier l’existence même de cette année dans l’histoire du jeu vidéo. Ce serait tout de même un peu vache pour les cinq titres de mon Top 5 anticipé. Et en particulier pour le seul que j’ai bouclé.

 

1 – Warhammer 40.000 : Dawn of War II (PC)

Quand j’étais au collège, mes camarades de sexe masculin pouvaient être classés en deux catégories : les garçons à peu près normaux, et ceux qui jouaient à un jeu de plateau Games Workshop. Les premiers trouvaient des moyens assez académiques de surmonter les affres de l’adolescence, les autres passaient leur mercredi après-midi à baver devant les vitrines des boutiques spécialisées, dont ils franchissaient parfois la porte pour s’offrir une boîte contenant quelques figurines en plomb. Un véritable trésor que ces minuscules petits soldats, qu’ils passaient des heures à peindre avant de les jeter dans des joutes surréalistes et interminables, soumises à des règles probablement inventées par un moine enlumineur bavarois ufologue, schizophrène et défoncé à l’acide. Quinze ans plus tard et malgré une visite commentée de l’œil du cyclone – le siège de la compagnie à Nottingham – je dois avouer que je ne comprends toujours absolument rien aux produits conçus par les rôlistes anglais. Une chose me semble toutefois évidente : lorsqu’il est confié aux bonnes personnes, le plomb du Warhammer plateau peut se transformer en or virtuel. Dieux vivants de la stratégie temps réel sur PC, les Canadiens de Relic Entertainment avaient réussi à capter l’esprit de Warhammer 40 000 dans un Dawn of War riche et subtilement équilibré. Loin de se reposer sur ses lauriers, le studio de Vancouver a fait table rase du passé et signe avec Dawn of War II un jeu original, sauvage, respectueux de la licence et qui n’oublie pas pour autant d’être ludique. Très jolie, d’une rare richesse tactique, cette suite, qui s’articule autour d’une campagne brillamment scénarisée, carrément dantesque et au bon goût de fin du monde, écrase sans coup férir tous les concurrents parus en 2009. Pas bien difficile me direz-vous, tant le niveau affiché par les RTS fut faible cette année. Les futurs blockbusters du genre auront toutefois fort à faire pour mater ce produit brutal et enlevé.

 

COUP DE GUEULE

Les jeux musicaux

Guitar Hero 5, Rock Band 2, Lego Rock Band, Guitar Hero : Van Halen, Guitar Hero : Metallica, The Beatles : Rock Band, Guitar Hero : Greatest Hits, DJ Hero et on en passe, les deux licences-phares du jeu musical n’en finissent pas d’être declinées. Concept, gameplay, esthétique, rien n’évolue vraiment, mais chaque nouvelle variation, vendue au prix fort bien qu’elle n’offre qu’une playlist inédite et des morceaux légèrement retravaillés, s’écoule par palettes. Le caractère convivial de ces produits est aussi indéniable que leur manque absolu de profondeur ludique, et si je ne m’étonne guère des résultats des premiers épisodes, le succès de la ribambelle d’extensions plus ou moins déguisées me laisse profondément sceptique (et admiratif devant le talent des services commerciaux d’Activision et d’Electronic Arts). Une de mes connexions neuronales est peut-être défaillante mais, alors que je ne nierai pas le talent et l’abnégation d’un type m’affirmant avoir obtenu tous les succès dans Gears of War 2, le récit des exploits des maniaques du manche en plastique en mode "Expert" me plonge dans des abysses de perplexité, et ceci pour deux raisons. La première c’est l’incroyable capacité de ces musiciens du samedi soir à mettre la main au portefeuille six fois par an et avec le sourire ("ouais, trop bien, un pack avec six nouvelles chansons !"), qui ne risque guère de faire évoluer les mentalités des décideurs du jeu vidéo ("les consommateurs sont des crétins, tondons-les"). La seconde prend la forme d’une interrogation : pourquoi, s’ils disposent de tant d’heures et d’argent, les millions de possesseurs de l’un de ces produits et de leurs accessoires associés n’investissent-ils pas dans l’apprentissage d’un véritable instrument de musique ?  Un apprentissage certes plus laborieux et moins gratifiant dans un premier temps, mais ô combien plus épanouissant pour qui sait persévérer. Et de la persévérance, les furieux du genre n’en manquent pas ! Ne sont-ils pas capables de passer des jours sur une chanson pour obtenir cinq stupides étoiles virtuelles ? La satisfaction qu’ils retirent de leurs prouesses n’est même pas à la hauteur de l’effort, puisqu’ils ne pourront tirer profit de leur score en société que durant une petite saison (qui se vante encore d’avoir terminé le premier Guitar Hero ?). La maîtrise d’un instrument de musique leur apportera, elle, divertissement et plaisir jusqu’à la mort… ou tout du moins jusqu’aux premières crises d’arthrite aiguë. Certains me rétorqueront que l’oreille musicale n’est pas un équipement de série sur l’être humain, qu’il existe des gens physiologiquement incapables de sortir un son juste de quelque objet que ce soit et que, bordel Florian, le plaisir de péter le score n’a pas son pareil et il faut de tout pour faire un monde ! Le deuxième argument est tout à fait recevable ; quant au premier, je me refuse à croire que ces malheureux constituent le gros du contingent des utilisateurs de produits musicaux. Et quitte à passer, une fois de plus dans ces pages, pour le prosélyte borné et ronchon de service, j’invite sincèrement les autres à ranger leur honteuse guitare en toc et à tenter leur chance dans le vrai monde. Non, camarades gamers, vous ne ferez probablement jamais le Stade de France (pas plus que les rois de Guitar Hero), mais vous retirerez de la pratique instrumentale un plaisir que vous ne pouvez soupçonner.  



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 Osef


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