Les bases de Course à la Fortune sont simples puisqu'elles réunissent quatre joueurs, en local ou en ligne, qui doivent amasser un certains nombre de biens sur un plateau pour remporter la victoire. Pour arriver à cette réussite, il faut cumuler un maximum d'argent pour acheter ses biens, et le moins que l'on puisse dire, c'est que les moyens ne manquent pas. La première façon (qui est d'ailleurs la plus simple) pour devenir riche consiste à ramasser quatre symboles répartis sur le plateau après avoir lancer son dé (cœur, carreau, trèfle, pique) et de passer à la banque pour toucher un joli chèque. Plus on répètera cette action et plus le montant du gain sera bien évidemment conséquent... La deuxième façon d'être le roi du jeu concerne l'achat et la gestion de propriétés. A la manière du Monopoly, on peut devenir propriétaire de bâtiments divers et à chaque passage d'un adversaire sur votre case, ce dernier doit passer à la caisse. Voilà un joli moyen de se renflouer, surtout qu'en investissant dans votre bâtisse, elle gagnera de la valeur, et le droit de passage sera lui aussi plus important. Voilà de quoi rendre le tout bien convivial, mais ce n'est pas tout puisque Course à la Fortune se montre encore plus fin via d'autre procédés. Concrètement, chaque plateau est divisé en quartiers qui ont plus ou moins de prestige en fonction de la valeur des propriétés. Ainsi, en achetant des actions d'un quartier, dont le cours varie en fonction des investissements, il est possible de toucher des dividendes sur les transactions effectuées dans le secteur, et ce même si vous ne possédez pas de boutiques dans la zone. A partir de là, de nombreuses stratégies peuvent se mettre en place, comme par exemple acheter toutes les cases d'un quartier et un max d'actions pour bien gonfler sa bourse. A contrario, vendre toutes ses actions dans un quartier où le meneur possède pas mal de propriétés aura pour effet de faire chuter la valeur de ses biens, et du coup, de lui mettre de sacrés bâtons dans les roues. Bref, de quoi mettre l'ambiance !
En pleine crise !
Les retournements de situations sont donc de la partie et les traders en herbe s'y donneront à cœur joie pour être le plus fourbe possible en jouant sur ces nombreuses fluctuations. Bien sûr, toutes ces règles possèdent encore de très nombreuses subtilités avec des cases aux effets multiples (mini-jeux simplistes, double lancer, baisse de la valeur des maisons d'un joueur...) et on ne saurait que trop vous conseiller de passer par le didacticiel pour en saisir le potentiel impressionnant des possibilités. Si tout cela est bien beau et qu'on se félicite enfin d'avoir un Itadaki Street dans nos contrées, il faut hélas reconnaître de vilains points noirs, notamment sur le rythme très lent du jeu. On a beau accélérer les déplacements et les messages affichés, l'ensemble traine trop la patte et même les actions inutiles sont détaillées. Sans oublier que chaque partie a tendance à s'éterniser (il faut compter 1 à 3 heures de jeu), et s'il est possible de sauvegarder sa progression en solo, il ne faut même pas y penser pour le multijoueur. Voilà qui fait tâche, surtout pour un titre qui se veut amusant et chaleureux. Un autre point négatif, et pas des moindres : trouver des gens suffisamment motivés pour passer un après-midi devant ce jeu de plateau qui fait bailler aux corneilles. Que les joueurs occasionnels se méfient, ici, on passe davantage son temps à faire le courtier en bourse plutôt qu'à gesticuler comme un fou dans le salon ! Enfin, Course à la Fortune pêche surtout sur sa forme qui est globalement peu séduisante. Si les personnages et les plateaux s'inspirent avec délice des univers Mario et Dragon Quest en multipliant les clin d'œil, on regrette les musiques rapidement agaçantes qui tournent en boucle et des graphismes vraiment trop aliasés. Aïe !