Mise à jour de notre test réalisé le 20/06/2014 à 17:25
La fin justifiant les moyens, Capcom n’a pas réfléchi bien longtemps avant de revenir à ses vieux démons, malgré de grandes paroles et de belles promesses tenues lors d’interviews avec les médias. De toutes les façons, il aurait été dupe de croire que Capcom allait se limiter à une ou deux mises à jour de son Street Fighter IV, dont les ventes plus que positives, ont permis à Yoshinori Ono de nous concocter des suites plus ou moins indispensables. Nous voilà donc en compagnie de la quatrième version de Street Fighter 4, après une pause de 3 ans pendant laquelle l’éditeur nippon s’est focalisé sur d’autres licences toutes aussi prestigieuses, à savoir Marvel vs Capcom 3 et Street Fighter X Tekken. Proposé dans un premier temps comme un DLC à récupérer sur le PlayStation Network et le Xbox LIVE pour 14,99€, Ultra Street Fighter 4 sera disponible en version physique à partir du 8 août prochain pour un tarif plus élevé (29,99€), histoire que les collectionneurs ou que les autres joueurs qui prennent le train en marche puissent jouir aussi de cet ultime épisode. La grande nouveauté de ce dernier réside dans la présence de 5 « nouveaux » combattants. La présence de guillemets n’est d’ailleurs pas anodine puisqu’à part Decapre, les autres protagonistes sont des transfuges de Street Fighter X Tekken sorti en 2012. Autant vous dire que Capcom a une fois encore fait des économies d’échelle mais aussi d’imagination pour assurer le minimum syndical. Les fans reprocheront à Capcom cette fainéantise caractérisée, tandis que le grand public n’y verra que du feu.
Here come another not so new challenger !
C’est d’autant plus vrai que ces petits nouveaux que sont Hugo, Poison, Elena et Rolento offrent ce qu’il faut de variété dans le gameplay pour tenir les joueurs en haleine pendant de longues parties. Ceux qui aiment la force brute et les personnages qui prennent tout l’écran par exemple choisiront sans hésiter ce bon vieux Hugo, tandis que les joueurs qui préfèrent surprendre leurs adversaires avec des déplacements tordus sur des axes peu communs jetteront leur dévolu sur Rolento. Le joueur lambda en revanche aura plus d’affinités avec Elena, une adepte de la capoeira qui a une allonge plutôt pas mal avec ses longues jambes et ses attaques qui couvrent aussi bien le sol que les airs. Quant à Poison, malgré ses allures de pin-up décérébrée, offre une palette de coups assez complète et peut se montrer redoutable avec sa cravache. En fait, la véritable surprise provient de Decapre, clone physique de Camille, qui possède une command list qui risque de faire plaisir aux pro-gamers avides de persos vifs et dynamiques, qui se joue aussi bien sur les quarts de cercle que les attaques chargées. Bref, avec ces nouvelles têtes, le roster d’Ultra Street Fighter 4 affiche un joli chiffre de 44 combattants, assurant une durée de vie colossale pour ceux qui souhaiteraient tous les masteriser.
Pour ce qui est des décors, ils ne sont malheureusement pas aussi nombreux, malgré l’ajout des 6 nouveaux stages issus eux aussi de Street Fighter X Tekken, sans compter qu’ils ne transpirent pas non plus l’originalité. On pourrait râler pendant quelques lignes encore, mais qu’importe in fine, ce qui compte avant tout avec Ultra Street Fighter IV, ce sont les ajustements opérés dans le système de fight réclamés à cors et à cris par la communauté et cette dernière a été entendue. Pour faire face aux coups imparables liés à la relevée et à quelques hitbox douteux repérés dans Super Street Fighter 4 : Arcade Edition, Capcom a décidé de rectifier le tir pour ne pas avoir à subir les foudres des hardcore gamers qui n’en pouvaient plus de perdre sur des attaques hasardeuses. C’est ce fameux rééquilibrage dont parlait Capcom durant toute la campagne promotionnelle d’Ultra Street Fighter 4, réalisé main dans la main avec les fans du jeu qui ont laissé leurs avis éclairés sur les forums de Capcom-Unity. Résultat des courses, la possibilité au joueur d’avoir accès à une relevée tardive de quelques frames, laissant l’attaquant dans le doute quant au moment où le combattant au sol se remettra sur ses deux jambes. Il suffit en effet d’un rien pour anéantir tout le timing d’un combo préparé minutieusement dans la tête d’un énervé du stick, et pourquoi pas renverser la vapeur.
Stay focus !
Autre changement notable : l’introduction du Red Focus. Il s’agit de l’évolution de la fameuse Focus Attack, qui permet d’absorber un coup avant de contre-attaquer sauvagement et généralement de placer un 6 hit-combo dans la face de son adversaire. Avec le Red Focus, ce n’est pas une mais plusieurs attaques qu’il est possible d’encaisser, à condition d’avoir 2 jauges de Super en stock. Une façon plutôt astucieuse pour les persos les plus faibles en défense d’avoir un avantage dans certaines circonstances. Quant au dernier élément de gameplay qui chamboule un peu la donne, il y a le Double Ultra, qui comme son nom l’indique, permet au joueur d’avoir accès à ses 2 Ultra qu’il pourra balancer comme un porc en pleine partie. Il y a forcément une contrepartie à cet avantage notable : une baisse des dégâts envoyés dans la gueule de l’adversaire. Ce sont ces réajustements qui permettent ainsi à Capcom de redistribuer les cartes et relancer l’intérêt autour de son jeu. Cela dit, avec la possibilité de jouer avec n’importe quelle version de son fighter préféré (SF IV, SSF IV, AE ou Ultra), Capcom se retrouve dans une certaine contradiction. Le fameux Saga god-tiers qui faisait très mal en 2009 par exemple peut à nouveau faire de lourds dégâts et qu’importe les réajustements de 2014. Heureusement, ces options ne sont valables qu’offline, histoire d’éviter que la communauté ne fasse une nouvelle levée de boucliers quand il s’agit de faire grimper ses stats sans la moindre triche. Logique en fait.