Première surprise de cet évènement londonien : Samurai Showdown n’est pas une exclusivité PlayStation 4, puisqu’il est également prévu, non seulement sur Xbox One, pour une sortie conjointe durant le mois de juin 2019, mais aussi sur Switch, à une date antérieure la même année. De plus, une version PC est également programmée, bien qu’aucune fenêtre de lancement n’ait pu être confirmée. Si l’annonce du jeu sur la console hybride de Nintendo devrait enthousiasmer les amateurs de jeu nomade, cela pourrait-il susciter, au passage, l’inquiétude des joueurs pointilleux qui craindraient alors une réalisation de niveau inférieure ? Pas forcément, même s’il va falloir faire l’impasse sur l’affichage Ultra HD, ce qui, de toutes manières, ne concerne que les joueurs les mieux équipés. Car, si ce Samurai Showdown est bien parti pour être une réussite au niveau visuel, c’est en bonne partie grâce à sa direction artistique. En effet, les contours épais donnent un effet encré qui fait joliment sortir les couleurs des personnages et des décors pour un rendu conforme aux épisodes 2D. On se croirait alors revenu dans les années 1990, période durant laquelle les jeux SNK repoussaient sans cesse les limites de ce que l’on pouvait tirer d’une borne d’arcade en matière de pixels. Sauf que, ici, la réalisation en 3D permet, en outre des effets de caméra inédits lorsque les combattants lancent leur attaque ultime. On profite, d’ailleurs, de leurs visages particulièrement expressifs lors des gros plans, mais aussi d’effets de lumière plus élaborés et d’animations plus fluides et détaillées qu’à l’époque.
THE 100 MEGA SHOCK !
Si le passage de la 2D à la 3D ne vient pas dénaturer le style graphique de la série, il en est de même pour la maniabilité. Ce qui devrait ravir à coup sûr les connaisseurs, puisque l’on retrouve immédiatement les sensations d’époque intactes, comme le souhaitaient les concepteurs du jeu. Seulement, les néophytes doivent garder en tête que Samurai Showdown est un jeu très particulier : en reléguant les enchaînements au second plan pour favoriser la lecture de jeu, les bases peuvent paraître simples ; mais son système peut se montrer extrêmement punitif, puisque envoyer des coups dans le vide ou contre la garde adverse laisse généralement une énorme ouverture dans sa défense. De plus, les épisodes précédents avaient pour habitude de sanctionner une manière de jouer trop hasardeuse via la jauge dite de Kenki qui se vidait à chaque attaque manquées, réduisant au passage leur puissance ; système qui pourrait, en tout vraisemblance, être conservé ici.
Pour autant, la prise en main n’a rien de sorcier au départ. En effet, comme le veut la tradition, le jeu se joue à quatre boutons : trois pour les coups armés léger, moyen et puissant et un dernier pour le coup de pied. Le reste est une histoire de combinaisons attribuées par défauts aux gâchettes pour effectuer la saisie, l’esquive ou encore l’explosion de rage. Cette technique est une autre particularité de Samurai Showdown. Une jauge spéciale se remplit lorsque l’on attaque ou encaisse des coups et permet de lancer une attaque puissante lorsqu’elle est pleine, comme dans la plupart des jeux de combats. La différence, c’est qu’il est possible de sacrifier celle-ci pour augmenter sa puissance de manière temporaire et surtout avoir accès à la furie ultime de son personnage. Cette option n’est, toutefois, accessible qu’une fois par combat : en cas de succès, c’est la garantie de prendre un gros avantage, voire de voler la victoire à un opposant trop confiant ; mais en cas d’échec, on perd alors le meilleur moyen de revenir dans le match. Il est à noter que cette technique ultime désarme l’adversaire, ce qui le rend encore plus vulnérable.
ENTRETENIR L'HÉRITAGE
Quoiqu’il arrive, le nouvel épisode de Samurai Showdown a été conçu pour entretenir l’héritage de la série. S’il ne faut pas s’attendre à de grandes nouveautés en termes de mécanique, il est donc inutile d’espérer, ou craindre, des éléments censés faciliter le jeu, comme des combos automatiques pourtant très populaires ces derniers temps. Même les personnages jouables reviennent pratiquement tels que dans les jeux précédents, ce qui va permettre aux experts de retrouver immédiatement leurs marques. Le nombre annoncé de combattants disponibles est d’ailleurs de seize, dont trois totalement inédits et auxquels il va falloir ajouter du contenu téléchargeable non détaillé pour le moment. Parmi eux, sept étaient jouables durant cette session de démo : Haomaru, Genjuro, Jubei, le géant Earthquake, la française Charlotte, Nakoruru, accompagnée de son faucon Mamahaha, et Galford, accompagné de son chier Poppy. Au niveau des modes jeux, on retrouve les matchs face à l’IA ou à un autre joueur, les rencontres en ligne et l’entraînement. Samurai Showdown comprend également un mode Dojo : celui-ci permet d’affronter des fantômes capables de reproduire son propre style de combat ou celui d’autres joueurs. Il devrait ainsi être possible de télécharger les fantômes de ses amis ou des usagers les mieux classés en ligne pour des défis qui s’annoncent relevé, si le système fondé sur le Deep Learning mis en place tient toutes ses promesses. Enfin, on peut compter sur un mode Histoire qui propose un parcours pour chaque personnage. Pour info, les évènements relatés ici se déroulent entre ceux de premier et du cinquième volet, épisode intitulé Samurai Spirit Zero au Japon qui revenait déjà sur les origines de la saga. Ce devrait donc être l’occasion pour les nouveaux venus de prendre le train en marche et saisir le contexte tumultueux d’un Japon agité par la guerre.