C'est à l'occasion de sa conférence Press Start que Konami a révélé l'existence d'un remake pour le premier Silent Hill, sachant que c'est le studio Bloober Team qui a été mandaté à nouveau pour redonner une seconde jeunesse à ce jeu culte de la PSone en 1999. L'officialisation a été minimaliste, avec juste un simple logo, une boucle musicale griffée Yamaoka, et l’apparition furtive de Bloober Team. Rien d’autre. Le timing de l’annonce n’est pas anodin cependant. Après le succès retentissant du remake de Silent Hill 2 (plus de deux millions de copies écoulées, un chiffre astronomique à l’échelle d’une franchise longtemps laissée à l’abandon), Konami capitalise sans grande surprise sur le regain d’intérêt autour de sa série. L’éditeur japonais, souvent critiqué pour son désengagement de la scène AAA, semble vouloir réinstaller durablement Silent Hill dans le paysage vidéoludique moderne. Et tant pis si cela passe par une série de relectures patrimoniales : le marché réclame de la mémoire, et Konami a compris la valeur du souvenir vidéoludique.
Selon les premières bribes d’information, le remake de Silent Hill 1 serait en pré-production depuis décembre 2024, soit quelques mois après la sortie du remake du second opus. Le jeu devrait suivre fidèlement l’histoire d’Harry Mason, ce père de famille lambda propulsé dans une ville où la brume masque les contours de l’horreur métaphysique. La disparition de Cheryl, les hallucinations, la secte, les sirènes grinçantes, le sang et la rouille : les fondamentaux devraient être préservés, à rebours de l’interprétation psychanalytique opérée par Sam Barlow dans Shattered Memories. Mais c’est précisément là que le pari devient risqué. Comment recréer une œuvre dont l’imperfection même faisait partie du charme ? Le Silent Hill originel, sorti en 1999 sur PlayStation, imposait sa terreur par le flou, par le brouillard technique autant qu’atmosphérique. Une terreur tactile, sourde, presque maladroite — difficile à transposer dans l’ultra-nette 4K de nos machines contemporaines. Le studio Bloober Team devra trouver un équilibre subtil entre fétichisme visuel et respect de la suggestion. On leur fait confiance cependant.