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Test également disponible sur : PC

Test Gray Matter

Test Gray Matter
La Note
17 20

Avec Gray Matter, Jane Jensen nous prouve une fois de plus que la réussite d'un jeu d'aventure tient autant à la qualité de la narration qu'à celle des énigmes. Personnages fouillés, progression fluide, ambiance captivante, le cerveau du joueur est très bien traité. Ses yeux et ses oreilles aussi, puisque les décors et les musiques font leur petit effet. Il n'y a vraiment pas grand-chose à déplorer, si ce n'est le côté un peu léger des scènes cinématiques et de certaines animations des persos. Certainement la faute à un manque de moyens (le jeu a changé plusieurs fois d'éditeur et de développeur) qu'on pardonne bien volontiers. En attendant une hypothétique suite encore plus ambitieuse, n'hésitez pas à tenter l'expérience Gray Matter, vous ne le regretterez pas.


Les plus
  • De beaux décors
  • Ambiance prenante
  • Personnages intéressants
  • Les infos de progression
  • Bonne VOST
Les moins
  • Cinématiques un peu simples
  • Certaines animations trop rigides
  • Quelques invraisemblances


Le Test

Les plus vieux d'entre nous s'en souviennent immanquablement : parmi les nombreuses pépites datant de l'âge d'or du jeu d'aventure, les trois volets de la série Gabriel Knight figurent en bonne place. Depuis la sortie du dernier épisode en 1999, leur créatrice n'avait pas vraiment fait parler d'elle. Mais le temps du grand retour de Jane Jensen est enfin arrivé ! Gray Matter, cette toute nouvelle aventure qu'elle nous a concocté, est un titre vraiment enthousiasmant qui pourrait bien devenir, à son tour, une série à succès. C'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite, et on vous explique tout de suite pourquoi !


Alors qu'elle se rend à Londres pour percer les secrets du mystérieux cercle privé Daedalus Club, la magicienne de rue Samantha Everett se retrouve finalement près d'Oxford, un capricieux panneau routier lui ayant indiqué une mauvaise direction. Il fait nuit, l'orage bat son plein et le manoir du docteur Styles devant lequel elle gare sa moto semble finalement bien accueillant. Suite à un deuxième quiproquo, Sam se retrouve engagée comme assistante du docteur... et l'on se dit que l'aventure commence plutôt mal. Bien loin des somptueuses cinématiques auxquelles nous ont habitué les grosses productions, l'introduction est en effet constituée de simples dessins, plus ou moins animés. Le trait est relativement habile, certes, mais on a connu mieux pour immerger le joueur dans un univers virtuel. De plus, les évènements décrits manquent clairement de vraisemblance (panneau indicateur qui tourne sous l'effet du vent, Samantha qui décide de jouer les imposteurs au lieu de simplement demander l'hospitalité...). Et pourtant, on aurait bien tort de se fier à cette première impression. Car il s'agit là des seuls réels défauts du jeu, qui déploie très rapidement de nombreuses qualités. Les premiers dialogues sont d'ailleurs l'occasion de soupirer d'aise à plus d'un titre. Tout d'abord, l'éditeur a fait le choix d'une version originale sous-titrée, qui nous épargne les doublages lamentables (façon Two Worlds II) et permet de profiter avec délice des différents accents anglo-saxons (écossais, anglais, américain...) qu'une VF totale aurait forcément fait passer à la trappe. De plus, la traduction française s'avère fort respectable, et quasiment dénué de toute faute d'orthographe ou de grammaire (cela devient hélas suffisamment rare pour être souligné). Mais c'est surtout la qualité d'écriture des dialogues qui enchante. Sans être forcément exceptionnels, ils sont en permanence suffisamment intéressants et pertinents pour qu'on n'éprouve jamais l'envie de les zapper, même lorsqu'ils retranscrivent une discussion parfaitement banale.

