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Le salon de l’E3 ayant été chargé en révélations et autres annonces explosives, il était indispensable pour nous de faire un point sur les faits les plus marquant de cette édition 2005. Impossible donc de ne pas évoquer la naissance des trois nouvelles consoles que sont la Xbox 360, la PlayStation 3 et la Revolution, sans oublier d'évoquer la présence de centaines de jeux à venir sur nos consoles actuelles, tout au long de cette année mais aussi en 2006. Mais le charme de l’E3 a été également assuré par des stands toujours plus impressionnants, des jeunes filles toujours aussi gonflées et souriantes, la présence de vedettes du show biz (Steven Spielberg, Elijah Wood, Gary Coleman, Tony Hawk et bien d’autres encore étaient présents) mais aussi de sa fameuse moquette "sable mouvant" qu’on affectionne toujours autant.
Rêve ou réalité ?
Voilà des mois que toute l’industrie du jeu vidéo attendait l’E3 avec une fébrilité non dissimulée. Les rumeurs faisant état d’un lever de rideau sur les consoles nouvelle génération des trois constructeurs du marché se sont révélées être vraies. Si Microsoft a ouvert le bal le premier en distillant de manière involontaire ou pas (par le biais de "fuites") des clichés de sa Xbox 360, c’est surtout Sony qui a frappé un grand coup en dévoilant de manière explosive et inattendue sa PlayStation 3, le lundi 16 mai aux alentours de 16 heures, devançant de quelques heures la conférence de presse de la firme de Redmond. On ne parlait que de "ça", avant comme après la prestation de Jay Allard et ses deux compagnons de scène que sont Peter Moore et Robbie Bach. "Ca", c'était bien évidemment la PlayStation 3 et ses démos techniques hallucinantes qui ont bluffé tout un parterre de spécialistes, pourtant habitués aux effets d’annonce de ce genre. Et pourtant, la magie et la puissance marketing de Sony a, une fois de plus, fonctionné à merveille. Avec du recul et l’euphorie qui a pu englober l’E3 et la ville de Los Angeles, on est désormais certain qu’il ne s’agissait en aucun cas de jeux in-game, bien que Sony soutienne de vive voix qu’il s’agit de cinématiques utilisant les capacités de la PS3. Des spécificités techniques qui, sur le papier, enterrent la Xbox 360 puisque la pouliche de Sony affiche deux fois plus de téraflops que celle de Microsoft.
Face à cette guerre de chiffres - peu explicites pour le commun des mortels, il faut l'admettre - Nintendo a préféré communiquer sur le nombre de joueurs possédant une console signée Big N, pour tenter d'égaler ses concurrents. Pour nous faire oublier les informations techniques de sa Revolution, Reggie Fils-Aimee a préféré parler du plaisir ludique que peuvent apporter les jeux Nintendo. Un refrain que l’on commence à connaître par cœur et la surexploitation de la licence Mario a fait hausser les épaules de bon nombre de journalistes présent au Kodak Center. Toutefois, la diffusion d’un trailer inédit de The Legend of Zelda : Twilight Princess a suffit pour que la salle applaudisse bien fort un jeu qui s’est révélé être l’une des plus belles surprises de cet E3. Si Sony vend avant tout du rêve, Microsoft préfère jouer la carte de l’honnêteté en proposant des jeux d’ores et déjà jouables depuis les kits de développement de la Xbox 360. Il fallait donc se rendre sur le stand de Microsoft, notamment, pour pouvoir attraper une manette et tester ces nouveaux titres next gen’. Ces derniers étaient d’ailleurs bien plus à la hauteur de ce qu’on avait pu voir lors de la conférence de Microsoft, qui n’avait pas jugé utile de remettre à jour des vidéos, peut-être moins impressionnantes que ce qu’on avait pu voir sur leur stand. Kameo : Elements of Power constitue le parfait exemple. Décevant lorsqu’il s’est affiché en vidéo pendant la conférence, le titre de Rareware s’est révélé être une excellente surprise une fois la manette en mains. Les six titres Electronic Arts font également partie de ces surprises inattendues et ceux qui avaient pu accéder aux sessions privées sur le stand du plus grand éditeur mondial, ne pouvaient que rester bouché bée devant des graphismes qui s’annoncent hallucinants. NBA Live 06 et Madden NFL 06 proposent une modélisation des personnages tout bonnement bluffante. Il était presque difficile de dissocier le jeu de la réalité tant les personnages étaient criants de vérité. Les imperfections de la peau, la barbe de trois jours, la sueur qui coule le long du visage, les expressions faciales, tous ces éléments se conjuguaient pour proposer un résultat encore jamais vu sur consoles.
