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Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Army of Two

Les Notes
16 20 note multi-utilisateurs Army of Two 4 5

Army of Two n'est pas un titre exceptionnel, c'est juste un excellent jeu. Electronic Arts a réussi à redonner à la coopération toutes ses lettres de noblesse, ce qui pourrait sans doute remettre sur les rails un un style un peu trop délaissé ces dernières années. Le level design impose un jeu en équipe, certes, pas aussi développé comme on aurait pu l'espérer, avec notamment des mouvements - back to back, tir synchronisé, échange d'armes - vachement inutiles, mais qui présente néanmoins des aspects intéressants. Les troupes adverses se déplacent sans arrêt, adaptent même leurs tactiques en fonction du positionnement des joueurs, et la présence de l'aggromètre oblige les partenaires à la jouer fine. Si en solo l'I.A. répond au doigt et à l'oeil à chacun des ordres, c'est néanmoins en coopération qu'Army of Two exprime naturellement tout son potentiel. En splitté ou pas, le jeu agit comme une véritable drogue dure, et les quelques dix heures de jeu pour en venir à bout passent à une vitesse folle. Hormis un multi online boiteux et un schéma de jeu limité, Army of Two s'en sort avec les honneurs. Sans doute le titre le plus audacieux depuis la sortie de Gears of War. Chapeau melon !


Les plus
  • Réalisation de bonne facture
  • Le premier vrai jeu en coopération
  • Un rythme soutenu
  • L'interaction avec le décor
  • Une I.A. affûtée
  • Un gameplay efficace
  • Des armes customisables
Les moins
  • Un multi online raté
  • Des personnages qui manquent de charisme
  • Doublage français médiocre
  • Trop court
  • Un seul schéma de jeu en coopération


Le Test

Electronic Arts Montreal est frustré. C'est en effet le sentiment ressenti au cours des différentes présentations d'Army of Two auxquelles on a pu assister. Annoncé en 2006, puis dévoilé à l'E3 de la même année, ce jeu d'action à la troisième personne avait tout pour révolutionner le genre à l'époque, avec comme principal atout un gameplay basé sur la coopération entre les deux joueurs. Oui mais voilà, la sortie de Gears of War sur Xbox 360 fin 2006 a imposé de nouveaux standards, brisant ainsi l'élan pris par Army of Two qui, par la suite, sera sans cesse comparé au chef-d'oeuvre d'Epic Games. Flatteuse dans d'autres circonstances, l'analogie apparaît ici clairement comme une insulte rédutrice, Army of Two possédant réellement un style qui lui est propre. Si notre preview remettait partiellement en cause l'utilité de l'aggromètre et des tactiques en équipe, le constat est tout autre aujourd'hui. C'est bien connu, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.


L'histoire d'Army of Two dépeint un monde en proie à la guerre, où les attentats se multiplient à la vitesse de la lumière, avec des forces militaires de plus en plus impuissantes face à une telle violence. Cette inefficacité va conduire plusieurs organisations secrètes à recruter leurs propres mercenaires, afin de constituer des troupes dont le rôle sera de mettre un terme aux conflits que l'armée ne considère pas prioritaires. Le Président des Etats-Unis en place, Dwight Eisenhower, voit en ces structures privées une menace capable d'entraver non seulement l'action des forces officielles, mais également leur sécurité. En effet, la rémunération des mercenaires dépend du nombre d'objectifs accomplis sur le terrain, ce qui peut engendrer des disputes sanguinaires pour une seule et même cible. Membres de la SSC - pour Security & Strategy Corporation -, l'une de ces nombreuses agences privées, Tyson Rios et Elliott Salem ont toujours oeuvré pour le compte du gouvernement américain, avant de franchir ce que beaucoup considèrent comme la ligne jaune au sein du Congrès. C'est dans une campagne divisée en six missions que les deux personnages principaux d'Army of Two vont devoir lutter contre des groupes terroristes et leurs chefs - Abdullahi Mo'Alim, Mohammed Al-Habiib, Ali Youssef... - aux quatre coins de la planète, de la Somalie à l'Irak, en passant par l'Afghanistan et la Chine. Au fur et à mesure que l'on avance dans le mode solo - beaucoup trop court -, on découvre alors tous les dessous d'une conspiration qui dépasse nettement le cadre de la politique militaire. Trahison, lutte d'influence, soif de pouvoir, voilà les principaux ingrédients proposés par un Army of Two qui se veut le plus réaliste possible, pour une immersion plus convaincante. En plus d'être une doublette explosive, Rios et Salem, c'est aussi deux caractères bien trempés, même si l'on pourra leur reprocher un certain manque de charisme, du moins lorsqu'ils ne portent pas leur masque de tueur à gage ou qu'ils ouvrent la bouche.

