Syndrome du colon irritable
Aliens : Colonial Marines est jusqu'à preuve du contraire un FPS. Le fait que les armes ne proposent aucun ressenti de puissance, de recul ou un simple feeling devrait donc être choquant, tout comme leur facilité à ne pas être précises. Mais c'est étrange, ce problème est loin d'être le plus flagrant au fil de la partie. Le gros dossier concerne l'I.A., aussi ratée côté troupes de Weyland que côté xenomorphes. Créatures fuselées à l'implacable instinct de tueur, les "Aliens" sont à mi-chemin entre la fascination et la crainte primaire. Un sentiment qui naît autant de leur cruauté que de leur beauté musculeuse extirpée de l'esprit de H.R Giger. Envisager un combat direct revient donc à prévoir une dose d'épique, une autre de malice pour contrer leur intelligence brutale et surtout une dernière de chance. Le premier duel d'Aliens Colonial Marines fait oublier tout cela au profit d'une autre image, celle d'une grosse poule. Une poule bien débile qui ne sait pas comment évoluer dans son environnement et se cogne à un barbelé, une poule qui court vers le danger dans une bêtise dont elle s'est fait une spécialité. Et bien voilà, les xenomorphes du jeu de TimeGate sont des volatiles bas du front, sans logique, qui tentent d'attraper les balles avec leurs dents et qui jamais, jamais, ne tenteront de construire une attaque. Les hommes de Weyland sont tout aussi crétins, mais ont comme avantage une force de frappe radicale qui oblige à gagner du terrain petit-à-petit. Un déséquilibre pénible, qui pousse à refaire encore et encore certaines séquences désarmantes, dans un hurlement continu contre ces fusils qui dévient autant qu'un tuyau d'arrosage avec trop de pression. Là, il n'y a plus grand chose à sauver, et pourtant le jeu continue à s'agiter de soubresauts. Un tremblement par là qui laisse apercevoir une réalisation digne d'une PS2 en fin de vie, un spasme par ici qui propose des bugs de scritps bloquant la progression et une convulsion inattendue qui dévoile une structure répétitive au possible avec des situations copier-coller. Comme les modèles de Marines de base d'ailleurs. Sacrée cohérence fond/forme.
Aliens : Colonial Marines est jusqu'à preuve du contraire un FPS. Le fait que les armes ne proposent aucun ressenti de puissance, de recul ou un simple feeling devrait donc être choquant..."
Aliens Colonial Marines est une vitrine sur le passé, un FPS qui se jouait au début des années 2000, un Quake 3 sans dynamisme avec ses grosses icônes de power-up, un truc rigide où il est nécessaire d'appuyer sur une touche pour ramasser des munitions - rien de tel pour casser l'action et se faire tirer dessus en traître. Le mode multi suit la tendance avec quatre type de parties vues partout ailleurs, du Team Deathmatch, au Survivor, équivalent d'une sorte de mode Horde, en passant par Extermination et Escape, respectivement une mission de désintégration d'un conteneur à oeufs en 4 vs 4 et une fuite sous condition d'un nid d'aliens dans la même configuration. Agréables à jouer parce que simples et finalement assez efficaces, ils perdent rapidement leur intérêt devant la pauvreté des objectifs et la déception du rôle de Xenomorphe. Là où Left 4 Dead excellait dans l'interaction entre les infectés, et le côté jouissif de leurs capacités, le jeu de TimeGate se contente du strict minimum avec des spécialisation minimes et un manque de fun flagrant. Ha oui, sinon il y a un Space Jockey histoire de bien rappeler avec de grosses ficelles que tout est lié. Et quand les clins d'oeil visibles de la Lune sont de sortie, il n'y a déjà plus vraiment cet espoir qui s'est perdu de nombreuses lignes plus haut.