Comme toujours avec un jeu estampillé Mario, le scénario a été mis de côté et Super Mario Galaxy 2 ne déroge pas à cette règle d’or, puisqu’il tient sur la tranche d'un timbre-poste. Mario reçoit une invitation de la part de la Princesse Peach lui demandant de venir déguster quelques gâteaux, tout en contemplant les étoiles filantes. Ce programme pour le moins romantique est malheureusement écourté par le vil Bowser qui fait son apparition au château. La suite, on la connaît : Princesse kidnappée et plombier énervé. Myamoto nous avait prévenu qu'il n'y aurait pas de scénario dans Super Mario Galaxy 2, et bien c'est pratiquement le cas. Par rapport au premier épisode, il y a moins de cinématiques, les dialogues sont écourtés et les explications quasiment absentes, tout cela l’optique d’améliorer l'immersion du joueur et la cohésion du jeu. Quoiqu'il en soit, on aurait aimé une histoire un peu plus développée et qui aurait pourquoi pas lorgné du côté de l'autodérision à la manière d'un Mario RPG. Une ou deux vannes sur les bourrelets de Mario vont bien dans ce sens, mais c'est insuffisant. Heureusement que le sel d'un Super Mario ne réside pas dans son écriture mais plutôt dans son gameplay…
Jubilation galactique
La prise en main fait preuve une nouvelle fois d'une parfaite maîtrise de la part de Nintendo. Mario répond au doigt et à l'œil avec une aisance et une précision de tous les instants. Tous les mouvements des premières aventures cosmiques du plombier son ainsi repris. Le stick analogique gère les déplacements, sauter se fait en appuyant sur la touche A, on tournoie en agitant la Wiimote ou le Nunchuck, et une fois encore le pointeur est mis à contribution pour ramasser des fragments d'étoiles ou pour amener Mario vers certains points d'attraction. Bref, du Myamoto dans toute son efficacité, au point qu'on en éprouve du plaisir rien qu'en contrôlant son personnage. Avouons qu'il y a pire comme entrée en matière. Les niveaux traversés mettent bien sûr à contribution toute cette palette de mouvements, mais aussi des actions plus subtiles comme le saut en longueur ou le triple saut. Mais les développeurs de Nintendo ne se sont pas reposés sur leurs lauriers en ajoutant une nouveauté de taille, à savoir Yoshi. Le vieil ami verdâtre du plombier depuis le cultissime Super Mario World est donc de retour pour un tandem de feu. Une fois le dinosaure chevauché, les possibilités se trouvent démultipliées, tout comme le plaisir de jeu. A l'aide du pointeur et d'un système de lock, Yoshi peut pratiquement tout gober sur son passage pour en faire des fragments d'étoiles grâce à un système digestif à toutes épreuves. Quand aux ennemis non comestibles, comme les Bill Ball, ils servent de projectiles, plutôt efficaces contre les boss qui, il faut le dire, sont parfois colossaux. La langue de Yoshi est aussi multifonction puisqu'elle permet de tirer certains éléments et fait office de grappin pour se balancer de points en points tel un Spider-Man des étoiles. Le double saut, instauré depuis Yoshi's Island, répond toujours présent et il est enfin possible de nager dans les zones aquatiques, chose impossible dans Super Mario Sunshine. Pour terminer, secouer la manette permet à Yoshi d'assener un coup de tête. Manier le dragon vert se révèle être un apport de poids et il est juste regrettable qu'il ne soit pas disponible dans davantage de tableaux.
Mais les développeurs de Nintendo ne se sont pas reposés sur leurs lauriers en ajoutant une nouveauté de taille, à savoir Yoshi. [...] Une fois le dinosaure chevauché, les possibilités se trouvent démultipliées, tout comme le plaisir de jeu."
Malgré un gameplay aux petits oignons, Nintendo, dans sa volonté de s'ouvrir à un large public, a implanté de nombreuses aides pour faciliter l'approche de son jeu. Ainsi, un DVD explicatif, malheureusement illisible sur Wii, accompagne le jeu en expliquant point par point les contrôles du jeu, et permet en plus de voir quelques unes des performances des développeurs. Pour enfoncer le clou et aider les moins persévérants, de multiples vidéos facultatives de démonstration parsèment le jeu et le principe du Super Guide de New Super Mario Bros. Wii a été repris. Intitulée Esprit Cosmique, cette aide fait alors apparaître Harmonie lorsqu’on échoue trop souvent, et permet, si on le souhaite, de donner le contrôle de Mario à la console. Il faudra cependant refaire le stage pour bénéficier d'une vraie étoile. Bienvenue et pas envahissante, cette option a le mérite d'accompagner avec intelligence les néophytes. Une fois ces principes assimilés, on peut commencer le voyage en vaisseau spatial à travers les six mondes jusqu'à l'affrontement final contre Bowser. Il n'y a donc plus l'Observatoire de la Comète qui faisait office de hub dans Galaxy et on se rapproche plus d'un déroulement sur une map de la même façon que dans New Super Mario Bros. Sur DS. Le rythme de l'aventure s'en trouve donc plus soutenu avec un enchaînement des niveaux accéléré, ce qui n'est pas plus mal quand on veut rapidement retourner à la conquête de l'espace. Parlons d'ailleurs de ces galaxies qui renouvellent perpétuellement les situations pour un résultat qui frise le génie.
