Si l'on en croit les quelques lignes de texte qui servent d'introduction au jeu, la Golden Force est une équipe de quatre mercenaires qui n'a qu'un seul credo : amasser toujours plus d'or. C'est dans cette optique que nos anti-héros partent pour l'Archipel du Muscle, les forces du Roi Démon qui se dressent sur leur chemin n'étant qu'un obstacle à franchir et non un but en soi. Pour une fois, nous ne sommes pas là pour sauver le monde, mais juste pour nous en mettre plein les fouilles. A l'image de ses protagonistes, le scénario et la mise en scène vont à l'essentiel et ne nous proposent aucune fioriture. Pas de dialogues ni de cinématiques à se mettre sous la dent, seul le gameplay compte. L'univers arrive tout de même à exister aux yeux des joueurs grâce à son ambiance de piraterie et une direction artistique colorée assez efficace. Naturellement cette dernière privilégie les gros pixels, qui sont d'ailleurs plus ou moins énormes selon les moments car la caméra nous offre quelques zooms et dezooms de temps à autre. On ne peut pas dire qu'on en prenne réellement plein les yeux, du moins pas au sens "2021/RTX" du terme, mais le pixel art qui nous est proposé ici ne manque pas de charme et s'avère toujours très lisible. Quelques effets bien gore sont même de la partie, puisque des dents, des yeux, des os et des gerbes de sang n'hésitent pas à voler à l'écran. Les boss qui, allez savoir pourquoi, portent tous des noms de spécialités culinaires tex-mex (Général Salsa, Général Tacos, Général Burritos, Général Nacho et Général Tortilla) sont quant à eux particulièrement plaisants. Ils occupent une très grosse partie de l'écran, bénéficient d'un design recherché et proposent des schémas d'attaques bien pensés. Le Roi Démon remplit quant à lui parfaitement son rôle de boss final.
FORCE ET HONNEUR
Entre les boss il y a moult chemins à parcourir, puisque l'Archipel du Muscle est constitué de quatre îles regroupant en tout vingt-deux niveaux. Ces derniers multiplient les zones cachées et les embranchements, que nous vous conseillons d'explorer autant que possible, car il s'agit de la seule manière d'abaisser un peu la difficulté assez relevée de l'expérience. L'or et les gemmes que l'on peut amasser dans ces zones optionnelles peuvent en effet être dépensés par la suite dans une boutique afin d'acquérir des objets extrêmement utiles, voire indispensables (point de vie supplémentaire permanent, fée qui nous ressuscite une fois en cas de mort, ajout temporaire de feu ou de glace aux attaques…). Si l'on apprécie que le challenge soit à la hauteur des jeux d'antan, on regrette tout de même que Golden Force ne propose pas plusieurs niveaux de difficulté différents, histoire qu'un public plus "fragile" puisse également profiter de l'aventure. L'exigence du gameplay provient également de la volonté des développeurs de nous faire enchaîner les combos, sachant que la palette de mouvements regroupe un saut, une attaque, un attaque chargée, une glissade, un dash et un super-pouvoir. Le studio est même allé jusqu'à afficher en permanence le statut "no break" ou "no break : fail" à l'écran, histoire de motiver les joueurs les plus vénères à ne pas interrompre une seule fois leurs enchaînements.
Tout ceci fonctionne plutôt bien, et le jeu n'hésite pas à varier les plaisirs en nous proposant des passages sous l'eau, des tuyaux de "voyage", des interrupteurs qui modifient l'orientation des décors et autres délice du genre. L'ensemble est très classique, et même trop classique diront certains, mais s'avère d'une manière générale plutôt agréable. Le level design se montre tout de même relativement injuste de temps en temps, notamment lorsqu'il dissimule un gouffre hors-champ. Mais il n'y a pas matière à regretter l'achat du jeu. Il en va de même pour les deux petits bugs que nous avons rencontrés. L'un concerne l'affichage des commandes à l'écran, qui s'obstine à présenter les touches du clavier quand bien même le joueur utilise une manette, tandis que l'autre nous a obligé à recommencer un niveau, car notre personnage refusait obstinément de grimper à une corde. Un petit patch, messieurs de Storybird Studio ?