Avant de se lancer dans le vif du sujet, ouvrons une petite parenthèse. Car il est grand temps de remettre quelques pendules à l’heure, afin que certaines personnes mal renseignées ne cessent de gober les discours et autres techniques marketing, visant à tromper le consommateur et par la même occasion certains professionnels du milieu (un comble !) censés pourtant faire la part des choses. Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi (de son titre original japonais Dragon Ball Z Sparking!) a été développé par les studios Spike, contrairement à la série Budokai, réalisée par Dimps. Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi n’est donc en aucun cas la suite de DBZ : Budokai 3 mais plutôt un épisode parallèle qui continue d’ailleurs son petit bonhomme de chemin sur Wii et PS2. La présence du mot "Budokai" dans les deux licences, on la doit à Atari qui n’a pas hésité à réutiliser la notoriété de ce nom pour placer le jeu de Spike sur un même pied d’égalité avec ceux de Dimps. Ce point désormais éclairci, on espère ne plus jamais relire d’absurdités dans les papiers de chroniqueurs mal avisés.
Le chaos total
Pour son premier passage sur PlayStation Portable, la licence DBZ s’est laissée guider par les studios Dimps, chargés de mettre sur pied les nouvelles aventures de Goku au format 16/9. Nouvelles ? Pas tout à fait puisqu’il s’agit en réalité d’une adaptation - ou doit-on dire remake - des épisodes sortis sur PS2, procédé (facilité ?) récurrent qui concerne pas moins de 80% du catalogue de la PSP. Mais pour attirer le chaland, les développeurs ont eu la bonne idée de nous annoncer l’ajout de bonus exclusifs à cette version PSP. Scénario inédit, nouveaux personnages, la puissance de DBZ sur PSP, gameplay élaboré pour la circonstance… les arguments marketing sont nombreux et il nous tardait de vérifier tout cela par nous-mêmes. La présence de Paikuhan (Paul Kwan en VF) et de Janemba issus tous les deux du film (et non OAV) Fusion - sorti au cinéma en France en 1995 - nous prouve une fois de plus qu’il est encore possible de faire de neuf avec une série laissée de côté par son créateur il y a maintenant onze ans. Si les épisodes sur PS2 offraient un mode "Histoire" bien ficelé et surtout fidèle au manga, ce n’est malheureusement pas le cas dans Dragon Ball Z : Shin Budokai. Découpé en 5 chapitres comprenant chacun entre 10 et 15 niveaux, le mode "Route du dragon" (pour reprendre le nom exact) balance pêle-mêle des combats qui n’ont soit jamais existé, soit été emboîtés dans un désordre le plus chaotique. Dans le chapitre 2 par exemple, on passe du combat entre Vegeta et C-18 à l’affrontement entre Cooler à notre Prince des Sayajins. Inutile de cherche un quelconque explications, il n’y en a pas. Dimps s’est tout simplement contenté de tout bazardé dans le désordre, ce qui donnera une raison valable aux fanboys de service de crier au scandale sur les forums du monde entier.
Classé Z
En l’absence d’un véritable suivi scénaristique dans le mode "Route du dragon", Dimps a néanmoins réalisé un travail de qualité quant à la réalisation et au gameplay de Dragon Ball Z : Shin Budokai. Grâce à l’écran et à la puissance technique de la PSP, les combats frénétiques des épisodes sortis sur PS2 sont retranscrits ici avec une férocité appréciable. Mieux encore, pour dynamiser les affrontements devenus un peu has-been après l’épisode Budokai Tenkaichi, Dimps a remanier quelques effets pour rendre les attaques plus spectaculaires. Les vagues déferlantes du type Kaméhamé, Masenko et autres Final Flash sont désormais mises en exergue avec une caméra qui se focalise sur le personnage prêt à balancer toute son énergie. De même, certains coups comme le "crash attack" propose lui aussi un angle de vue qui met l’accent sur la puissance du coup porté, ce qui apporte un coup de fouet à la mise en scène. Autrement, heureuse nouvelle pour ceux qui avaient tant scandalisés par l’absence de transformations en temps réel dans Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi (oui il y avait une énormité dans notre preview et on s'en excuse), il est à nouveau possible de se teindre les cheveux pendant un combat juste en appuyant sur Bas + Rond. Alleluia.
Maîtriser son sujet
Comme le dit si bien le slogan de Pirelli, sans maîtrise la puissance n’est rien. Et c’est bien là que Dimps a frappé très fort. Les concepteurs ont donc pris le temps de repenser la jouabilité de la série pour s’adapter au format de poche de la PSP. Les coups et attaques ont donc été simplifiés et on n’aura plus besoin de sortir de Saint Cyr pour espérer sortir des combos dévastateurs son écran 16/9. C’est un plaisir évident mais après plusieurs heures de jeu et une fois la maîtrise acquise, on se rend rapidement compte qu’il y a comme un carence quelque part. De quoi s’agit-il ? Après analyse, on s’aperçoit qu’il y a un manque de challenge flagrant. Dragon Ball Z : Shin Budokai est facile, trop même surtout pour celui qui a pu longuement s’entraîner et se prendre la tête sur les nombreuses techniques de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi. Deux-trois petites heures suffiront par exemple pour terminer le mode "Route du dragon" et ainsi débloquer la totalité des 18 personnages. Dix-huit seulement ? Et oui, face à la quarantaine de Dragon Ball Z : Budokai 3 et aux 90 (en comptabilisant les transformations) de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi, on se sent un peu lésé, c’est vrai. Reste ensuite 4 autres modes de jeux, pas vraiment passionnants il faut l’avouer, malgré la possibilité d’acheter des items dans le magasin et débloquer des fonds d’écran, artworks et autres babioles de ce type. Peut-être alors le combat en réseau en Wi-Fi pour s’affronter face à un ennemi humain de sa convenance. Excellente idée pour palier au manque de compétition. Oui, Dragon Ball Z : Shin Budokai traîne avec lui quelques lacunes pour en faire un titre incontournable pour le fan de DBZ. Toutefois, sur PSP, il n’y a aucune équivalence et Dragon Ball Z : Shin Budokai mérite toute notre attention, ne serait-ce que par sa réalisation de bon aloi et une prise en main presque instinctive. La suite ne peut donc qu’être meilleure.