La guerre des étoiles
Ainsi, à l'instar du premier Super Mario Galaxy, le level design est extrêmement soigné et le déroulement des stages se fait très naturellement, même si une certaine précision est toujours demandée lors des passages de plates-formes. Il faudra refaire plusieurs fois les niveaux pour y dénicher toutes les étoiles mais toujours avec une nouvelle approche, renforçant ainsi le plaisir de découverte. Sans non plus vous dévoiler toutes les possibilités, Mario peut faire du patin à glace, descendre des toboggans géants, jouer au bowling et bien sûr affronter de nombreuses situations qui demanderont une certaine dose de dextérité au joueur. Les environnements traversés sont d'ailleurs assez variés (jardins, plages, manoirs hantés, déserts, un niveau de Mario 64...) et ne dépayseront pas trop les habitués du premier opus. Techniquement, le jeu reste propre, affiche de belles textures malgré un aliasing assez prononcé. Les angles de vue et la profondeur de champ de certains passages parachèvent le tout et rendent Super Mario Galaxy 2 aussi agréable à regarder qu'à jouer. On retrouve ainsi avec bonheur des mécaniques de jeu articulées autour d'innombrables planètes plus ou moins sphériques. La force de gravité, qui peut changer de direction, retourne parfois littéralement le cerveau du joueur notamment lors des passages en 2D. L'accent est souvent mis sur ces phases en deux dimensions et ce dès l'introduction du jeu. Manifestement, cette décision a été influencée suite à l'immense succès de New Super Mario Bros. Wii qui a su fédérer de nombreux non joueurs à sa cause. Ainsi, il n'est pas rare de changer de perspective et de trouver des phases en 2D, aussi bien terrestres qu’aquatiques, qui permettent de varier encore plus les ressentis et les événements. Mais la sensation d'évoluer dans un environnement en deux dimensions se fait aussi sentir lors de passages où la caméra est par exemple placée juste au-dessus de Mario. Un stratagème efficace qui vise également à minimiser les rares problèmes de caméra.
Autrement, sachez que le côté Mardi Gras de Mario réapparaît dans cet épisode avec de nouvelles transformations en plus des classiques costumes abeille, feu, ressort ou encore fantôme. [...] Mais Mario n'est pas le seul à bénéficier de transformations, Yoshi pouvant aussi voir sa prise en main modifiée."
Autrement, sachez que le côté Mardi Gras de Mario réapparaît dans cet épisode avec de nouvelles transformations en plus des classiques costumes abeille, feu, ressort ou encore fantôme. Ainsi, on note l'apparition de Mario-nuage, qui permet d'atteindre de nouvelles hauteurs en créant trois plates-formes volantes, mais aussi de Mario-pierre qui se transforme en boule dévastatrice et en foreuse pour traverser les planètes de part en part. Encore une fois, ces features seront mises à contribution de manière souvent différente, étonnante et toujours divertissante. Mais Mario n'est pas le seul à bénéficier de transformations, Yoshi pouvant aussi voir sa prise en main modifiée. En mangeant le fruit adapté, le fidèle destrier se mettra à foncer à toute berzingue, pourra marcher sur l'eau, se mettra à gonfler tel un ballon de baudruche pour atteindre des lieux surélevés, ou pourra aussi éclairer des chemins invisibles pour éviter de terminer sa course dans un trou noir. Tout simplement géniales et bien trouvées, ces idées cimentent encore un gameplay déjà bien solide. Le jeu en coopération est aussi de la partie en permettant à un deuxième joueur, via le pointeur d'une deuxième Wiimote, de prêter main forte à Mario. Moins anecdotique qu'auparavant, ce mode voit un Luma apparaître à l'écran pour stopper les ennemis, ou aller chercher des objets parfois éloignés. En contrepartie, le jeu – un poil plus difficile que son aîné – s'en trouve facilité. Avec toutes ces spécificités, l'ennui ne nous guette jamais et il devient très difficile de lâcher le pad ne serait-ce que quelques minutes. La marque des grands jeux en somme. Un dernier mot sur les musiques de Koji Kondo, une nouvelle fois enregistrées par un orchestre symphonique, qui collent excellemment bien à chaque galaxie pour trotter définitivement dans la tête. On appréciera notamment les reprises de Super Mario World (thèmes Yoshi et Manoir Hanté) et de Super Mario 64. Un bonheur pour les oreilles.