L'agence Two risques


En termes de réalisation, il faut reconnaître qu'Army of Two claque bien la rétine sans pour autant être exceptionnel. Le character design regorge de détails, et chaque partie de l'armure de Rios et Salem peut être pointée du doigt, sans que l'on soit obligé de fouiller dans un amas de pixels. On distingue clairement les armes qui composent leur arsenal, ce qui ajoute une certaine dose de crédibilité à chaque switch. Même les soldats ennemis ont fait l'objet d'un travail soigné à défaut d'être d'orfèvre, bien que l'on pourra remettre en cause leurs goûts vestimentaires. Ils sont cruellement bien animés, se déplacent comme de véritables SWAT, et se permettent même de se planquer derrière une colonne pour recharger leur gun, à l'abris des balles. Bien vu. Army of Two est vraiment bien fichu finalement, et les cinématiques vont dans ce sens, même si ce ne sont pas elles qui déterminent la qualité visuelle d'un jeu. Mais comme on en a déjà vu des bancales, on accepte le cadeau sans faire les blasés. Les environnements affichent des textures de bonne facture, mais pas au point de mettre au supplice une Xbox 360 tranquille dans ses chaussons, sauf peut-être lors de la dernière mission à Miami, où quelques chutes de framerate ont été constatées. Chaque gunfight est l'occasion de blaster les éléments du décor, interactif du coup, mais aussi de provoquer des explosions qui ne laisseront pas un souvenir impérissable, c'est clair. Par contre, les phases dans lesquelles on doit se mettre dos à dos pour perforer du poumon sont l'occasion d'afficher un bullet time toujours aussi jouissif. Army of Two possède suffisamment de classe et de rage pour afficher également des variations climatiques, avec gouttes de pluie qui s'écrasent sur l'objectif de la caméra et mer déchaînée quand on est aux commandes de l'hovercraft. Et si les destinations - Somalie, Afghanistan, Irak, Chine, Miami - retenues ne baignent pas dans l'originalité et l'exostisme pour un jeu de ce type, on appréciera grandement l'immensité des niveaux qui est sans conteste le point fort du level design.

Contrairement à Gears of War où l'immobilisme est une doctrine payante [...] il faut sans cesse changer de planque dans Army of Two pour espérer nettoyer une zone.


Prônant la coopération à outrance, Army of Two immerge le(s) joueur(s) dans des champs de bataille qui s'étendent à l'infini pour favoriser le jeu en équipe. Si la Somalie et l'Afghanistan présentent des structures relativement classiques qui permettent de jouer comme dans n'importe quel TPS, les quatre niveaux suivants impriment un tout autre rythme. Il faut alors appliquer la théorie de l'aggromètre selon laquelle un joueur doit attirer l'attention des adversaires, pour que son coéquipier puisse les prendre à revers. Cette notion est supposée favoriser le développement d'une pluie de stratégies d'attaque différentes, mais on finira par n'en utiliser qu'une seule, ce qui rend Army of Two un brin répétitif. Le schéma de jeu est identique d'un level à un autre donc, ce qui montre aussi les limites de l'I.A., que l'on soit en difficulté recrue, agent ou professionnel. Il suffira de s'acharner sur un soldat - ou sur un bloc de béton avoisinant - pour systématiquement détourner le regard des factions ennemies sur soi, ce qui libérera le chemin pour l'autre joueur. La jauge de l'aggromètre va ainsi se remplir progressivement, jusqu'à ce que Rios ou Salem se mette à clignoter. Si l'un d'eux parvient à maintenir cet état d'agressivité, il pourra alors accéder à ce que l'on appelle l'overkill, une fonction qui soit décuple les dégâts infligés, soit rend le personnage invisible, ce qui confère de toute manière un avantage sur les troupes ennemies pendant un laps de temps court, seize secondes pour être précis. Cette technique possède tout de même quelques restrictions, puisque les terroristes sentiront votre présence à partir d'une certaine distance. Une consigne enfreinte toutefois à plusieurs reprises, avec certains gardes qui persistent à fusiller le partenaire alors qu'ils se mangent des balles dans l'oreille. A vrai dire, il s'agit d'une incohérence que l'on oublie une fois en situation de combat, que l'on exploite même, car les mercenaires sont loin de faire dans la figuration. Communiquant entre eux en permanence, ils se déplacent en fonction de la tactique employée par les deux héros, avec une intelligence qui s'accroît au fil des missions. Contrairement à Gears of War où l'immobilisme est une doctrine payante, et où le Locuste finit forcément par montrer sa tête pour récolter un headshot, il faut sans cesse changer de planque dans Army of Two pour espérer nettoyer une zone. On avance ainsi par tranche, en éliminant une à une les vagues ennemies qui se succèdent. Parfois, il est même nécessaire de se replier tellement les attaques adverses sont massives. Les opposants demeurent rarement au même endroit, ce qui contribue grandement au dynamisme du jeu. L'absence de radar en solo rajoute naturellement de la tension, au point de tomber dans la paranoïa aiguë, sérieusement. Avancer millimètre par millimètre, comme à l'époque où l'on faisait semblant dans la cour de récré, c'est un plaisir que l'on avait plus connu depuis un bon moment.

