Inutile de tergiverser des paragraphes durant juste pour gratter du signe (mais aussi faire plaisir à Google et à son algorithme) et focalisons-nous uniquement sur ce que ce remaster apporte réellement de plus par rapport au Beyond Two Souls originel. Quant à ceux qui souhaitent en savoir davantage sur le dernier né des studios Quantic Dream, ils peuvent se référer au test complet que nous avions publié le 8 octobre 2013. Evidemment, quand on parle de remaster sur cette nouvelle génération de consoles, la première question qui brûle les lèvres de tout un chacun, c’est de savoir si le jeu tourne bien en Full HD 1080p. A l’instar des derniers portages sur PS4, Beyond Two Souls ne fait pas exception et propose effectivement la meilleure résolution possible que la machine de Sony est capable d’afficher aujourd’hui. Si le jeu apparaît donc plus fin visuellement parlant, affirmer que les changements graphiques par rapport à la version PS3 (déjà très belle à l'époque) sautent aux yeux relève de la mythomanie. Car contrairement aux autres jeux tels que God of War III Remaster, Journey et plus récemment Uncharted : The Nathan Drake Collection, il est quasiment impossible de déceler les différences à l’œil nu, comme ça, juste en lançant le jeu. On peut, comme tous les autres tests de nos confrères, vous signifier que l’éclairage a été amélioré pour un rendu plus naturel, que la profondeur de champ a gagné en netteté, que les effets de particules sont plus saisissants, mais ça serait vous mentir. A moins de lancer les deux jeux côte à côte, ou de mater l’un des comparatifs techniques de nos confrères de Digital Foundry, il faudrait un œil de Lynx pour repérer ce qui a vraiment changé. En fait, la seule différence notable, visible à l’œil nu, se situe dans les effets de flou liés à la profondeur de champ et qui apparaissent sur les personnages ou les objets en premier plan. Pour le reste, vous n’y verrez que du feu.
1080P MAIS 30FPS
Par contre, ce qui est généralement repérable facilement dans un remaster digne de ce nom, c’est le passage aux 60fps, qui offrent un confort de jeu inégalé et une fluidité sans faille. Pour le coup, c’est raté, la version PS4 de Beyond Two Souls tournant en réalité à 30 images par seconde. Alors certes, le jeu est désormais ultra stable comparé à la mouture PS3 qui subissait quelques chutes de framerate dans les séquences plus mouvementées, mais là encore, la différence entre les deux versions reste mineure. Autant vous dire que c’est un peu la déception, surtout quand on sait à quel point les derniers remasters n’avaient pas manqué d’imposer les 60fps tant réclamés par les joueurs. Dommage. On aurait alors pu se consoler avec la nouvelle option "Remix" qui permet d’entamer l’aventure dans l’ordre chronologique, mais là encore, difficile d’être convaincu. Une feature accessible d’entrée de jeu dont on ne saisit vraiment pas l’intérêt. C’est un peu comme si Gaspar Noé avait décidé de remonter Irréversible dans le bon sens, ou si Quentin Tarantino proposait dans une version Director’s Cut de Pulp Fiction de replacer toutes les scènes dans l’ordre chronologique des faits. Ça n’a évidemment aucun sens, si ce n’est de faire plaisir aux détraqués du cerveau qui n’ont toujours rien compris au scénario de Beyond Two Souls.
Si le jeu apparaît donc plus fin visuellement parlant, affirmer que les changements graphiques par rapport à la version PS3 (déjà très belle à l'époque) sautent aux yeux relève de la mythomanie.
Autrement, parmi les réelles nouveautés qui apportent quelque chose à ce remaster, on peut compter sur l’audio et le fait que le haut-parleur de la DualShock 4 soit mis à contribution lorsque le joueur prend le contrôle de l’entité Aiden. Ce n’est pas grand-chose, mais cela renforce quand même un peu l’immersion et le fait qu’on soit proche de ce personnage dématérialisé. D’ailleurs, en parlant de la manette de la PS4, on aurait aimé que certaines fonctionnalités soient prises en compte avec le pavé tactile ou même la gyroscopie, histoire de dire qu’on a bossé un peu sur la prise en main, un peu comme ce fut le cas avec l’édition PS Move de Heavy Rain. Bon, rien de dramatique dans le fond, d’autant que cette version remaster a le chic de proposer le DLC "Expériences avancées" qui permettait de gratter 30 minutes de jeu supplémentaires. Jodie Holmes / Ellen Page se retrouve en effet dans une salle d’entraînement à l’ambiance très Portal où elle doit enchaîner plusieurs casse-têtes, qu’il s’agisse d’énigmes à résoudre avec sa tête ou d’épreuves à franchir de manière physique. Du contenu additionnel fourni gratuitement, on ne crache jamais dessus, même si on aurait aussi aimé pouvoir débloquer le mode "Ghost" que des pirates en herbe avaient mis en lumière en publiant les photos complètement nues de l’héroïne lorsqu’elle prenait sa douche. Que voulez-vous, on ne se refait pas… Enfin, pour terminer, sachez que cette version remaster propose à la fin de chaque chapitre joué d’avoir accès aux statistiques des autres joueurs, et notamment le pourcentage des choix qui ont été faits. L’occasion de constater que parfois, on peut être en totale désaccord avec la plèbe. Là aussi, c’est assez cosmétique et on aurait préféré que Quantic Dream nous rajoute plutôt la fameuse scène coupée où Jodie Holmes n’est encore qu’un nourrisson. A moins que ce n’était que des rumeurs infondées. Allez savoir…