La Xbox 360 dégainera la première puisque sa sortie mondiale est désormais calée au mois de novembre prochain, soit dans seulement six petit mois. Six mois durant lesquels de nouvelles annonces ou révélations fracassantes devraient intervenir pour tenter de faire pencher la balance d’un côté comme d’un autre. Car à moins d’être fortuné, tout joueur ne pourra pas acquérir les trois consoles d’un bloc et le choix risque d’être cornélien. Il se fera sans doute par la sélection de jeux proposés sur chaque machine lors de leur lancement respectif. Et à ce propos, Microsoft conserve une longueur d’avance.
Des jeux par milliers
Trois grands halls, des milliers de mètres carrés de stands, tout cet espace dédié pour mettre en avant une pléthore de jeux tout support confondu. Parmi cette masse monstrueuse, pas facile de se diriger vers les meilleurs jeux du salon. Après trois jours de marche intensive et de rendez-vous, voici les jeux mais aussi les stands les plus marquant de cette édition 2005.
The Legend of Zelda : Twilight Princess (GC)
Elu meilleur jeu du salon par l’ensemble de la presse française (qui a bien voulu participer à la réunion orchestré par nos confrères et amis de Play Mag), le nouveau Zelda renoue avec un style beaucoup moins enfantin que Wind Waker. Le cel-shading (qui lui va pourtant comme un gant) a été mis de côté pour proposer une 3D classique et qui lui confère un aspect plus mâture. Link apparaît comme étant un jeune adulte et l’ambiance du jeu s’annonce plus dark que les précédents épisodes. La malédiction jetée sur Link et qui le pousse à se transformer en loup les soirs de pleine lune y est pour quelque chose. Twilight Princess se caractérise également par le retour d’Epona, la fidèle et célèbre monture de notre elfe aventurier. Le jeu devrait d’ailleurs offrir une grande part de son aventure à dos de cheval, combats épiques y compris. Sans non plus être révolutionnaire dans son gameplay, The Legend of Zelda : Twilight Princess perpétue la magie qui englobe la série. Un futur hit, il n’en fait plus aucun doute.
Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi (PS2)
Après un Budokai 3 tout simplement explosive, difficile de proposer un nouveau jeu de baston estampillé DBZ sans faire dans le plagiat. Et pourtant, Spike réussit l’exploit d’apporter suffisamment de nouveautés pour provoquer l’envie de se payer un nouveau jeu Dragon Ball Z. Bien que le stand d’Atari était situé entre le hall sud et le hall ouest, pour ne pas dire mis à l’écart, il y avait foule autour des trois bornes jouables de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Il faut avouer que l’énorme affiche qui trône à l’entrée du Convention Center donne envie d’approcher le jeu. Premier constat, une fois la manette en main, Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi offre une qualité visuelle encore plus belle que Budokai 3. Le cel-shading n’a jamais été aussi proche du dessin animé et les couleurs pétillent de mille feux. La puissance qui se dégage du jeu est également bluffante et voir nos super-guerriers concentrer et faire exploser leur énergie est un bonheur de tous les instants. Pour dynamiser encore plus l’action, l’angle de vue choisi a été placé derrière le protagoniste. Les environnements dans lesquels on se déplace sont désormais plus grands et chaque parcelle du décor peut être sujette à destruction. Dorénavant, les combats s’exercent aussi bien sur terre, dans les cieux ou sous l’eau, offrant un champ d’action plus vaste. Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi meilleur que Budokai 3 ? Il est bien parti pour l’être en effet.
Call of Duty 2 (PC, Xbox 360)
Difficile de manquer les prestations de Call of Duty 2 durant le salon. Présent sur les stands d’Activision et de Microsoft, Call of Duty 2 proposait un premier niveau jouable, celui qui se déroulait en Afrique du nord. Fidèle à son prédécesseur, le jeu signé toujours Infinity Ward mise avant tout sur un déluge de scènes scriptées toujours aussi intenses. Les joueurs allergiques à ce genre de séquences risquent de hocher de la tête tandis que les amoureux de scènes hollywoodiennes s’en donneront à cœur joie. Sur un écran acceptant la haute définition, la version Xbox 360 de Call of Duty 2 était semblable à une résolution tournant sur le moniteur d’un PC.
King Kong (PC, Xbox, GC, PS2)
Peut-être la plus grande surprise de cette E3, King Kong était pourtant bien à l’abri des regards indiscrets. Planqué derrière un bunker fait de bois, la nouvelle production signée Michel Ancel et supervisée par Peter Jackson himself a bluffé son monde. Alternant de façon instinctive la FPS au jeu à la troisième personne, la grosse production d’Ubisoft propose d’incarner tour à tour Jack Driscoll et King Kong, il y a va de la vie de la belle Anne Darrow. Reprenant à la lettre le scénario du film, King Kong le jeu a visiblement fait l’objet d’un travail particulier au niveau de la mise en scène. Tout est réalisé de façon à plonger le joueur au cœur du film. L’absence de jauge de pouvoir ou de vie à l’écran, les placements dynamiques de la caméra, tout ceci a été réglé avec minutie car l’immersion est la clef d’une expérience nouvelle pour le joueur. Autant vous dire que le jeu donne envie d’aller voir le film.