Two boys, one cup

ayant bien ficelé son affaire. On pourra ordonner à son coéquipier de rester groupé, de tenir sa position pour attirer l'attention des ennemis, ou bien encore d'avancer, avec la possibilité de coupler chaque ordre avec un profil agressif ou défensif. On dispose même d'un focus à droite de l'écran, pour visualiser en un coup d'oeil l'endroit où se trouve son compagnon. C'est cette petite gymnastique oculaire qui risque d'en rebuter certains, ceux-là même qui préfèrent avoir affaire à un véritable coéquipier en fait; logique, puisque c'est là qu' prend toute son ampleur. Certains mouvements ne peuvent d'ailleurs être accomplis qu'à deux, comme le back to back (se mettre dos à dos lorsque l'on se retrouve encerclé), la courte échelle, ou bien encore se protéger avec un bouclier de fortune pendant que l'équipier, placé juste derrière, s'occupe des assaillants. Mais le geste vital demeure la réanimation, qui a subi quelques modifications depuis la première présentation officielle d'Army of Two bénéficie d'une prise en main immédiate, avec comme centre névralgique la croix directionnelle qui, conjugué à LB, permet d'accéder aux armes, et de donner des directives à son partenaire si celui-ci est contrôlé par le CPU. Pour les âmes solitaires, en toute franchise, la console ne s'amuse quasiment jamais à faire des opérations suicide. Quasiment, car il est déjà arrivé en mode professionnel, en Irak, que Rios fasse le couillon en allant affronter Ali Youssef en solo del mano. Cela reste une exception quand même, Electronic ArtsArmy of TwoArmy of Two. On ne reviendra pas sur l'ancienne manoeuvre qui consistait à ressusciter le personnage à terre, en appuyant correctement sur les boutons qui apparaissaient à l'écran. Désormais, il faut se contenter de maintenir A pour administrer les premiers soins à son partenaire, à condition de se mettre à l'abri. Pour y parvenir, il sera possible de tirer son équipier par le col pendant que celui-ci placera quelques balles entre les yeux des ennemis. Ce sont ces situations, où seul l'esprit d'équipe permet de s'en sortir, qui rendent Army of Two pas révolutionnaire, n'oublions pas de peser nos mots, mais rafraîchissant. Ecran splitté ou pas, le rythme de jeu est assez soutenu, avec quelques temps de pause accordés, essentiellement aux abords des checkpoints.

Les checkpoints, c'est aussi l'occasion de parfaire son arsenal avec une série d'armes de base (AK-47, S-System, DAD-X, M134, MGL MK-X...), secondaires (Socom MK.23, Deagle, .44 Model 29, MP7...), et même spéciales (DSR-1, M107 Light 50, FIM92 Stinger...) pour qu'il y en ait pour tous les goûts. Plusieurs critères - dégâts, précision, munitions, agressivité - permettent ensuite de les différencier les unes des autres. Elles ne sont pas toutes disponibles dès le départ, et il faudra d'abord remplir certaines tâches pour gratter quelques billets verts, et ensuite aller faire un tour au magasin pour choper le dernier joujou à la mode. Le vice ne s'arrête pas là, puisque l'on peut ensuite les améliorer afin d'optimiser ses chances en mission. On pourra par exemple augmenter la taille du chargeur pour profiter d'un maximum de munitions, changer de grip pour améliorer la stabilité et la précision de l'arme, ou adopter un tout autre matériau pour être plus voyant aux yeux des ennemis, et donc favoriser l'aggromètre et l'overkill. Une fois de plus, ce sont les plus riches qui seront les mieux équipés. D'où l'importance d'accomplir les missions auxiliaires en les identifiant grâce au GPS. Ces objectifs facultatifs consisteront essentiellement à mettre la main sur des documents confidentiels, compromettants à priori pour certains membres du gouvernement américain. Army of Two est bien sûr compatible avec le online pour ceux qui détestent le splitté, Quatre modes de jeu sont alors disponible : extraction, zone de guerre, duel, primes. Pour tout vous dire, seul extraction vaut le détour, les trois autres modes relevant plus du garnissage qu'autre chose. En fait, Electronic Arts a tenté d'imposer la coopération en empruntant un chemin moins classique, avec des modes de jeu censés être originaux, mais le résultat obtenu n'est pas satisfaisant du tout. Franchement, affronter une équipe adverse pour récolter le plus d'argent possible, c'est plutôt lourd. Il aurait sans doute été préférable d'opter pour une solution plus conventionnelle, avec deux camps de x joueurs s'affrontant sur une map. Mais il fallait bien exploiter le filon de la coopération jusqu'à la moelle. L'ambiance sonore d'Army of Two est de bonne facture, même si les répliques de Rios et Salem dignes d'une série B pourront en agacer plus d'un. Les coups de feu sont crédibles, mais on regrettera le fait que la galette ne comporte pas plus de thèmes musicaux. Enfin, le doublage français est vraiment à la rue, et il aurait été astucieux de proposer une option permettant de sélectionner avec les voix originales.







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Army of Two

Jeu : Action
Développeur : EA Canada
6 Mar 2008

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