Inévitable en 2006 au moment de la sortie du premier Saints Row, la comparaison avec la série Grand Theft Auto n’a plus lieu d’être en 2008. C’est du moins ce qu’affirment haut et fort les représentants de THQ et les membres participants du développement du jeu chez Volition. Une excuse d’autant plus valable, toujours selon leurs dires, lorsque GTA IV est sur le point d’arriver dans les bacs. Il est vrai que si les deux licences présentent de grandes similitudes en matière de gameplay, Saints Row 2 semble désormais prendre une voie totalement différente du prochain hit signé Rockstar Games. Là où GTA IV prône le réalisme à tout prix, avec une scénarisation et un fil conducteur de l’aventure en béton armé, Saints Row 2 joue la carte de l’humour à fond les ballons avec une approche totalement décalée. Si le jeu présente un mode solo avec une histoire écrite au coin d’un feu, elle est juste un prétexte à une foultitude de séquences plus loufoques les unes des autres. Cela dit, pour ceux qui attachant une grande importante à la construction narrative d’un jeu, aussi minime soit-elle, sachez que l’histoire de Saints Row 2 reprend pile poil après les événements du premier volet. On suit alors les traces du héros qui, après avoir été trahi par les membres de son propre gang - celui des Saints - se retrouve plongé dans un coma profond pour finir par la suite entre les barreaux. Fâché, et on peut le comprendre, celui-ci demande réparation à sa sortie de prison. Ayant suivi une très mauvaise éducation, c’est par la violence que sa vengeance va prendre forme. Convenu.
Raw meat
A l’instar du premier volet, Saints Row 2 fait la part belle à la customisation. Dans cette suite, elle est même sa clef de voûte, si bien que tout le jeu est basé sur cet élément du gameplay. Du personnage principal pour commencer - que le joueur pourra façonner à son image ou comme bon lui semble - aux véhicules, tout en passant par les villas, les possibilités offertes sont nombreuses, et les créateurs en herbe vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Sexe, couleur de peau, âge, corpulence, attitude, timbre de la voix, caractéristiques corporelles, styles vestimentaires, j’en passe des vertes et des pas mûres, le choix est cornélien et tous ceux qui adhèrent un tant soit peu au concept des Sims risquent de passer des heures à sculpter son voyou de quartier. Il ne faudra d’ailleurs pas trop traîner car l’étape suivante est la personnalisation de son domicile. Là encore, le choix est varié et si l’on n’adhère pas à la déco kistch de Valérie Daminot, libre à nous de choisir le style de sa demeure. Peut alors commencer la balade au sein de Stillwater, ville à part entière qui s’était illustrée dans le premier Saints Row. Si les habitués retrouveront leurs marques très rapidement, les développeurs nous ont assuré que le terrain de jeu a gagné près de 50% de superficie. Un bon point quand on sait qu’on en demande toujours davantage à une suite, surtout lorsqu’elle est attendue de pied ferme. Autre point sur lequel les concepteurs ont largement travaillé : l’interaction avec le décor. Toujours parmi les ajouts compris dans cette suite, il sera possible de prendre n’importe qui en otage, s’en servir comme bouclier humain, pour ensuite le lancer contre une vitre, ce qui devrait satisfaire les plus joueurs les plus sadiques. Désormais, dans Saints Row 2, le joueur est libre de ramasser des éléments de l’environnement pour s’en servir comme armes de fortune, un peu de la même manière que Condemned 2. Parpaings, planches de bois, panneaux de signalisation, voilà le type d’objets qui serviront à se défendre si jamais le chargeur de son arme venait à être vide. GTA-like oblige, Saints Row 2 proposera un panel large d’armes à feu qu’on pourra utiliser pour éliminer les membres d’un gang ennemi ou d’un innocent civil qui passait par-là. Rien d’inhabituel en somme. A ce sujet, parmi les nouveautés, on pourra compter sur des explosifs que l’on pourra balancer à volonté (les munitions étant illimitées) afin de faire sauter des bâtiments. Chouette.
A l’instar du premier volet, Saints Row 2 fait la part belle à la customisation. Dans cette suite, elle est même sa clef de voûte, si bien que tout le jeu est basé sur cet élément du gameplay.
Il ne faudra donc pas être surpris par cette approche très bestiale de la chose, Saints Row 2 assume parfaitement son côté militaire, où tirer d’abord et réfléchir après devient presque une philosophie. Et pour cause, le jeu veut avant tout assurer le spectacle, et celui-ci doit nécessairement passer par une bonne dose d’action où tout faire péter fera faire jouir les joueurs les plus féroces. Malheureusement, ce premier contact avec le jeu n’était pas des plus réjouissantes. Certes, le macaron "Pre-Alpha Version" nous indiquait qu’il s’agissait d’une version peu avancée du code, mais il faut bien avouer que techniquement, Saints Row 2 n’était pas à son avantage. Graphismes légers, frame-rate toussotant, bugs à tire-larigot et caméra capricieuse, le titre de Volition avait bien du mal à s’attirer les convoitises du parterre de journalistes réunis autour des bornes jouables. Néanmoins, les développeurs présents sur le stand nous ont certifié à plusieurs reprises que le résultat final sera à la hauteur de nos exigences, surtout après la bonne surprise que fut le premier épisode. Pour nous rassurer, ces derniers nous ont rappelé que le moteur utilisé est le même que celui du premier épisode, avec en prime quelques améliorations graphiques qui devraient offrir quelques effets visuels sympathiques. Puisque la ville Stillwater a gagné en superficie, la sensation de liberté devrait être plus importante que par le passé. C’est d’ailleurs tout le mal qu’on lui souhaite, car rappelons que le mastodonte Grand Theft Auto IV sort à la fin de ce mois, et qu’il y a peu de chances pour qu’il nous déçoive. Les dés sont presque jetés.
La sortie de Saints Row 2 est prévue pour le 26 août prochain sur Xbox 360 et PlayStation 3.