Un univers magique

Cette écriture simple mais efficace va de pair avec un scénario abouti, qui fait la part belle à la psychologie des personnages. Les deux héros, Samantha Everett et David Styles, possèdent chacun leur part d'ombre et de lumière, des informations sur leur passé étant savamment distillées tout au long de l'aventure. De plus, le fait de les contrôler à tour de rôle offre deux points de vue opposés sur la situation en cours, et nous rend involontairement complices de leur défiance réciproque. Parfaitement maîtrisée malgré l'aspect bancal de la situation initiale, la narration démontre tout le talent de Jane Jensen et impose une ambiance forte, qui mêle habilement science et paranormal, prestidigitation et réelle magie, modernité et traditions, bons et mauvais sentiments. Jusqu'à la fin, le joueur se demandera si les étranges évènements qui se produisent suite aux expériences du docteur Styles tiennent du surnaturel ou de la farce savamment orchestrée. La magie en tant que spectacle constitue un cadre parfait pour brouiller les pistes, et conserve un aspect enchanteur pour quiconque n'a pas totalement perdu son âme d'enfant. Elle influe même sur le gameplay, puisqu'il faut régulièrement réaliser des tours de magie pour débloquer certaines situations. Cela se fait de manière simple grâce à un livre de magie qui donne assez clairement les instructions à suivre. On programme l'action dans une interface dédiée (prendre un objet dans une main, en placer un autre dans une manche, détourner l'attention de la victime...) puis elle est automatiquement effectuée par Samantha. On notera par ailleurs ici ou là des références subtiles ou appuyées, mais toujours agréables, à Alice au pays des merveilles, Jurassic Park, Harry Potter ou encore le Le Fantôme de l'Opéra. Le tout englobe des énigmes parfaitement dosées, toujours logiques, qui offrent au final une progression parfaitement fluide. A partir du moment où l'on inspecte systématiquement toutes les zones interactives, on ne restera quasiment jamais bloqué bêtement à ne pas savoir que faire. Voilà d'ailleurs l'occasion de saluer une nouvelle fois la bonne localisation du jeu, puisque certaines énigmes sont basées sur des rébus, dont les dessins diffèrent totalement en VO et en VF, afin qu'ils désignent phonétiquement la même chose dans les deux cas.

Parfaitement maîtrisée malgré l'aspect bancal de la situation initiale, la narration démontre tout le talent de Jane Jensen et impose une ambiance forte, qui mêle habilement science et paranormal, prestidigitation et réelle magie, modernité et traditions, bons et mauvais sentiments."

Bon point également pour le système de "statistiques", qui affiche le pourcentage de progression du héros que l'on contrôle dans les diverses missions qui lui sont assignées à un moment donné. Un code couleur sur la carte de déplacement rapide (noms de lieux en doré s'il y a des choses importantes à y faire, en blanc s'il reste des actions à effectuer pour les objectifs facultatifs, en gris quand il n'est absolument plus utile d'y retourner) facilite aussi le cheminement du joueur. Et bien sûr, les fonctions classiques d'aide au déplacement (double clic pour courir ou passer rapidement d'un écran à un autre) et à la recherche d'indices (touche espace pour afficher l'ensemble des zones interactives) répondent à l'appel. La réussite concerne également l'aspect technique, à l'exception de certaines animations un peu trop rigides ou longuettes pour être vraiment appréciables. Mais cela n'est rien face à la beauté de certains décors, le travail sur la lumière et les cadrages étant toujours manifeste. On découvre donc avec ravissement chaque nouveau lieu, à tel point qu'on finit par regretter qu'il ne soit pas plus nombreux. Mais impossible d'en tenir rigueur car la durée de vie reste honorable par rapport aux critères actuels. Selon votre niveau, il vous faudra entre douze et seize heures pour boucler l'aventure, astucieusement découpée en huit chapitres. Chacun d'entre eux prend environ deux heures (ceux où l'on dirige David Styles sont tout de même nettement plus courts que ceux où l'on contrôle Sam) ce qui permet de jouer par petites sessions. Posologie recommandée pour apprécier le jeu au maximum et ne jamais s'en écœurer : un chapitre par jour ! Une semaine plus tard, vous aurez la satisfaction d'avoir vécu une très belle histoire et, tout comme nous, prierez pour que le jeu rencontre le succès et devienne une série récurrente.







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Gray Matter

Jeu : Aventure
Editeur : Digital Tainment Pool
Développeur : Wizarbox
9 Déc 2010

2 Déc 2010

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