Prince of Persia : Kindred Blades (PC, Xbox, GC, PS2)
On ne l’attendait pas vraiment mais la diffusion de sa superbe cinématique d’introduction a suffi pour attirer notre attention et tâter un peu du jeu. Prince of Persia : Kindred Blades assurait à lui tout seul le spectacle sur le stand Ubisoft. Plus dark que jamais, notre prince de Perse semble relever le niveau de L'Ame du Guerrier qui était franchement une petite déception. Ubisoft a bien compris que pour sauver sa licence d'une nouvelle noyade, il fallait proposer un gameplay plus innovant ou du moins plus dynamique. On nous annonce deux personnages différents à contrôler. Ce n'est pas tout à fait cela. En réalité, lorsque le Prince enjambera un rideau de feu, il sera possible de le transformer en une créature démoniaque que les développeurs aiment appeler le Dark Prince. Mouais... Ses coups sont plus féroces, véloces et il est désormais sans pitié. A cela se greffent des séquences de jeu aux commandes d'un char attelé par deux chevaux au galop. Pendant ces courses folles à travers la ville de Babylone, il va falloir se débarrasser des parasites en leur tranchant la tête par exemple. En résumé, Prince of Persia 3 se focalise davantage désormais sur l’action même si les séquences de plates-formes et autres énigmes subsistent dans le gameplay.
Virtua Tennis World Tour (PSP)
Après avoir fait les beaux jours de la Dreamcast et s’être fait voler la vedette par Top Spin il y a deux ans, Virtua Tennis signe son grand retour sur consoles portables. C’est sur PSP que Sega a souhaité redorer le blason de sa simulation de tennis. Mode 16/9 enclenché, quelques minutes de jeu ont suffi pour nous rappeler combien le gameplay de Virtua Tennis est d’une efficacité redoutable. Adaptation de Virtua Tennis 2, cette mouture PSP reprend à la lettre tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série. Les balles fusent, la précision est toujours d’actualité et jouer à un jeu de tennis sur portables n’a jamais été aussi plaisant. C’est simple, il a décroché le titre de meilleur jeu sur consoles nomades !
Killzone 2 (PS3)
Bien qu’il s’agisse d’une cinématique et non du jeu in-game, Killzone 2 sur PS3 mérite amplement sa place dans la liste des jeux les plus marquants de l’E3 2005. Le simple fait d’évoquer le titre du jeu entraînait une euphorie partagée par tous. Difficile de ne pas être happé par tant de spectacle, aussi bien d’un point de vue technique que de la variété du gameplay et de l’ambiance globale du jeu. C’est simple, à l’heure actuelle, seuls les films en images de synthèses tels que Les Indestructibles ou bien encore Le Monde de Némo sont capables de rivaliser avec. Pour preuve, une semaine après et on en parle encore avec autant d’engouement.
Le Stand Gizmondo
Situé non loin de l’imposant stand Microsoft, celui de la Gizmondo est devenu en quelques jours la coqueluche des visiteurs du salon. Outsider sur le marché très lucratif des consoles portables, la Gizmondo n’a pas lésiné sur les moyens pour faire parler d’elle. Certes, de nombreux points de jeux étaient disposés un peu partout sur le stand mais c’est plutôt du côté des Babes que tous les regards se sont portés. Avec une bonne quinzaine de jeunes filles, toutes plus affriolantes les unes que les autres, une Porsche GT Carrera à l’entrée, des rappeurs se donnant en spectacle et une décoration kitch au possible, il était difficile de louper le stand Gizmondo. Il n’était d’ailleurs pas rare de croiser des confrères plusieurs fois dans la journée, traînant aux alentours du stand, l’appareil numérique dans une main, la caméra dans l’autre.
Avec plus de 70 000 visiteurs (l’E3 est réservé aux professionnels du jeu vidéo) répartis durant trois jours de marathon intensif, l’édition 2005 de la grande messe du jeu vidéo peut se targuer d’avoir été encore plus lucrative que les années précédentes. Cette année plus que les autres encore, grâce aux révélations des trois consoles nouvelle génération des principaux acteurs du secteur qui se livrent une guerre sans merci. S’il y avait bien un E3 à ne pas manquer, c’était bien celui-là.
Retrouvez également nos dossiers et previews complets de l’E3 en cliquant sur les liens suivants :
Conférence de presse Microsoft
Conférence de presse Sony Europe
Preview complète de Zelda : Twilight Princess
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