Pour Disney Infinity 2.0 donc, le principe n’a pas changé. Il est toujours question de brancher un plateau – relié en USB – à son console, où l’on peut poser des figurines en plastique pour les voir par la suite se matérialiser dans le jeu. Une prouesse rendue possible grâce à la technologie NFC, dont est désormais doté l’iPhone 6 ou les prochaines New 3DS et New 3DS XL. Fourni dans le Starter Pack, le trophée Avengers permet donc de commencer une toute nouvelle aventure où nos super-héros vont pouvoir nous dévoiler leurs super-pouvoirs. L’objectif ? Empêcher Loki de réduire New York à néant avec ses géants de glace. On pourrait croire à un remake du film de Josh Weddon mais il n’en est rien, puisque les missions qui nous sont proposées par Nick Fury (un PNJ car injouable dans le pack Avengers – un comble) dévoilent rapidement leurs limites et leurs faiblesses. Nettoyer une zone de l’invasion de Géants de Glace, activer des générateurs, transporter des civils à un lieu donné, escorter un véhicule de la Police, on ne peut pas dire que les développeurs se soient creusé les méninges pour nous offrir un semblant d’intérêt au scénario. Des missions qui se répètent inlassablement pendant les 3/4 heures nécessaires pour venir à bout de l’aventure Avengers, loin de faire honneur à la réputation de ces héros au grand cœur. C’est d’autant plus frustrant car avec de tels personnages entre les mains, il y avait matière à nous raconter de belles histoires.
"IT'S A SMALL SMALL WORLD"
Puisque Disney Infinity 2.0 a mis de côté l’aspect narratif, peut-on alors trouver son bonheur dans le gameplay ? Là encore, le principe n’a pas beaucoup évolué depuis 2013 et le jeu se résume à de la castagne pure et dure, avec un système de combat qui peine encore à convaincre. Certes, on retrouve une palette de mouvements intéressante, mais les combats manquent clairement de peps pour donner envie d’aller plus loin. De même, l’absence de visée pour centrer l’action donne lieu à des séances de mandales dans le vide, rappelant les vieux beat’em all du début des années 2000. De même, on aurait aimé que les développeurs s’appliquent à nous proposer une caméra qui tienne la route, ce qui n’est évidemment pas le cas ici, puisque celle-ci devient folle quand les ennemis se font trop nombreux. Ces derniers attaquent toujours en nombre, et souvent en cercle, pourquoi ne pas repomper le système instauré par la série des Batman Arkham et qui est devenu depuis une référence dans le genre ? En réalité, on se rend compte qu’Avalanche Studios n’a absolument rien arrangé dans le gameplay depuis le premier Disney Infinity et on retrouve peu ou prou les mêmes défauts qu’on pointait du doigt il y a un an.
A ce gameplay rigide s’ajoute une difficulté malheureusement mal dosée et qui ne correspond en rien au public visé. Loin de nous l’idée de dire que les jeunes joueurs ont besoin d’assistance, mais il existe un tel déséquilibre dans certaines missions, mais aussi dans les personnages, qu’on se demande si des sessions de test ont été réalisés avant la commercialisation du jeu ? Cette difficulté inadaptée va de pair avec ce gameplay bancal de toutes les façons et les différences de puissance entre les héros ne font qu’accentuer ce sentiment de frustration et de gâchis. Quel intérêt de jouer avec Black Widow ou Hawkeye quand on sait qu’ils sont incapables de voler ou que leurs projectiles font pitié à côté des coups de marteau de Thor ou des boules d’énergie d’Iron Man ? Ces deux-là sont d’ailleurs capables de voler et donc de faire le tour de Manhattan en quelques minutes, quand les autres sont obligés d’utiliser la moto claquée de Nick Fury ou les tremplins qui permettent d’être éjecté en haut des buildings. Pas toujours très pratique… C’est d’ailleurs dans ces moments de voltige qu’on découvre à quel point Disney Infinity 2.0 est à la ramasse côté graphismes. A l’heure où les jeux open world se multiplient et offrent un terrain de jeu à la fois gigantesque et magnifique, on se retrouve dans un New York confiné où la vie est inexistante, les buildings font peine à voir, les véhicules et les passants clonés à tour de bras, sans oublier un clipping d’une rare violence. Il suffit d’ailleurs de prendre de l’altitude pour voir comment le jeu fait disparaître les éléments du décor pour tenter d’afficher le reste de la map, pourtant pas bien grande...
IN AND OUT
Non, visiblement, ni Disney ni Avalanche Studios n’a jugé bon de corriger les défauts du premier opus qu’on retrouve catapultés ici dans l’univers de Marvel. C’est d’autant plus regrettable car l’intégration de l’arbre de compétences est une bonne idée en soi. Une façon subtile de faire évoluer son perso préféré et ainsi découvrir de nouveaux mouvements et attaques qui poussent le joueur à aller jusqu’au bout de l’aventure, même si celle-ci est loin d’être longue et palpitante. Heureusement, il reste l’autre grosse partie du jeu, à savoir la Toy Boy, qui permet au joueur de réaliser ses propres créations et ainsi les partager avec la communauté, moyennant la création d’un compte chez Disney. Dans le premier épisode, le gros reproche qu’on pouvait faire à cette énorme boîte à jouets, c’était le manque de lisibilité et de facilité pour créer son univers. Disney a entendu ses fans et a procédé à un ravalement de façade, afin de nous proposer une interface plus claire et surtout plus accessible. La grande nouveauté, c’est qu’il est désormais possible de choisir des thèmes bien particuliers, qui donnent ainsi accès à des éléments déjà pré-conçus. Un gain de temps considérable qui plaira aussi bien aux grands qu’aux petits.
Dans le pack que nous avons reçu, deux types de Toy Boy nous ont été proposés : un Tower Defense au beau milieu d’Asgard (où le but est de défendre une zone des ennemis qui arrivent de tous les côtés) et un hack & slash dans le monde des Gardiens de la Galaxie. Ce qui est chouette dans cette Toy Box, c’est qu’il est possible de mélanger les super-héros et donc les univers pour un melting-pot des genres qui plaira sans aucun doute aux enfants. A la manière de Minecraft, les plus belles créations sont notées et partagées entre gens de la communauté. Chaque figurine conservant ses données, on peut ainsi jouir des évolutions acquises dans les packs Aventure, tout en continuant à débloquer les pastilles de l’arbre de compétences. Complémentaire en somme.