Everyday's great at your Junes
Sans doute un tantinet carnassier pour les joueurs découvrant le principe du D-RPG, Persona 4 a bénéficié de l'ajout d'une petite dimension de confort dans cette version PS Vita. Les hyperactifs qui ne parvenaient à faire rentrer tout leur agenda dans l'année scolaire auront désormais le droit à davantage de temps pour se préparer à affronter la dernière ligne droite, et ceux qui étaient pris par un frisson de doute en fusionnant les démons seront eux aussi plus au calme. La possibilité de sélectionner les capacités à conserver, voire même d'en avoir à disposition librement via le personnage de Marie offre des latitudes de customisation bien plus maîtrisables. Et ce sans pour autant blinder les Personas et les membres de l'équipe contre toutes les attaques ennemies. Un risque évité avec soin et intelligence par Atlus qui affine le système de combat déjà taillé sous un œil d'orfèvre. Il est en revanche dommage que Marie reste cantonnée à un certain rôle de support distant, à la tête certes d'un mince pan scénaristique, mais jamais intégrée totalement à la quête et au groupe. Elle amène dans sa gibecière des collants rayés du plus bel effet mais également des cartes qui tombent par chapelets à la fin de combats terminés avec talent, en exploitant au maximum les faiblesses des adversaires. Véritables mines de bonus, elles donnent accès à une remise à niveau des HP/MP, des skills, des avantages dans les donjons ou encore des nouveaux démons à collectionner. Certaines ont même la délicatesse de pouvoir être sacrifiées pour changer la nature d'une de celles restantes. Une vraie main tendue au joueur, qui ne rend pas pour autant le jeu plus simple, mais amène davantage de modernité et adoucit l'étouffement du D-RPG.
Une vraie main tendue au joueur, qui ne rend pas pour autant le jeu plus simple, mais amène davantage de modernité"
Un passage en classe business qui fait monter également en gamme les Persona qui s'ornent maintenant d'un dernier niveau d'évolution et peuvent regarder de leur piédestal la galerie contenant l'ensemble des jolies cinématiques animées réalisées par le studio MadHouse. C'était le minimum pour un jeu basé sur le show télévisuel. Dernière attention raccord avec le thème, le social passe aussi par le coup de main à un ami, par l'intermédiaire d'une connexion en ligne qui donne l'opportunité d'aider directement un aventurier en galère. Déjà dévoreur de temps et d'une densité abyssale, Persona 4 touche effectivement avec sa déclinaison Golden à un nouvelle pépite du RPG addictif et désormais n'importe où. Un remake confortable dans tous les sens du terme, Atlus ne s'étant pas embêté à reprendre dans ses fondements un moteur, rafraîchi, mais toujours vieillot, surtout sur l'écran de la PS Vita qui fait ressortir les éclats d'aliasing et les textures pas vraiment jojos. Une diversion aurait pu partir d'une localisation totale en français, ce qui n'est pas non plus le cas, Persona 4 : Golden s'accrochant avec avidité à un anglais forcené qui rappelle les grandes heures de l'import. Les puristes noteront aussi le changement de doubleuse pour la pétillante Chie, qui perd de sa superbe verve hirsute pour gagner en féminité. Tout un symbole. Des petits excès de facilité ou des choix discutables qui n'entachent pas à un seul moment l'aventure que propose le jeu d'Atlus, qui restera, jusqu'à un successeur, la dernière graine prouvant que le RPG peut encore accéder à ce niveau de qualité. Il suffit maintenant de prendre le temps de l'arroser d'idées et non de moyens.