Repoussé à 2026 mais plus intriguant que jamais, PRAGMATA a refait surface lors du dernier Capcom Spotlight du 27 juin 2025 avec un aperçu détaillé de son univers. Et autant le dire d’emblée : si la promesse de science-fiction n’est pas nouvelle dans le jeu vidéo, le studio japonais semble vouloir pousser l’expérience dans une direction à la fois conceptuelle et viscérale, où technologie, solitude et émotion composent un étrange ballet entre deux êtres que tout oppose. Dans ce futur proche imaginé par Capcom, l’humanité a mis la main sur un matériau révolutionnaire : le Lunafilament, dérivé d’un minerai lunaire baptisé Lunam, capable de reproduire quasiment n’importe quelle matière. Une découverte à la croisée de la physique quantique et de la magie technologique, qui n’est pas sans rappeler les aspirations transhumanistes d’une société futuriste toujours en quête d’un substitut à ses propres limites. Puis, comme souvent dans les récits à haute tension spéculative, le contact est rompu. La Terre n’entend plus rien de la station lunaire chargée de superviser cette technologie.
Le joueur incarne Hugh Williams, envoyé dans cette station coupée du monde avec une équipe d’intervention. Un séisme lunaire plus tard, le voilà seul, blessé, perdu dans une base silencieuse rongée par une IA devenue hostile. C’est là qu’entre en scène Pragmata, un androïde énigmatique conçu à partir de Lunafilament, aux traits volontairement ambigus, ceux d’une fillette baptisée Diana. Un duo inattendu se forme, propulsant la narration vers une dynamique de co-dépendance entre l’humain brisé et l’artefact vivant. Manette en mains, cette alliance improbable prend corps à travers un gameplay centré sur le tir tactique et le piratage actif. Quand Hugh vise un ennemi, un panneau contextuel s’ouvre, donnant à Diana la possibilité de hacker les défenses adverses. Détruire une armure, forcer un dysfonctionnement, ouvrir une faille : autant d’opportunités créées en temps réel pour que le joueur exploite ensuite les points faibles avec l’arsenal de Hugh. Ce système hybride, qui mêle synergie stratégique et action nerveuse, promet une profondeur mécanique bien au-delà du simple TPS scripté.
Mais PRAGMATA ne s’arrête pas là. L’exploration joue aussi la carte de la complémentarité. Diana peut manipuler les interfaces, désactiver les pièges, interagir avec les structures du décor, tandis que Hugh utilise les propulseurs de sa combinaison pour franchir les obstacles. Une mécanique coopérative asymétrique, où chacun a son utilité et où la réussite ne peut émerger que de la fusion des deux entités.
Visuellement, PRAGMATA revendique une direction artistique froide, clinique, presque stérile, à l’image de la station lunaire qui tient lieu de prison flottante. Mais cette austérité apparente laisse entrevoir une poésie latente, portée par les animations subtiles de Diana, par les silences qui ponctuent les couloirs vides, et par l’intimité de plus en plus palpable qui naît entre les deux protagonistes. Capcom semble vouloir jouer avec les émotions, non pas en forçant les violons, mais en distillant les fragments d’un lien fragile, perdu dans le vide. Le site officiel propose un mini-jeu de hacking, permettant de se faire la main sur une partie du système de piratage. Quant à la version jouable de PRAGMATA, elle fera sa première apparition publique lors de la gamescom 2025.